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[Tribune] Apprentissage : les bonnes intentions ne suffisent plus

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[Tribune] Apprentissage : les bonnes intentions ne suffisent plus

L'apprentissage constitue une nécessité absolue en France et pourtant il ne fonctionne pas. Les jeunes ne reçoivent pas la formation qui mène à l'emploi et la législation contraint les entreprises à des solutions d'apprentissage inadaptées.

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Depuis 2010, le nombre d'apprentis a décru de 4%, avec une chute de 15% du nombre d'apprentis pour les jeunes au niveau bac ou infra, alors qu'il s'agit de la population où le taux de chômage est le plus élevé. Aujourd'hui, la France compte trois fois moins d'apprentis que l'Allemagne et deux fois moins que le Royaume-Uni.

Étant donné la persistance d'un chômage très élevé chez les jeunes les moins qualifiés et les difficultés récurrentes des entreprises à trouver certains types de compétences, il est donc urgent de revoir de fond en comble le système d'apprentissage. Ce sont les raisons pour lesquelles les entrepreneurs de CroissancePlus proposent des mesures simples, efficaces et faciles à mettre en place.

Des mesures simples

En premier lieu, nous pensons qu'il est nécessaire d'instaurer un "sas pré-apprentissage" pour les potentiels apprentis décrocheurs ou ne maîtrisant pas les bases scolaires nécessaire (lire - écrire - compter). Ce dispositif est essentiel pour les apprentis, afin que leur orientation ne se fasse pas au détriment de la transmission des savoirs essentiels, nécessaire pour eux mais également pour l'entreprise.

Nous souhaitons également que l'apprentissage et la professionnalisation s'adaptent davantage au monde de l'entreprise. Les sociétés doivent notamment être plus consultées pour l'élaboration des programmes et des modalités d'organisation du cursus des lycées professionnels.

De la même manière, la rémunération des apprentis doit être définie en fonction du diplôme, du métier qui sera exercé et du temps effectif de présence dans l'entreprise, et non en fonction de l'âge de l'apprenti comme c'est le cas aujourd'hui. Le rythme et la durée de l'alternance doivent également être déterminés de manière plus souple, afin de prendre davantage en compte les besoins de l'entreprise, qui doit pouvoir donner plus souvent son avis dans l'élaboration de l'emploi du temps.

Enfin, une place importante doit être accordée à l'approche trans-branche. De nombreux métiers sortent aujourd'hui du périmètre des branches professionnelles. La Région peut avoir un rôle essentiel, assorti d'une obligation de résultat : prendre en compte les besoins des entreprises de son territoire, au-delà même de la logique de branche.

Quid du financement ?

Réformer l'apprentissage signifie également se poser la question de son financement. Sur ce point, CroissancePlus souhaite que l'ensemble des sommes collectées au sein des entreprises via la taxe d'apprentissage finance l'apprentissage et exclusivement l'apprentissage. Alors qu'encore trop de jeunes sont au chômage, nous ne pouvons pas nous permettre d'amoindrir cet investissement en le dirigeant vers d'autres dépenses moins prioritaires.

Enfin, pour promouvoir l'apprentissage comme une voie de réussite, nous croyons nécessaire de l'assortir d'un droit à la formation supérieure. Pour cela, pourquoi ne pas créditer le CPF des apprentis ayant un niveau inférieur ou égal au bac de 2 ans de droit à la formation ? Cette mesure permettrait à l'apprenti d'avoir la certitude qu'il pourra poursuivre ou reprendre ses études, même s'il commence à travailler immédiatement après son contrat d'alternance ou s'il est au chômage. Ces droits pourraient être mobilisables pendant 10 ans.

Ces propositions, issues de l'expérience des entrepreneurs de tous secteurs, doivent permettre de dépasser les clivages stériles entre école et entreprises et entre filière générale et filière professionnelle. Nous devons désormais nous réconcilier autour d'un objectif commun : l'insertion sociale et économique des jeunes dans notre pays. L'apprentissage ne doit plus être la voie de garage mais devenir une voie royale vers l'emploi.

Bio

Jean-Baptiste Danet, 59 ans, école de commerce (Istec), a commencé sa carrière chez Philips, occupant des fonctions commerciales et marketing. Après 4 ans de direction générale dans le groupe britannique ThornEmi, il devient p-dg d'Euro RSCG Design. En 2001, il crée Interbrand France.

Après 10 ans, dont 5 en tant que président d'Interbrand Europe, Jean-Baptiste Danet rejoint Dragon Rouge en 2011 comme directeur général du Groupe et associé des fondateurs. Il quitte l'entreprise en 2016 et rejoint en tant que co-président le Groupe Ipanema. Il a été élu Président de CroissancePlus en Juillet 2016, après en avoir été Vice-Président pendant 3 ans, tout en coprésident la Commission internationale.

 
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