Recherche
S'abonner à la newsletter S'abonner au magazine


  • Imprimer

Carla Sarantellis quitte le volontariat pour lancer une marque de vélo

Publié par Julien Ruffet le - mis à jour à

Designer de formation, Carla Sarantellis a passé plusieurs années dans le volontariat en Asie avant d'entreprendre. En 2015, elle fonde Hyboo Bike, et développe durant cinq années un vélo en bambou. L'entreprise emploie notamment des personnes handicapées.

Un vélo électrique en bambou et en carbone. C'est ce que produit la start-up française Hyboo, fondée en 2015 par Carla Sarantellis. "Nous avons travaillé pendant cinq ans la R & D pour sortir un modèle en 2021. Il a été homologué en 2020", pointe la fondatrice. L'assemblage quant à lui, est réalisé au Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis.

Pour la dirigeante, le salariat rime avec création d'emplois. "Le salariat était l'un des objectifs pour ce vélo. C'est-à-dire de créer de l'emploi pour des personnes en situation de handicap", affirme-t-elle. Concernant le patronat, il fait écho, selon elle, à l'esprit d'équipe... "Je l'interprète avec toute la partie humaine qu'il y a derrière. Il faut se mettre au niveau des personnes avec qui on collabore et les écouter. Donc s'entourer et regarder dans la même direction", ajoute l'entrepreneure.

Quitter l'Asie pour entreprendre

Carla Sarantellis est designer de formation. Elle a ensuite passé une vingtaine d'années en Asie, notamment dans le bénévolat avant d'entreprendre. Son parcours est riche en reconversion. "Je suis issue d'une famille d'artistes. J'ai donc travaillé dans la haute couture. Ce métier m'a permis de me déplacer en Asie où j'ai rencontré mon mari. C'est là que l'expatriation a commencé. Avec le volontariat, j'ai pu développer au Vietnam une marque de textile éthique en créant de l'emploi pour des femmes", se rappelle-t-elle.

Au retour de cette expérience humanitaire, l'idée d'Hyboo Bike intervient. "Je voulais fabriquer les cadres au Vietnam, mais c'était trop compliqué, notamment pour les crash-tests. J'ai donc décidé de créer de l'emploi en France", retrace-t-elle. Pour fonder l'entreprise, elle démarre en fonds propre et dépose un capital de 15 000 euros.

"J'ai décidé d'ouvrir une SASU afin de me développer plus simplement avec moins de contraintes administratives. Ensuite, j'ai eu une avance remboursable de 70 000 euros auprès de Bpifrance. Initiative France nous a fait un prêt d'honneur de 35 000 euros. Enfin, l'Ademe qui soutenait notre projet de décarbonation nous a également financé", énumère la chef d'entreprise. Actuellement, l'entreprise compte trois membres actifs et près de 100 personnes externalisées. "Nous tentons en ce moment de recruter deux personnes", indique-t-elle.

Femme entrepreneure

Comme tous les entrepreneurs, Carla Sarantellis a connu des difficultés dans l'entrepreneuriat. "L'une des principales, c'est de se faire entendre en tant que femme auprès d'industriels. C'est un secteur quelque peu hormoné, et même avec des compétences d'ingénieur, il faut faire sa place et montrer que nous sommes capables", relève-t-elle avec finesse.

Pour celles et ceux qui souhaitent se lancer, elle livre enfin sur le plateau de Parcours, quelques conseils : "Il faut avoir du caractère, de la ténacité, ne jamais se laisser abattre et gagner en solidité. Notons que la réussite d'une entreprise est aussi basée à 50 % sur la gestion". Pour résumer sa carrière professionnelle, Carla Sarantellis évoque le plaisir, le challenge et l'innovation.

La rédaction vous recommande

Retour haut de page