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Défaillances d'entreprises : la tempête s'éloigne, mais les vents restent contraires

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Défaillances d'entreprises : la tempête s'éloigne, mais les vents restent contraires

17 845 entreprises ont fait défaut au premier trimestre 2025 en France. Un chiffre élevé, bien au-dessus de la moyenne des quinze dernières années (15 300), mais en hausse modérée (+4,4 %). Après les secousses des dernières années, les signaux faibles d'une stabilisation émergent. Pour autant, la sortie de crise s'annonce complexe, notamment pour les PME de plus de 100 salariés, dont les défaillances explosent et menacent à elles seules 71 000 emplois.

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Alors que le pic de sinistralité semble avoir été atteint fin 2024, la dynamique de décrue reste fragile. Pour les dirigeants et entrepreneurs, l'heure est à la vigilance stratégique : restructurer ses priorités, surveiller sa trésorerie, et anticiper les chocs géopolitiques pour préserver la croissance.

Un plateau haut, mais des premiers signes positifs

Le volume global des défaillances (17 845) reste préoccupant, mais l'évolution ralentit fortement. Après des hausses à deux chiffres ces deux dernières années (+29 % en 2024, +53 % en 2023), la progression de 4,4 % au T1 2025 marque un net ralentissement. Depuis six mois, les défaillances se stabilisent autour de 68 000 sur 12 mois glissants, un plateau qui pourrait annoncer une décrue si les tendances favorables se confirment.

Certaines régions (Centre-Val-de-Loire, PACA) s'améliorent nettement. Le commerce de détail (-4 %), les grossistes textile-habillement (-19 %) et même les boulangeries (-3 %) retrouvent des couleurs. Le bâtiment se maintient, avec des signes de reprise dans la construction individuelle (-14 %). La liquidation judiciaire directe (69,5 % des procédures) revient à son niveau d'avant-Covid, ce qui traduit un retour à une gestion plus équilibrée des procédures.

Des PME en souffrance, l'emploi en danger

Malgré ces signaux encourageants, les grandes PME et ETI de plus de 100 salariés sont en forte détresse : +28 % de défaillances, avec des répercussions dramatiques sur l'emploi. Le nombre d'emplois menacés atteint 71 340, un niveau jamais vu depuis 2009. Le secteur médico-social est particulièrement touché, avec un cinquième des défaillances dans le domaine de la santé ou du social.

À l'opposé, les PME de 20 à 100 salariés résistent mieux (-6 %), tout comme les microentreprises, qui concentrent l'essentiel des défaillances (72 %) mais dont la hausse reste contenue (+3,6 %). Les plus petites structures semblent mieux armées pour faire face aux turbulences, probablement grâce à leur agilité opérationnelle.

Des secteurs toujours fragiles : services B2B, restauration, agriculture

Le secteur des services aux entreprises souffre particulièrement : sécurité (+40 %), services informatiques (+24 %), conseil et nettoyage sont en forte dégradation. Même constat du côté de la restauration, en grande difficulté avec +12 % de défauts pour la restauration à table et +19 % pour la restauration rapide.

Dans l'industrie, la situation est plus contrastée. Certaines branches résistent bien (maintenance, imprimerie, fabrication textile-habillement), mais d'autres, comme l'énergie/environnement (+70 %) ou les matériaux de construction (+28 %), dévissent.

Enfin, l'agriculture traverse une période compliquée. La viticulture (+75 %) et l'élevage, notamment laitier (+53 %), subissent de plein fouet les tensions économiques, climatiques et structurelles.

Géopolitique, consommation et cash : les trois inconnues de 2025

Pour Thierry Millon, directeur des études Altares, la prudence reste de mise : « L'orage s'éloigne, mais des nuages persistent. » Les entrepreneurs doivent se préparer à un nouveau cycle d'instabilité, renforcé par les tensions internationales, notamment liées aux États-Unis. Les perspectives de revenus, d'investissement et de performance seront affectées. Résultat : les supply chains seront davantage challengées, et les trésoreries mises à rude épreuve.

Dans ce contexte, la gestion du cash redevient centrale. Les retards de paiement, qui s'étaient stabilisés autour de 14 jours, pourraient repartir à la hausse. La solidité des partenaires commerciaux et la diversification des débouchés deviennent donc stratégiques pour sécuriser son activité.

Ce qu'il faut retenir pour les entrepreneurs

  • Surveillez vos secteurs sensibles : Si vous êtes dans le B2B, la santé, le transport ou les services aux entreprises, la prudence reste de mise.
  • Restez agiles et vigilants : Les petites structures résistent mieux. L'agilité, la réactivité et la bonne gestion de trésorerie font la différence.
  • Anticipez les chocs exogènes : La géopolitique, les taux d'intérêt et les échanges mondiaux vont continuer à impacter la santé financière des entreprises.
  • Recherchez des partenaires solides : Face à un risque accru, le choix de ses fournisseurs et clients devient plus stratégique que jamais.

Si les chiffres ne montrent pas encore de reflux massif des défaillances, une dynamique de stabilisation semble amorcée. Pour autant, les chefs d'entreprise ne peuvent relâcher leur vigilance. En 2025, plus que jamais, la gestion stratégique du risque et de la trésorerie sera la clé pour traverser une conjoncture toujours complexe.



 
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