Salon SME : quand des sportifs parlent aux entrepreneurs
Lors d'une conférence animée par Chef d'Entreprise, qui a eu lieu mardi 4 octobre 2016 au salon SME, six sportifs ayant aussi monté leur entreprise - dont Sarah Ourahmoune, championne olympique à Rio - ont raconté leur expérience et dispensé leurs conseils pour inspirer les entrepreneurs.
Je m'abonne"Sky is the limit". Tel est le mantra de Sarah Ourahmoune, championne olympique et médaillée d'argent en boxe anglaise aux JO de Rio l'été dernier, participant, comme cinq autres sportifs de haut niveau, à une conférence animée par Chef d'Entreprise sur les façons de se forger un mental d'acier, organisée mercredi 5 octobre 2016 au salon SME.
Une devise qui l'a guidée, pour l'obtention de son record, mais aussi dans sa vie d'entrepreneuse, puisqu'elle dirige la société Boxer Inside, qui propose du coaching privé et des cours en entreprise dans cette discipline. Une autre carrière pourtant pas si éloignée de la première, notamment dans les qualités à mettre en oeuvre au quotidien pour réussir.
Dispensés lors de la conférence, voici tous les conseils de personnalités issues comme elle du monde du sport, pour réussir dans l'entrepreneuriat.
Croire en ses rêves
"Quand j'ai annoncé que je voulais aller à Rio, on m'a prise pour une folle, on m'a dit que le projet était fou, que j'allais échouer. Mais j'avais besoin de le faire", se souvient Sarah Ourahmoune. La suite de l'histoire - la médaille - est connue. Son témoignage illustre la nécessité de croire en ses rêves pour réussir.
Il faut toujours y croire, ne jamais baisser les bras, ne pas désespérer", approuve Antoine Denériaz, lui aussi champion olympique, à Turin, en 2006, en ski, et fondateur de la marque de ski qui porte son nom.
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"Y croire, ne jamais lâcher, skier c'était mon rêve d'enfant" @deneriaz_ski #SalonSME
- Chef d'Entreprise (@Chef_entreprise) 5 octobre 2016
Et si les rêves indiquent la direction à suivre, l'important est de toujours avoir en tête son objectif, et un plan d'action pour l'atteindre. "Il faut savoir visionner l'avenir, se visionner soi-même dans la joie, l'action", explique Antoine Aoun, devenu paraplégique suite à une blessure de guerre, détenteur de records à vélo, également conférencier et formateur.
Apprendre à rebondir
Presque tous les champions présents ont traversé des moments difficiles, notamment des blessures. Et pourtant, aucun d'entre eux ne s'est laissé abattre. Ils ont au contraire fait en sorte de transformer ces mauvaises passes en opportunités, soit d'affiner leur projet, soit d'imaginer de nouvelles façons de vivre leur passion.
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"J'ai eu une idée d' #entreprise sur mon lit d'hôpital" @taigkhris #SalonSME pic.twitter.com/va4lfjIGfJ
- Chef d'Entreprise (@Chef_entreprise) 5 octobre 2016
"Ma blessure m'a permis de prendre du recul sur ma carrière, de me reposer, de me préparer aux Jeux", se souvient Antoine Denériaz, qui va même jusqu'à dire : "Sans cela, je n'aurais, peut-être, même pas eu autant de réussite aux Jeux".
De son côté, Anne-Catherine Péchinot, spécialiste de l'ultra-trail, et directrice générale de la fédération nationale des Gîtes de France, estime que rencontrer des échecs sportifs lui a permis de cultiver sa capacité à rebondir et de "mieux vivre [sa] vie professionnelle".
"Le succès c'est d'aller d'échec en échec avec enthousiasme" @acpechinot #SalonSME
- Chef d'Entreprise (@Chef_entreprise) 5 octobre 2016
"Il ne faut pas avoir peur de l'échec" @AntoineAOUN14 #SalonSME #entrepreneuriat
- Chef d'Entreprise (@Chef_entreprise) 5 octobre 2016
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Apprivoiser son stress
Alors qu'ils peuvent jouer plusieurs années de travail sur un saut, un match, ou même une poignée de secondes... Les sportifs de haut niveau sont plus que d'autres soumis à des situations de stress intense. A chacun sa méthode pour la gérer.
"Je me répète les figures dans ma tête", confie Taïg Khris, triple champion du monde de roller sur rampe, et fondateur de OnOff app, une application qui permet de posséder plusieurs numéros sur un seul smartphone. L'idée ? "Manipuler", dit-il, son cerveau, pour pouvoir se concentrer sur autre chose que sur la technique.
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"Je travaille aussi beaucoup sur la visualisation", témoigne Antoine Denériaz. C'était une façon, là encore, de pouvoir faire abstraction le jour J et d'avoir sa capacité de concentration à son maximum.
Taïg Khris ajoute qu'il se posait, avant de se lancer, des questions sur ce qu'il risque et mettre en balance les années de travail passées. "Une façon d'exorciser la peur", indique-t-il. "Je travaille ma respiration", raconte de son côté Anne-Catherine Péchinot.
Visualiser l'étape d'après, éliminer les parasites de son entourage, rire: 3 recettes de @AntoineAOUN14 pr lutter ctre le stress #SalonSME
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Autant de méthodes applicables au quotidien par les entrepreneurs également soumis à des pressions de toutes sortes (la concurrence, les clients...)
Bien s'entourer
Les sportifs qui battent des records n'y parviennent pas seuls, mais en s'appuyant sur une équipe. Se bâtir un environnement solide est, en sport comme dans l'entreprise, une clé de réussite. "Un pilote n'est rien sans ses mécaniciens", avance Marion Thouroude, pilote automobile qui, dans le cadre de son entreprise, La P'tite Pilote, spécialisée dans les pièces et les voitures de compétition, a su faire appel à un juriste pour la rédaction de ses statuts ou encore à un expert-comptable pour l'aiguiller sur les aspects financiers de son activité.
"Plus l'équipe est forte, plus individuellement on sera fort aussi", indique Antoine Denériaz, qui insiste sur l'importance des rapports humains et la nécessité de se faire mutuellement confiance pour que la réussite soit au rendez-vous. Ce qui passe, d'ailleurs, par le fait de prendre confiance en soi pour pouvoir s'appuyer sur les autres. L'idée étant, ensuite, de parvenir à fédérer cette équipe.
"J'essaie de transmettre à mes collab. ma passion pr le produit et ma vision à long terme" @taigkhris #entrepreneur ds les télécom #SalonSME
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Bonne nouvelle : même les éléments a priori négatifs peuvent aider. "J'avais besoin des personnes qui ne croyaient pas en moi. Mes ennemis m'ont aidée à avancer", témoigne Sarah Ourahmoune, qui parle d'une "rage" qu'avait fait naître en elles les défaitistes ou les pessimistes - ceux qui ne croyaient pas en ses capacités à Rio - et qui avait été un moteur pour avancer.
Oser
Les sportifs se retrouvent sur la nécessité d'oser pour réussir. "Il faut de la persévérance", témoigne Anne-Catherine Péchinot. "L'audace de créer un réseau", indique Antoine Aoun, qui dévoile "les 3D" qui guident sa ligne de conduite : le désir, la discipline, la détermination. "Détermination et envie de nouveaux challenges", souligne Marion Thouroude.
Autres impératifs : ne pas compter ses heures de travail et appliquer ce qui, selon Taïg Khrys, fonde la recette du succès. Celle-ci repose sur plusieurs piliers, notamment sur le fait de choisir un domaine à potentiel, apporter quelque chose qui n'existe pas, être propriétaire de sa marque ou encore soigner son réseau de distribution pour que la marque soit réellement accessible à tous. Un souhait pour beaucoup d'entrepreneurs.
"C'est la prise de risque qui motive. Une fois ds la course je fonce" @ThouroudeMarion pilote auto #SalonSME pic.twitter.com/9aJfAlUmlw
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