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Travailleurs indépendants : arrêtez de garder le même statut trop longtemps !

Publié par le - mis à jour à
Travailleurs indépendants : arrêtez de garder le même statut trop longtemps !

La France est devenue un véritable vivier d'indépendants : on compte aujourd'hui plus de 1,3 million de freelances, un chiffre qui a doublé en l'espace de dix ans. Mais derrière cette dynamique enthousiasmante, une question revient systématiquement et continue de faire trébucher les meilleurs profils : quel statut juridique choisir pour bien se lancer ?

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Le portage salarial peut représenter une excellente porte d'entrée dans le monde du freelancing. Il offre un cadre sécurisant avec les avantages du salariat (protection sociale, retraite, assurance chômage), tout en laissant une grande liberté dans le choix des missions et des clients. Mais dès que l'activité se structure et que les revenus deviennent réguliers, d'autres options comme la SASU ou l'EURL permettent davantage d'optimisation : déduction des charges, modulation de la rémunération, projection patrimoniale... Ces statuts plus exigeants sur le plan administratif sont aussi plus puissants sur le plan stratégique.

Un statut, ça se change. Et c'est même sain de le faire.

La vraie question n'est pas tant de faire le bon choix au départ, mais de ne pas s'y enfermer. Car un statut juridique, c'est un outil. Et comme tout outil, il s'use, se dépasse ou devient contre-productif s'il n'est pas réajusté au fil du temps.

Beaucoup d'indépendants conservent leur statut d'origine bien plus longtemps que nécessaire. Par habitude, par peur du changement, ou par manque d'accompagnement, ils restent dans un cadre devenu inadapté. Or, il n'y a pas de statut meilleur qu'un autre : seulement des statuts plus adaptés à un instant T, selon son métier, ses projets, sa situation personnelle. L'évolution, loin d'être un aveu d'échec, est le signe que l'on structure son activité, que l'on se développe. Il faut simplement avoir la liberté - et les bons interlocuteurs - pour faire évoluer son cadre juridique comme on ferait évoluer ses outils, ses méthodes ou ses objectifs.

Le statu quo, plus dangereux que le changement

Rester bloqué dans un statut inadapté, c'est risquer :

· De payer trop de charges (ex. : un micro-entrepreneur à 70 000 € de CA avec 15 000 € de frais annuels est bien moins rentable qu'un freelance en société) ;

· De perdre des clients qui exigent un certain formalisme ;

· D'être mal protégé en cas de maladie ou d'accident ;

· Ou tout simplement de ne pas structurer sa croissance.

Et pourtant, très peu de freelances font l'effort d'évaluer leur statut tous les 12 à 24 mois, comme ils évalueraient leurs tarifs ou leur offre. C'est une erreur. Changer de statut peut faire peur. Mais le vrai risque est de rester figé dans un choix initial devenu obsolète. Surtout dans un écosystème qui évolue aussi vite.

Changer de statut : quand et comment ?

Il existe des moments-clés dans la vie d'un indépendant qui doivent alerter : une activité qui se stabilise, un chiffre d'affaires qui progresse, le besoin de recruter ou d'investir, l'envie d'optimiser sa rémunération, ou tout simplement de mieux sécuriser sa situation personnelle. Ces étapes peuvent justifier un changement de statut.

Et ce changement peut être fluide, à condition d'être bien accompagné. Avec les bons outils et les bons interlocuteurs, passer du portage à une SASU, ou d'une SASU à une structuration patrimoniale plus ambitieuse, se fait sans heurts. Il ne s'agit pas de repartir de zéro, mais d'ajuster son véhicule juridique à la nouvelle réalité de son activité.

Le statut n'est pas une identité. C'est un levier.

Il est temps de sortir du fétichisme statutaire. Le statut juridique n'est ni une case à cocher, ni une étiquette sociale. C'est un cadre technique, fiscal et social à votre service, que vous devez choisir, puis rechoisir, au bon moment. Ni trop tôt, ni trop tard.

Adopter une approche évolutive et décomplexée du freelancing devient essentiel. Le bon statut ne devrait plus être celui qui « rassure » parce qu'il est simple ou familier, ni celui qu'on repousse par peur de la complexité. Il devrait être celui qui permet, à chaque étape d'un parcours professionnel, de mieux travailler, de mieux se protéger et de construire plus durablement son activité indépendante.

Car le vrai pouvoir des indépendants, ce n'est pas de pouvoir tout faire. C'est de pouvoir choisir. Et s'ajuster.


Entrepreneur dans l'âme, Alexandre Franchi évolue depuis près de 20 ans à la croisée du digital, de l'innovation RH et des services aux entreprises. Diplômé d'un Master 2 en Management & Entrepreneurship (OMNES Education), il débute sa carrière chez IBM, avant d'intégrer les secteurs de l'ingénierie, des télécoms et du mobile en occupant successivement des fonctions commerciales et de direction au sein d'Astek, Alten, puis iD.apps. En 2018, il cofonde Hiway, la première plateforme 100 % dédiée aux indépendants.



 
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