SOC : la cybersécurité s'effondre sous son propre poids !

Dans son nouveau rapport État de la cybersécurité 2025, Splunk dresse un constat préoccupant : les centres d'opérations de sécurité (SOC) sont à la peine. Entre surcharge de travail, outils mal connectés et alertes en cascade, les équipes sont dépassées. L'intelligence artificielle, bien que prometteuse, n'est pas encore la solution miracle.
Je m'abonneLe chiffre est saisissant : 46 % des professionnels passent plus de temps à maintenir leurs outils qu'à contrer les menaces. Pire encore, 78 % des outils de sécurité sont déconnectés les uns des autres, créant des silos nuisibles à la réactivité. Résultat : les analystes perdent un temps précieux, croulent sous les faux positifs (55 %) et manquent de contexte lors des incidents.
Derrière les chiffres, une réalité humaine alarmante. 52 % des analystes se disent surchargés, et autant envisagent de quitter la cybersécurité à cause du stress. Le manque de personnel qualifié, combiné à des attentes irréalistes de la direction (43 %), alimente un cocktail explosif.
L'IA progresse, mais reste sous surveillance
L'IA générative s'invite dans les SOC, notamment pour l'analyse de la threat intelligence (33 %) et l'interrogation des données de sécurité (31 %). 59 % des organisations observent une amélioration de leur efficacité grâce à l'IA, mais la prudence domine : seuls 11 % font pleinement confiance à l'IA pour les tâches critiques. La supervision humaine reste la norme.
« L'IA ne remplace pas les humains, elle les augmente », résume Michael Fanning, RSSI de Splunk. « Le SOC du futur reposera sur cette synergie. »
Vers des opérations de sécurité plus unifiées
La fragmentation technologique est un frein majeur. Pour 78 % des professionnels, le partage de données avec les équipes d'observabilité permet d'accélérer la détection et la réponse aux incidents. Une approche unifiée, combinant sécurité, observabilité et IA, émerge comme la voie royale pour restaurer l'efficacité opérationnelle.
Le rapport de Splunk agit comme un signal d'alarme. Les SOC doivent sortir de la gestion de crise perpétuelle pour entrer dans une logique d'orchestration intelligente. Cela passe par des outils interconnectés, une stratégie IA encadrée... et surtout, une attention renouvelée à l'humain.
Méthodologie : En collaboration avec Oxford Economics, des chercheurs ont interrogé 2 058 responsables de la sécurité (directeurs de la sécurité, vice-présidents de la cybersécurité, directeurs des opérations de sécurité et analystes de la sécurité) entre octobre 2024 et décembre 2024. Les participants venaient de 9 pays : Allemagne, Australie, États-Unis, France, Inde, Japon, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et Singapour. Ils représentaient également 16 secteurs d'activité : services aux entreprises, construction et ingénierie, biens de consommation emballés, éducation, services financiers, gouvernement (fédéral/national, étatique et local), soins de santé, sciences de la vie, fabrication, technologie, médias, pétrole/gaz, vente au détail/vente en gros, télécommunications, transport/logistique et services publics.
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