Crêperies O11ze : une énergie entrepreneuriale renversante
Avec quatre restaurants et des franchises à l'international, les crêperies O11ze ont elles aussi souffert de la crise sanitaire. Pour se renouveler, la marque avait depuis longtemps misé sur des produits frais et sa communication. Celle-ci séduisait d'ailleurs Monoprix avant le confinement.
Je m'abonne À l'occasion de la Chandeleur, mardi 2 février, la crêperie O11ze (phonétiquement "onze") met le paquet. Ou plutôt, ses crêpes en paquet avec un packaging spécial incluant une recette de crêpe Suzette. Fort d'un partenariat avec Monoprix initié un peu avant la crise sanitaire, le restaurant fait varier son activité en commercialisant ses produits en grande surface.
"Lorsque vous êtes dans l'univers de la crêpe, c'est l'évènement de l'année. Nous avons essayé d'y répondre au mieux avec Monoprix en mettant en place une opération de communication. Cela nous donne une bonne visibilité", précise Régis Flagel, fondateur de O11ze. Au fur et à mesure, le chef d'entreprise a même lancé un corner de crêpes dans certains espaces de la grande enseigne.
Le restaurateur prend déjà goût à la grande distribution, même s'il attend de pied ferme la réouverture des restaurants qui restent son activité principale. "C'est ce qui nous permet d'être légitime auprès du public pour avoir des produits en boutique", argumente-t-il. Cette diversification étoffe le savoir-faire de la marque, mais ne comble pas pour autant les pertes induites par la fermeture de ses établissements.
Une croissance éclair
Il faut dire que l'aventure a commencé rapidement. Régis Flagel fonde sa première crêperie à La Garenne-Colombes, en région parisienne, en 2013. La stratégie se développe autour de la communication, qu'il soigne, et de l'utilisation de produits frais, essentiels aux papilles. "En plus, la crêpe est un produit qui s'adresse à toutes les bourses et à toutes les tranches d'âge", se réjouit l'entrepreneur. Rapidement, le concept prend et on lui propose de l'étendre à l'étranger.
Ni une ni deux, le fondateur met un pied dans l'aventure et ouvre plusieurs franchises, en Afrique du Sud, au Maroc et en Italie. Fier d'avoir étendu une spécialité bretonne, son ambition est toujours grandissante. À son retour, il ouvre dans les Hauts-de-Seine quatre restaurants et un foodtruck, un Citroën TUB de 1971, qu'il dédie à l'événementiel.
Les affaires vont bon train, et c'est le Fouquet's, à son tour, qui vient démarcher l'Altoséquanais. "Le courant est bien passé et nous avons décidé d'ouvrir un stand sur les Champs-Élysées, devant la fameuse enseigne", se rappelle le crêpier. Hélas, une semaine après l'ouverture débute le mouvement des gilets jaunes. La suite, tout le monde s'en doute...
Lire aussi : La moitié des salariés estiment que leur santé mentale s'est dégradée ces dernières années
La crise met le holà
Un an plus tard, la crise sanitaire contraint le quarantenaire à fermé deux de ses quatre restaurants. Il y continue toutefois la restauration à emporter. "Il a fallu s'adapter rapidement, c'était comme un moment hors du temps", explique-t-il. Souhaitant rebondir, O11ze mise sur son fameux foodtruck et s'installe dans des lieux stratégiques. En quelques mois, la cuisine sur roues délivre 12 000 crêpes au personnel soignant de 31 hôpitaux et 12 Ehpads.
L'histoire d'O11ze s'écrit en dents de scie, mais à chaque fois Régis Flagel saisit des opportunités pour y ajouter des grands noms. Lors de ses divers partenariats, il travaille avec des spécialistes qui lui permettent d'étendre le champ des possibles. Il a d'ailleurs cédé des parts de sa société à des experts de la grande distribution, ce qui lui laisse entrevoir une diffusion de ses produits à l'international.
Repères
SARL : O11ze
Fondateur : Régis Flagel (47 ans)
Date de création : 2013
Localisation : La Garenne-Colombe (Hauts-de-Seine)
CA : NC