"Powered by Human" : Le label que personne ne voulait... jusqu'à ce qu'il devienne incontournable.

Juillet 2032 - Elle a 37 ans, elle vit à Marseille, et il y a encore six mois, personne ne prêtait attention à ses performances musicales, mi-chantées mi-récitées, qu'elle donnait dans des stations de métro ou dans la rue. Elle c'est Lina Aghani.
Je m'abonneArtiste militante, refusant de céder aux appels des plateformes génératives, elle n'a jamais voulu utiliser l'IA pour co-créer ses oeuvres, contrairement à 95% des artistes. Elle disait :« Je ne suis pas une base de données. Mes mots viennent d'un souffle. »
Lina Aghani a persisté des années et signait tous ses contenus avec une petite mention, presque invisible dans toutes ces publications : "Powered by Human".
Le bug d'hommage
Pourtant, un matin de mars 2032, lors du décès brutal de Cesar Alvaderos, acteur mondialement connu, une IA s'était vu confier la mission de générer un discours d'hommage global, à la demande d'une grande plateforme de streaming vidéo avec qui il était en contrat.
Le texte était parfait : élégant, respectueux, émotionnellement calibré. Mais il contenait une phrase... qui n'était pas vraie. L'IA affirmait que Cesar avait perdu son frère dans un accident - or ce frère avait bien eu un accident mais était encore en vie. Ce détail avait été "halluciné" à partir d'une rumeur mal interprétée. Le scandale fut immédiat. La famille cria à la déshumanisation du deuil.
C'est là que Lina Aghani est entrée dans l'histoire. Elle a posté sur ses réseaux une simple vidéo : Elle, face caméra, slamant un texte hommage à Alvaderos qu'elle avait écrit elle-même, en tremblant un peu, avec ses maladresses. Derrière la feuille on pouvait lire, un discret mais incontournable : "Powered by Human"
La vidéo a été vue 87 millions de fois en 48 heures. Le lendemain, plusieurs artistes ont commencé à reprendre le label. Puis des journalistes. Puis des créateurs de podcast. Puis... des entreprises.
Un label pour discerner la valeur, pas l'origine
Contrairement aux mentions "Généré par l'IA" qui pullulent depuis 5 ans, ce label ne met pas en valeur la perfection des machines, mais la vulnérabilité de l'humain. Il dit même bien plus : qu'il y a eu intention, fragilité, choix, sueur. Il dit que la valeur d'un contenu ne vient pas de sa forme, ni de son résultat, mais de ce qu'il a coûté à créer.
Aujourd'hui, plus de 4 500 oeuvres numériques dans le monde portent déjà ce label et le nombre est en croissance exponentielle. Des marques commencent à s'en emparer, à la fois sincèrement et pour surfer sur la vague. Lina a refusé toute licence industrielle. Le label est libre, non commercial, et elle n'a pas déposé la marque, mais il est déjà intégré par toutes les associations d'auteurs, compositeurs, dessinateurs, peintres, cinéma, etc. Partout où l'IA sévie. Les plateformes souhaitent l'intégrer à la quasi-unanimité.
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