La santé des salariés au coeur du protocole de déconfinement
Le gouvernement a présenté dimanche 3 mai 2020 le protocole national de déconfinement pour les entreprises. Son objectif : assurer la santé et la sécurité des salariés au-delà du 11 mai, après 2 mois de confinement.
Je m'abonneLe protocole de déconfinement pour les entreprises, présenté par le ministère du Travail le dimanche 3 mai 2020, indique que les structures doivent suivre un ordre de priorité lors de leur réouverture. D'abord, elles doivent éviter les risques d'exposition au virus, puis elles doivent évaluer les risques qui ne pourront être évités et privilégier les mesures de protection collective sur les mesures de protection individuelle. Le télétravail doit être privilégié quand il peut être mis en oeuvre.
De plus, le gouvernement souhaite rappeler l'importance des mesures barrières et de la distanciation physique.
L'espace de travail, premier changement pour les salariés
Pour cela, le ministère du Travail a établi un espace qui permettrait aux salariés et aux clients de respecter la distanciation sociale. Chaque personne doit bénéficier d'un espace de 4 m2, ce qui lui garantirait de se tenir à 1 mètre d'une autre personne, quelle que soit la direction. Si cet espace ne peut pas être respecté dans l'entreprise, alors le port du masque " grand public " devient obligatoire. La " jauge " de 4 m2 par personne peut également être corrigée par l'exploitant au vu du résultat de l'évaluation des risques.
Il est également conseillé d'aérer régulièrement tous les locaux toutes les 3 heures pendant une durée de quinze minutes.
Dans les ERP, le gouvernement conseille de gérer les périodes d'affluence et surtout de les anticiper pour les éviter ou les réduire. Selon le ministère du Travail, il faut " fluidifier plutôt que ralentir ".
Sur les lieux de travail, il est demandé aux entreprises de décaler les horaires des salariés afin d'éviter les arrivées groupées. Les horaires de pause seront échelonnés afin d'éviter les affluences.
Les masques non-obligatoires, les gants déconseillés
Le gouvernement souhaite que les équipements de protection individuelle (EPI) soient utilisés en dernier recours dans des cas où les mesures de protection collective paraissent impossibles à mettre en place. Hors professionnels de santé, l'employeur peut fournir des masques FFP1 ou des masques " grand public ". Ils sont nécessairement utilisés en complément des gestes barrières et des mesures de distanciation physique. En outre, l'employeur peut également décider de généraliser le port collectif du masque " grand public " au sein de l'entreprise. Lorsque les gestes barrières peuvent être respectés, le port généralisé du masque est une possibilité, et non une obligation.
Les autres EPI (gants, surblouses, etc.) obéissent aux mêmes règles que les masques, c'est-à-dire être utilisés qu'en cas d'impossibilité de mettre en place de façon permanente les gestes barrières. Le ministère des Solidarités et de la Santé recommande d'éviter de porter des gants car ils donnent un faux sentiment de protection. Ils deviennent eux-mêmes des vecteurs de transmission, le risque de porter les mains au visage est le même que sans gant. Le risque de contamination est donc égal voire supérieur.
Lire aussi : La moitié des salariés estiment que leur santé mentale s'est dégradée ces dernières années
Les entreprises doivent inviter tous leurs salariés présentant des symptômes du covid-19 à ne pas se rendre sur leur lieu de travail. Elles sont également invitées à évaluer précisément les risques de contamination encourus sur les lieux de travail ainsi qu'à collaborer avec les autorités sanitaires si elles venaient à être contactées dans le cadre du contact tracing. En revanche, les campagnes de dépistage organisées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas autorisées.