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Comment les Européennes vivent-elles l'entrepreneuriat ?

Publié par Mathieu Viviani le - mis à jour à
Comment les Européennes vivent-elles l'entrepreneuriat ?
© ©diego cervo - stock.adobe.com

Lundi 2 octobre 2019, la Caisse d'Epargne et le Credoc ont publié une étude qui détaille comment les femmes entrepreneures des principaux pays d'Europe de l'Ouest vivent l'entrepreneuriat. Explications.

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" Un défi " certes, mais plus que jamais " épanouissant ". C'est le premier enseignement de l'étude " Femmes et Business en Europe " co-réalisée par la banque Caisse d'Epargne et le Credoc auprès de 1250 femmes entrepreneures habitant en Allemagne, en France, en Italie, au Royaume-Uni et en Suède.

Si celles-ci sont " lucides " sur les difficultés rencontrées dans l'entrepreneuriat et " soucieuses d'être bien conseillées " pour les surmonter, entreprendre rendant " heureuses " plus de 60 % des femmes du panel. Ce chiffre s'élève même à 78 % pour les Françaises et à 83 % pour les Suédoises. Autre donnée intéressante de l'étude est " le déclic " qui a poussé ces femmes à monter leur propre structure. Près d'un tiers des Françaises citent " un évènement professionnel comme le licenciement ou la mobilité " comme déclencheur de la démarche. Les Allemandes et les Suédoises ne sont que 37 % à citer cet élément déclencheur. Les évènements personnels comme le mariage, le divorce ou le décès sont beaucoup moins déterminants pour les Françaises que pour leurs consoeurs européennes. " La rencontre d'une personne inspirante ", par exemple un autre entrepreneur, est le facteur le plus déterminant pour près d'un quart des entrepreneures tricolores.

L'exercice d'une liberté

Autres données à relier au déclic : les raisons de fond qui encouragent les femmes interrogées à entreprendre. Pour 80% des Françaises, " entreprendre est un choix, l'exercice d'une liberté ". Côté italien, l'entrepreneuriat " est plus subi ". 36 % d'entre-elles le vivent " comme une nécessité " alors que les Suédoises ne sont que 14 % à invoquer cette raison. Côté motivation, les entrepreneures de France sont 41 % à déclarer " entreprendre pour ne plus avoir de hiérarchie ", tandis que 39 % d'entre elles estiment que " l'entrepreneuriat leur permet de prendre en main leur destin professionnel ". Cette volonté de se libérer du carcan professionnel est également partagée par 55% des entrepreneures britanniques. Pour les Suédoises, la motivation est sensiblement différente : elle sont 39% à se lancer " pour concrétiser un projet."

Manque de confiance

L'étude a également interrogé un panel d'hommes en leur posant les mêmes questions. L'idée était de comparer leurs réponses. Différence majeure avec les femmes, ils ont plus souvent confiance en eux lors de la création de leur entreprise. En France, seulement 41 % des entrepreneures sondées avaient confiance en elles au moment de lancer leur structure. " Ce différentiel est particulièrement important en France avec 17 points d'écart entre hommes et femmes, versus 2 % en Allemagne ", précise le sondage.

Prêts bancaires, un recours très français

A propos du type de moyens financiers utilisés pour monter son entreprise, l'étude révèle des différences en fonction des pays. Si l'apport d'argent personnel est majoritairement considéré comme premier denier de démarrage, le recours au prêt bancaire est beaucoup plus plébiscité par les entrepreneures françaises (56%). Elles sont trois fois plus nombreuses que les Britanniques et deux fois plus que les Allemandes à y recourir. Ce fait est similaire du côté des entrepreneurs français. L'étude ajoute " qu'ils sont près de 80 % à n'avoir pas rencontré de difficultés pour obtenir leur emprunt, contre seulement 64 % des Allemands et 72 % des Italiens ".

Peu friandes des réseaux d'accompagnement

Comme autres soutiens essentiels à la création d'une société, on trouve les conseils et l'accompagnement humain. Le baromètre montre que les entrepreneures françaises sont 61 % " à considérer les conseils juridiques, fiscaux et comptables comme étant les plus utiles ". Elles ne sont en revanche en que 39 % à être intéressées par une formation à la création ou à la gestion d'entreprise. " Les Françaises semblent en revanche moins attirées à échanger avec leurs pairs que leurs homologues européennes, 24 % contre 42 % pour les Britanniques et 43 % pour les Allemandes ",complète le sondage. Une donnée à mettre en corrélation avec la suivante : les entrepreneures européennes sont peu nombreuses à solliciter les réseaux d'accompagnement. 75 % des entrepreneures tricolores du panel n'ont pas été soutenues par un réseau d'accompagnement lors du démarrage de leur société.

Difficultés pour grandir

Une fois lancée, se pose la question de la pérennité de l'entreprise. L'étude montre qu'en la matière les femmes entrepreneures ont du mal à faire grandir leur structure malgré leur ancienneté. Notamment les Françaises pour qui l'entrepreneuriat en solo est majoritaire (61%). Seulement 8% d'entre-elles sont à la tête d'une structure de 6 salariés et plus. Les Allemandes sont 13% dans cette catégorie. L'intention d'embaucher est également très faible du côté des cheffes d'entreprise de l'Hexagone. Elles ne sont que 16% à vouloir recruter d'ici les cinq prochaines années. Plus volontaires, les Britanniques sont 32%. Les explications évoquées par le baromètre sont les suivantes : " La peur d'investir dans l'avenir, la volonté de faire appel à des ressources externes en fonction des besoins réels de l'activité ou encore la méfiance quant à la lourdeur administrative et le poids des charges sociales. "

Enfin, très franco-français, 45% des Françaises qui entreprennent préconisent la baisse des charges et des impôts comme principale source de soutien. Les Britanniques ne sont que 10% et les Allemandes 20%.

 
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