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[Echec et mat] Créer son entreprise et défendre son idée initiale

Publié par le | Mis à jour le
[Echec et mat] Créer son entreprise et défendre son idée initiale

Boostée par son envie d'entreprendre, Emilie Legoff s'est précipitée dans 1001 projets en créant Troops. Au risque de se perdre... Elle choisit alors de pivoter, prend le temps de structurer sa start-up et de respecter son business model. Voici son retour d'expérience.

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Le contexte

L'entrepreneuriat dans le sang

Issue d'une famille d'entrepreneurs, Emilie Legoff a toujours voulu créer son entreprise. Un diplôme d'école de commerce et une spécialisation en ressources humaines en poche, elle choisit par sécurité de devenir salariée. Elle rejoint une jeune entreprise, spécialisée dans les reclassements après plans sociaux. Au bout de trois ans, elle change d'emploi et est recrutée par un grand groupe d'intérim. Elle y rencontre son futur associé avec lequel elle imagine D2L group, une entreprise de prestations RH.

Elle la vend au bout de dix ans, la structure réalisant alors 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. L'entrepreneure veut se lancer dans la digitalisation des process d'intérim. " C'est un secteur où peu de choses sont faites alors que la lourdeur administrative y est énorme ", commente Emilie Legoff. Elle crée en 2016 la start-up Troops, opératrice d'un logiciel de digitalisation des contrats de travail et des démarches administratives pour les groupes d'intérim.

Le fait

Partir dans tous les sens

Les débuts de Troops son chaotiques. " J'avais des fonds, issus de la vente de ma première entreprise, mais un logiciel est un produit long à réaliser. En parlant de mon projet autour de moi, on me demandait si je pouvais d'abord proposer quelque chose pour les CDD, puis pour les CDI. Or, ces types de contrats demandent des applications supplémentaires comme la gestion des congés payés ou des notes de frais. Cela n'avait rien à voir avec les impératifs de l'intérim. Au final, je me suis éparpillée et j'ai dépensé beaucoup d'argent ", raconte Emilie Legoff.

Troops emploie alors une vingtaine de collaborateurs, dont la moitié de commerciaux ce qui ne correspond pas aux besoins de technologie de l'entreprise. " J'ai failli me prendre un mur ", affirme la dirigeante.

Un an après la création de Troops, elle met l'activité à l'arrêt et choisit de pivoter.

Rebond

Une attente de deux ans

En juillet 2017, Emilie Legoff transforme les statuts de l'entreprise pour en faire un éditeur de logiciel. Elle supprime les postes de commerciaux au profit de profils plus techniques. Elle externalise toutes les fonctions administratives. Troops ne réunit alors plus que cinq collaborateurs. " C'était une période longue et compliquée, se souvient la dirigeante. Il fallait attendre que le logiciel soit prêt et disponible à déployer chez cos clients. "

Pendant ce temps, Emilie Legoff travaille au financement et à la structuration de l'entreprise. Elle démarche ses futurs partenaires, lève 3 millions d'euros début 2019 et sollicite des prêts bancaires, notamment auprès de la BPI. " Le pivot ne rassure pas les banques : il a fallu les rapprocher de nos futurs clients qui nous faisaient déjà confiance et attendaient le logiciel. "

Depuis

L'international, avec prudence

Aujourd'hui, Troops compte pour clients une vingtaine de grands groupes d'intérim, soit 200 agences en tout. Elle emploie une cinquantaine de collaborateurs.

La crise Covid l'a épargnée et a même boosté son volume d'affaires : de 500 millions fin 2020, il devrait atteindre les 2 milliards fin 2021. Un succès que la créatrice justifie par le réel besoin de digitalisation de ce secteur. " De plus, en période Covid, les agence d'intérim ont dû fermer en urgence, tout en continuant à fournir à distance leurs services. Et depuis, des acteurs 100 % digitaux sont venus sur le marché : les noms historiques ont donc dû se mettre à la page ", énumère Emilie Legoff.

Les Etats-Unis lui font même du pied. " Mais je préfère d'abord m'installer sur le marché français, assure l'entrepreneure. Maintenant, j'ai appris à me structurer, quitte à diminuer le nombre de projets que je hiérarchise. " L'entrepreneure pense répondre à l'appel d'outre-Atlantique dans un ou deux ans.

Son conseil

" Il est important pour tout créateur d'entreprise de s'interroger sur son business model. A-t-il choisi le bon ? Il faut trouver une ligne, accepter de dévier un peu, mais ne pas naviguer à droite et à gauche. Il ne faut pas non plus se laisser influencer par un prospect, voire même par son entourage. "


 
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