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Les medtech, un business d'intérêt général

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Les medtech, un business d'intérêt général

Elles font partie intégrante de notre parcours de soins sans qu'on s'en aperçoive forcément. Dopées par la quête d'innovation et l'exigence, sous-tendues par une vertu cardinale - améliorer la santé des gens - les technologies médicales incarnent un business discret mais très dynamique en France.

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Que ce soit une radio pour une cheville cassée, un pansement pour cautériser une plaie, ou alors un logiciel d'intelligence artificielle pour diagnostiquer un cancer... la filière des dispositifs médicaux (DM), que l'on appelle aussi " medtech ", fait partie du quotidien de tout un chacun. Innovant par nature, c'est aussi un secteur qui est très dynamique en France.

Selon Bpifrance, l'écosystème compte 1 300 entreprises tricolores. Parmi elles, 92 % de PME dont 13 % sont exclusivement dédiées à la R&D. En 2019, le chiffre d'affaires global de la filière est de 28 milliards d'euros selon la banque publique. Marion Cassiau, responsable du programme HeatlhTech de Bpifrance, abonde : "Cette filière a toujours été très active. Elle est stimulée par la quête d'amélioration de la vie des patients. L'intérêt général est une source de motivation capitale à celles et ceux qui décident d'entreprendre dans ce secteur." Donnée chiffrée qui témoigne de cet entrain : en 2018, Bpifrance a apporté 85 millions d'euros d'aides à l'innovation aux start-up de la medtech, sur les 160 millions qu'elle dédie aux sociétés liées à la santé.

Autre facteur stimulant du secteur, l'optimisation des dépenses de santé, tant pour le patient que pour l'État.

Médecine du quotidien

Énergique au niveau économique, la medtech se veut aussi très diverse dans ses applications. Céline Riou est business manager healthtech au Hub de Bpifrance. En février dernier, elle publie une note de synthèse sur le sujet, sur le site de Bpifrance Le Hub. Et d'après elle, la pluralité de la medtech est liée au fait que " les entreprises de cette filière sollicitent souvent de multiples technologies, exigeant différentes compétences et savoir-faire : mécanique, électrique, électronique, informatique, biomatériaux, textile, chimie... " Dès lors, comment s'y retrouver ? Déjà, en excluant les biotech, ou en termes plus accessibles tout ce qui a trait aux médicaments.

La medtech, elle, englobe donc tous les dispositifs médicaux dont l'action principale est obtenue sans intervention pharmacologique, même si celle-ci peut lui être complémentaire : prothèses et implants internes, imagerie médicale, robots d'aide à la chirurgie, dispositifs pour les thérapies (cancers, maladies cardio-vasculaires, génomes, etc.), appareils auditifs, lunettes, pansements, fauteuil roulant, logiciels ou encore application numérique de mesure médicale. "Les applications de la medtech sont finalement liées au chemin de prise en charge d'un patient : diagnostic, traitement et aide au traitement, suivi du traitement et de l'évolution de la maladie et accompagnement à la convalescence", précise Marion Cassiau, qui confie "être passionnée par ce domaine" en raison de cette proximité avec la santé des personnes.

Mode d'emploi

Passionnantes, vertueuses, innovantes, les medtech jouissent donc d'une attractivité bien réelle. Pour autant, travailler ou entreprendre dans ce domaine est-il comparable à celui de la tech généraliste ? Première réponse donnée par Antoine Jomier, CEO et cofondateur de la start-up Incepto, une plateforme digitale d'aide au diagnostic en imagerie médicale utilisant l'intelligence artificielle : "Lorsqu'on se lance dans ce domaine, il faut tout de suite intégrer l'aspect réglementaire qui est très rigoureux. Il faut prévoir un budget pour les essais cliniques à présenter aux autorités et du temps, surtout du temps. Entre la preuve de concept et l'obtention de la fameuse norme CE qui nous permet de commercialiser notre produit librement en Europe, la période est beaucoup plus longue que dans les autres secteurs."

Des plus exigeants du fait de l'enjeu - la santé des personnes - le volet réglementaire tend à se renforcer aujourd'hui. Pour exemple, 2020 verra le règlement européen du marquage CE devenir plus rigoureux encore pour les dispositifs médicaux. Cette tendance de fond n'est pas sans lien avec certains scandales sanitaires, comme celui du médicament Mediator ou encore les "implant files". "Ces révélations alertent et mobilisent l'opinion publique sur le sujet de la santé. Cela peut compliquer l'accès au marché pour les entrepreneurs du secteur", commente Marion Cassiau.

Enfin, il y a un gros travail des institutions sur l'évaluation de DM utilisant des nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle et le machine learning.


"Nous avons créé le premier exosquelette mondial"

Jean-Louis Constanza, CBO chez Wandercraft

Certaines entreprises naissent d'une expérience commune. C'est le cas de Wandercraft, née en 2012 de la rencontre entre Matthieu Masselin, Alexandre Boulanger et Nicolas Simon, trentenaires issus de la même promo à l'école Polytechnique, et Jean-Louis Constanza, de 28 ans leur aîné. Tous les quatre ont le point commun d'avoir une personne de leur famille en fauteuil roulant. Ils ont fait le pari de créer le premier exosquelette mondial permettant à des personnes paraplégiques de marcher et ils ont réussi.

"Lorsqu'un être humain est debout, il tombe par définition. Le corps effectue un certain nombre de calculs complexes pour se tenir en équilibre. Pour reproduire cela, on utilise de l'intelligence artificielle, des algorithmes, des capteurs et du machine learning. Nous sommes les premiers au monde", explique Jean-Louis Constanza, directeur en charge du développement.

Pour se lancer sur ce chemin, l'équipe fondatrice a été soutenue par des business angel de renom comme Xaviel Niel, patron de Free, ou Marc Simoncini, fondateur de Meetic. Depuis son lancement, au total, 25 millions d'euros ont été levés auprès de plusieurs fonds privés et publics. Wandercraft compte 60 collaborateurs "passionnés" et "très qualifiés" en mathématiques, ingénierie robotique, informatique, médecine et réglementation.

Le premier "exo" de Wandercraft est désormais disponible à l'achat pour un prix compris entre 150 000 et 200 000 euros selon les options logicielles. Cette version est destinée aux centres de rééducation. La prochaine étape ? Concevoir un exosquelette pour les particuliers, qui ne coûterait pas plus cher qu'un fauteuil électrique haut de gamme (aux alentours de 10 000 euros). "C'est la raison d'être de Wandercraft, permettre à tous de remarcher", conclut Jean-Louis Constanza, qui rêve de voir sa fille le vivre.

WANDERCRAFT
Conception d'exosquelettes connectés pour les publics paraplégiques
Paris (4e)
Matthieu Masselin, CEO, 30 ans, Nicolas Simon, COO, 30 ans, et Jean-Louis Constanza, CBO, 58 ans
SAS > Création en 2012 > 60 salariés
CA 2019 NC

 
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