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Mohed Altrad: "Je suis un bâtisseur"

Publié par Eloïse COHEN le | Mis à jour le
Mohed Altrad: 'Je suis un bâtisseur'

À la tête du groupe Altrad, multinationale d'échafaudages, Mohed Altrad a pris la tête de l'AFE, Agence France Entrepreneur, tout en gardant la direction du Montpellier Hérault Rugby. Trois structures qu'il ne cesse de façonner.

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Chef d'Entreprise: Né en Syrie, dans une tribu nomade, vous êtes arrivé en France grâce à une bourse d'études. Vous avez commencé votre carrière dans l'informatique, y avez gravi les échelons avant de racheter une petite PMI en difficulté. 30 ans plus tard, vous êtes à la tête d'une multinationale de 22 000 salariés, présente dans plus de 100 pays. Une telle réussite est-elle encore possible en France?
Mohed Altrad: Oui, je le pense. Car les difficultés que j'ai rencontrées à l'époque existent encore aujourd'hui et que la base du business, trouver le bon produit pour le bon client, est la même. Pour autant, j'ai bien conscience d'être un cas particulier et singulier. Je ne peux pas incarner un ascenseur social qui, à l'époque, fonctionnait mieux qu'aujourd'hui. Mon parcours est trop atypique pour cela. En revanche, je suis la preuve que rien n'est impossible !

On a souvent tendance à imaginer la réussite comme quelque chose de grand, de fulgurant, d'extraordinaire. C'est une erreur. La réussite, c'est une somme de petites victoires et la réalisation d'objectifs atteignables. Si vous m'aviez dit, il y a 30 ans, où j'en serais aujourd'hui, je ne vous aurais pas crue ! Mais brique par brique, j'ai façonné ma société. Je ne suis rien de plus qu'un bâtisseur.

"On peut parler de beauté dans la construction d'une entreprise"

La réussite, pour vous, c'était quoi?
C'était sortir de la misère dans laquelle j'étais, enfant. J'étais, à cette époque, dans une recherche de survie permanente. Aujourd'hui, j'ai du mal à la définir. Une chose est cependant certaine, l'argent n'est, selon moi, pas le symbole de la réussite, mais seulement l'une de ses conséquences. Ça ne m'a jamais intéressé. Sinon, j'aurais revendu mon entreprise et je serais juste très riche. J'ai toujours préféré continuer à développer mon groupe. On peut, je crois, parler de beauté dans la construction d'une entreprise, c'est tout à la fois une recherche esthétique et éthique : on imagine un modèle puis on le perfectionne tous les jours que ce soit au niveau de sa rentabilité, de sa performance commerciale, de son management. Et ça, ce n'est pas le fruit d'une vie, mais de plusieurs...

Votre envie de vous en sortir est-elle encore un moteur pour le milliardaire que vous êtes devenu?
Il est certain que toute la détresse accumulée enfant forge un caractère et donne une certaine posture par rapport à l'adversité. Et ce durant toute sa vie.

Quand vous direz-vous que vous avez bien réussi?
Ce ne sera jamais le cas ! Car la réussite, c'est un horizon qui, par nature, n'est jamais atteignable et recule au fur et à mesure qu'on avance vers lui. C'est une quête sans fin...

Vous avez été élu entrepreneur mondial de l'année 2015. Que vous a apporté ce prix prestigieux?
Franchement, je ne m'y attendais pas. Les 56 candidats étaient tous des champions dans leur pays. Et si, le jour de l'annonce, j'ai été très heureux, j'ai repris, dès le lendemain, ma vie d'avant. Alors certes, ce prix m'a donné une certaine exposition médiatique, mais sur le fond, il n'a rien changé. Sauf de réaliser qu'un beau chemin avait été parcouru et qu'il n'était pas inintéressant de le poursuivre.

 
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