Diversité en entreprise : 35% des Français refusent d'en parler
35% des Français évincent le sujet de la diversité en entreprise. C'est l'un des chiffres révélés dans une étude publiée par Indeed, jeudi 4 février 2021. L'année 2020 a été le théâtre de multiples évènements montrant les dérives sur ce sujet abordé en entreprise depuis les années 2000.
Je m'abonneLes personnes en charge du recrutement représentent le premier maillon d'action en faveur de la diversité en entreprise. Alors que 35% des Français refusent encore d'en parler, une étude* publiée par Indeed sur le sujet, jeudi 4 février, scrute le phénomène, des recruteurs aux candidats.
La diversité entrepreneuriale se définit généralement par la volonté de garantir l'égalité des chances face à l'accès à l'emploi. La parité des traitements sur le lieu de travail et la lutte contre les discriminations en font aussi partie.
Le sujet est abordé en France depuis le début des années 2000. L'an passé, le mouvement "Black Lives Matter", comme les différents mouvements féministes, ont poussé les entreprises à se positionner sur la question. Mais contrairement au mouvement déclenché outre-Atlantique, la réaction a moins été marquée dans l'Hexagone. Dans son étude, Indeed tend à montrer l'opposition qui existe en France parmi les différentes parties prenantes sur le sujet et entre les déclarations et les actions.
La proéminence du recrutement
Les recruteurs ont un rôle proéminent dans la politique de diversité d'une entreprise, car ils sont les premiers garants de la composition d'équipes aux profils variés. 80% d'entre eux se disent d'ailleurs confiants sur leur compréhension des termes "diversité", "équité" et "inclusion". En revanche, 5% admettent ne jamais avoir pensé à cette question dans le cadre de leurs fonctions. 75% affirment même que le manque de diversité n'est pas un problème au sein de leur entreprise.
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À noter que l'inclusion passe aussi par la rédaction d'offres non discriminantes. 87% des sondés se sentent à l'aise avec la rédaction d'offres d'emploi inclusives.
Hélas, même si l'effort de rédaction est impulsé de la part du recruteur, 82% d'entre eux affirment n'avoir suivi aucune formation ou sensibilisation qui leur permettrait d'être armés dans cette lutte. Au sein des entreprises concernées, la prise de conscience devrait donc être impulsée par le recruteur lui-même.
L'incompréhension de la population active
Du côté des actifs, seuls 54% déclarent comprendre ce qui se cache derrière ces termes. Pour 68% des personnes interrogées, ce sujet est difficile à aborder dans le cadre professionnel, résultat d'une certaine méfiance à l'égard des recruteurs. En effet, 42% jugent nécessaire de modifier leur candidature afin d'éviter d'être victime de discrimination. Trois quarts des sondés portent une attention particulière aux actions menées par les entreprises sur le sujet de la diversité lors d'une recherche d'emploi.
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La mesure de la diversité reste un sujet épineux en France. Nos entreprises ne peuvent pas collecter des données contrairement aux sociétés américaines. En revanche, 16% des recruteurs affirment compiler des statistiques sur les employés, liées à leur origine sociale ou ethnique, leur orientation sexuelle ou leurs croyances religieuses. Une pratique qui est pourtant interdite. Alors quelles mesures le gouvernement devrait-il mettre en place ? L'étude souligne en effet que 28% des sondés ont déjà été victimes de discrimination dans le leur cadre professionnel, démontrant ainsi la nécessité d'actions concrètes.