[Inspiration] 3 techniques pour encadrer ses équipes comme à l'école 42

L'école 42 voulue par Xavier Niel est unique en son genre. La formation y est gratuite, accessible à tout niveau. Elle forme les développeurs de demain dans un environnement automatisé où ils sont incités à développer de fortes capacités d'autonomie tout en étant sanctionnés par de mauvaises notes s'ils ne composent pas avec le collectif. Avec la transformation numérique des entreprises et la constitution si ce n'est fréquente, mais souvent vitale d'équipes de développeurs, les dirigeants d'entreprise se retrouvent parfois démunis quant à la manière de les encadrer. L'école 42 a quelques idées à transmettre, qui peuvent surprendre, bousculer les codes habituels du management ou

1. Donner leur chance à toutes et tous

Pour entrer à 42, les diplômes obtenus précédemment n'ont aucun poids. Florian Bucher, l'un des cofondateurs, explique la méthode qui a cours ici : "Nous sélectionnons les élèves grâce à des tests en ligne sans lien avec l'informatique. Il s'agit de tests cognitifs, de mémoire et de logique". Sont avant toute chose évaluées la capacité à résoudre un problème et la manière de le faire. Une fois les tests passés, les aspirants codeurs vont passer par une période appelée la "Piscine". Soit un mois sans pause et sans week-end pour apprendre les bases de ce qu'est un ordinateur et ce qu'on peut faire avec.

Des exercices de mise en application sont donnés chaque jour et à rendre pour le ­lendemain même . Dans ce contexte, tout le monde à ses chances, hommes ou femmes, cracks en informatique ou pas. Mais à l'issue de la Piscine, un tiers des effectifs quitte le cursus naturellement.

2. Travailler pour le collectif

À 42, les exercices sont pensés pour encourager le travail collectif. L'individualisme est sanctionné par de mauvaises notes. "Si, dans un groupe de travail, il y a une personne qui travaille dans son coin, nous allons lui donner une mauvaise note et nous donnerons une bonne note à ceux qui n'ont rien fait", explique Florian Bucher. L'idée, c'est que faire appel à l'intelligence du groupe devienne une seconde nature, pour ces développeurs en herbe. Sont récompensés les éléments qui favorisent la cohésion du groupe, une bonne ambiance de travail et qui portent l'ensemble vers la réussite.

"Au début, c'est chaotique, mais ce sont des soft skills que nous enseignons par ce biais pour créer des profils de gens qui, en entreprise, se dirigeront tous vers le même objectif", souligne Florian Bucher.

3. Apprendre des autres

"S'il y a des informaticiens au chômage, c'est qu'ils n'ont pas appris à apprendre", regrette Florian Bucher. À 42, les étudiants sont autodidactes et ont accès à l'ensemble des savoirs nécessaires à leur formation dès leur arrivée. Ils ont le temps de se former à leur rythme. Un cursus s'achève en trois ans, en moyenne, et la première promotion formée à 42 arrive sur le marché du travail cette année.

Mais sur place, ils doivent s'entraider pour réussir. Et aussi interagir avec l'extérieur. Des partenariats sont noués avec de grandes écoles comme HEC et des hackathons organisés par les entreprises. "De nombreuses entreprises se posent la question de leur transformation numérique. Elles aiment venir chercher les idées des étudiants ici, parce qu'ils sont ignorants de leurs contraintes et, de ce fait, innovants."