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Les clés pour un climat social au beau fixe

Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
Les clés pour un climat social au beau fixe

Pannes machines successives, réunions non préparées, désorganisation d'un service, locaux mal insonorisés... Non traités, ces irritants sociaux du quotidien pèsent ur le moral et la productivité de équipes. Pour les éradiquer, il faut d'abord les repérer. Le point sur les outils de mesure efficaces.

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"En cas d'insatisfaction au travail, la première réaction pour 42 % des salariés est tout simplement de lever le pied, selon notre dernier baromètre*, souligne Virginie Loye, responsable de l'offre RH et gestion des compétences chez Cegos (organisme de formation). Plus d'un quart affirme se consacrer par ailleurs à des projets personnels au bureau ou prendre des congés." Une situation qui semble se dégrader par rapport aux années précédentes. "Avant, le premier réflexe était de provoquer une discussion franche avec son manager. Cela traduit peut-être un sentiment plus marqué de peur, voire une perte de confiance des sondés à l'égard de leur hiérarchie", poursuit-elle.

Si bien que "le mal-être au travail coûterait environ 12 000 euros par an et par salarié aux entreprises. Plus qu'une préoccupation sociale, la qualité de vie au travail représente donc avant tout un enjeu économique pour les PME", martèle Thomas Perrin, directeur général adjoint d'Apicil, groupe de protection sociale.

Afin de prévenir au mieux des situations de blocage à l'échelle d'un service ou de l'entreprise (ex : conflits, arrêts maladie de longue durée, grèves...), vous n'avez d'autre choix que de mettre en place des outils de veille interne sur la durée. L'objectif est triple : tout en mesurant l'évolution du climat social de votre société, vous pouvez ainsi identifier, voire anticiper, les causes de dégradations éventuelles. "Le climat social, chacun y participe, à commencer par vous. Avant d'impulser cette démarche, vous devez être capable de vous remettre en question et d'être prêt au changement", insiste Frédéric Marchal, spécialiste en management RH chez CSP Formation.

Suivre des indicateurs-clés

Pour ce faire, inutile de déployer un tableau de bord complexe aux multiples entrées. Selon la nature de votre activité, le suivi mensuel ou trimestriel de quelques indicateurs fournis par le service RH, suffit pour vous renseigner et/ou vous alerter au long cours (ex : nombre d'accidents du travail, taux de turnover, fréquence des arrêts maladie de moins de trois jours, etc.). "Seule limite, ces données chiffrées ne mesurent pas le ressenti des salariés. Si les voyants de l'absentéisme sont au vert, cela ne signifie pas que votre climat social est bon. Tout comme la mesure de la satisfaction client, tant que vous ne donnez pas la parole à vos collaborateurs, vous ne pouvez pas tirer une analyse étayée de la situation", estime l'expert de CSP Formation.

Afin d'obtenir un diagnostic plus complet, vous pouvez également recourir au baromètre social, réalisé par vos soins ou un prestataire extérieur. L'objectif de cette enquête : recueillir, à travers quatre ou cinq questions, la perception du salarié sur l'ambiance dans son équipe, son cadre de travail, sa confiance en la direction, etc. "Un seul préalable : garantissez la confidentialité absolue du sondage", recommande Virginie Loye.

Une oeuvre commune

Si les instances représentatives du personnel (délégué du personnel, comité d'entreprise, CHSCT, délégués syndicaux...) constituent de précieux relais d'information, ne négligez pas non plus le rôle de vos managers intermédiaires. "Ils sont les mieux placés pour observer les changements au sein d'un service (ex : vols, dégradations, propreté, etc.) ou de la part d'un salarié en particulier (ex : manque de participation aux réunions, retards, erreurs, etc.). En cela, ils endossent un rôle central d'alerte mais aussi de préservation de la qualité du climat social", pointe Virginie Loye. "Certains problèmes peuvent être d'ailleurs résolus à leur échelle sans nécessiter votre intervention directe. Il est important que vous les écoutiez sans les stigmatiser", ajoute Frédéric Marchal.

Quel que soit le canal utilisé pour mesurer l'état de votre climat social, "n'oubliez pas de communiquer ensuite sur vos conclusions et de mener un véritable plan d'action si des problématiques spécifiques ressortent. Il n'y a rien de plus frustrant pour un salarié qui a donné son avis que de voir ses recommandations rester lettre morte", souligne Virginie Loye (Cegos). Si vous n'avez pas les moyens de piloter ces actions personnellement, n'hésitez pas à solliciter vos équipes. Certains dirigeants, comme Anne-Sophie Panseri, dirigeante de Sofineco Maviflex (lire son témoignage p.2), se reposent sur un groupe de travail de collaborateurs volontaires, oeuvrant pour l'amélioration des conditions de travail de chacun, à commencer par les vôtres.

*Baromètre Cegos "Climat, stress et qualité de vie au travail", octobre 2014.

Le témoignage de: Anne-Sophie Panseri, cogérante de Sofineco Maviflex

"Les RH, seules marges de manoeuvre pour améliorer notre rentabilité"

"Ma vie Flex". Voici le nouveau nom du groupe de projet transversal chargé d'améliorer la qualité de vie au travail des 104 collaborateurs de la société Sofineco Maviflex (fabrication de portes souples industrielles). Créé en 2013, il est composé de huit salariés volontaires, dont certains représentants du personnel, et pilote chaque année deux à quatre projets (ex : télétravail, gestion des mails,?etc.). Anne-Sophie Panseri en est persuadée, dans un environnement ultra-concurrentiel, "les RH et le management sont les seules marges de manoeuvre pour améliorer notre rentabilité et assurer notre pérennité". Outre ce comité, elle mène ainsi régulièrement des enquêtes sociales et suit des indicateurs sociaux de premier ordre, tel que le turnover ou le taux d'absentéisme. "C'est ainsi que l'on a repéré beaucoup d'absences de courte durée, perturbant l'organisation des services. En cause : la rigidité de nos horaires. En cas d'imprévus (par exemple, un enfant malade), les salariés préféraient ne pas venir du tout plutôt que d'arriver en retard, détaille Anne-Sophie Panseri. Nous avons donc instauré plus de flexibilité le matin et permis aux parents qui le souhaitent de demander une adaptation de leur temps de travail." Résultat, l'entreprise aurait ainsi récupéré 170 jours travaillés sur un an. "Au-delà d'une relation sociale apaisée, il y a aussi un retour financier", pointe la dirigeante.

Fiche repères:
Sofineco Maviflex
>Activité : fabrication de portes souples industrielles
>Ville : Décines-Charpieu (Rhône-Alpes)
>Forme juridique : SARL
>Dirigeants : Anne-Sophie Panseri, 49 ans, et Romain Simon, 42 ans
>Année de création: 1983
>Effectif : 104 salariés
>CA consolidé 2014: 20,5 M€


 
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