Et si le futur du travail n'était pas automatisé... mais orchestré ?

Dans une économie où l'on valorise de plus en plus l'agilité, la réactivité et l'innovation, les entreprises n'ont plus le luxe de penser en silos. L'efficacité ne viendra plus d'une superposition d'experts mais de l'assemblage de spécialistes. De leur complémentarité. De leur habilité à coopérer, même sans appartenir à la même structure, ni partager le même fuseau horaire.

Les talents, eux, ont déjà bougé. En 10 ans, le nombre de freelances a plus que doublé en France (INSEE, 2023). Le CDI n'est plus la norme mais un outil parmi d'autres. Les parcours se fragmentent. Les équipes se reconfigurent en temps réel. Les talents veulent choisir, non subir. Collaborer, non s'intégrer à tout prix.

Et pourtant, les modèles managériaux n'ont pas (encore) suivi. On continue de piloter les projets comme au siècle dernier : un chef, une équipe, des deadlines. Trop rarement : une vision partagée, une dynamique horizontale, un cadre souple mais structurant.

Manager des talents multiformes : la nouvelle partition

Le vrai défi aujourd'hui est de savoir manager la diversité des formes d'engagement. Interne ou externe, temps plein ou partiel, salarié ou indépendant, sur site ou hors site, nourri à la culture maison ou totalement vierge de tout référentiel commun... Composer avec cette pluralité, l'animer, l'aligner autour d'un objectif commun, c'est là que tout se joue.

C'est une question de dynamique collective. Un bon manager aujourd'hui n'est pas celui qui "gère des équipes", mais celui qui sait faire jouer ensemble des talents disparates, dans une temporalité différente, avec des degrés d'adhésion variés. Cela demande de poser un cadre clair, de développer une culture de la confiance et de la transparence, de construire des passerelles entre ceux qui connaissent les codes internes et ceux qui arrivent sans repères, et surtout : de valoriser la contribution avant la conformité.

Dans ce nouveau monde du travail, le manager devient chef d'orchestre. Il ne dirige plus en surplomb, il anime, il ajuste, il écoute, il donne le tempo. C'est là que se joue l'engagement réel. Pas dans le contrat de travail, et encore moins dans le lien de subordination mais dans la qualité du lien. Le futur du travail sera une partition orchestrée.

Marine Liboz est CEO et re-Founder d'OFF-WORKS, 1er cabinet de transformation des métiers de la communication qui permet d'assembler des équipes d'experts indépendants hautement qualifiés pour les projets stratégiques de grands groupes (marketing, communication, digital et IA gen). Ancienne dirigeante du Women's Forum et ex-KPMG Peat Marwick, elle a fondé OFF-WORKS en 2021 après avoir repris une plateforme en difficulté, avec l'ambition de créer un modèle éthique, structuré et collaboratif. Maman solo de deux enfants, elle incarne une nouvelle génération de dirigeantes libres et engagées. OFF-WORKS compte aujourd'hui 950 indépendants, plus de 250 clients et un chiffre d'affaires de +3 M€ en 2024.