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L'IA arment les fraudeurs. Les entreprises dorment !

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L'IA arment les fraudeurs. Les entreprises dorment !

Alors que 74 % des entreprises européennes pensent gagner la bataille contre la fraude à l'identité, les chiffres racontent une tout autre histoire : hausse des attaques, pertes financières massives, et aveuglement stratégique.

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Un paradoxe inquiétant. C'est ce que met en lumière l'étude intitulée The Battle in the Dark par Signicat, en partenariat avec CCGroup et Lisa Forte. Alors que 3 entreprises sur 4 s'estiment bien armées contre la menace, 59 % d'entre elles constatent pourtant une augmentation des fraudes, avec des pertes qui grèvent en moyenne 22 % de leur chiffre d'affaires annuel.

Une menace amplifiée par l'IA

Entre 2021 et 2024, les tentatives de fraude ont bondi de 88 %. Plus précisément, celles liées à l'identité ont progressé de 69 %. L'essor de l'intelligence artificielle est un catalyseur : 71 % des entreprises interrogées affirment que la majorité des fraudes dont elles sont victimes implique aujourd'hui des technologies d'IA.

Les deepfakes, par exemple, restent encore marginaux (4,7 % des fraudes en 2024), mais leur croissance est exponentielle : +4600 % en trois ans. Et ils sont déjà responsables de 12 % des fraudes dans la finance grand public.

Des points d'entrée multiples et sous-évalués

La phase la plus vulnérable ? Le moment de la transaction, point d'entrée de 40 % des attaques. Mais la faille est aussi humaine : dans 31 % des cas, ce sont les clients eux-mêmes qui sont les plus exposés. L'environnement technologique arrive juste derrière (25 %).

Pourtant, seuls 45 % des répondants mesurent réellement l'impact de la fraude sur leur activité. Et 53 % suivent la fraude de manière régulière. Un aveuglement qui coûte cher - et fragilise l'efficacité des dispositifs.

Des tactiques rodées, mais renouvelées

Le top 3 des attaques reste relativement classique : falsification de documents, usurpation de compte (ATO) et ingénierie sociale. Mais le niveau technique s'intensifie. Grâce à l'IA, les faux documents sont désormais créés sur-mesure, en masse, et avec un réalisme redoutable. Dans certains cas, des bots alimentent automatiquement des échanges frauduleux, imitant à la perfection les marques visées.

Le secteur bancaire reste la première cible, avec une prévalence élevée des fraudes documentaires (45 %) et des fraudes aux prêts. Mais tous les secteurs sont concernés, des assurances (fraude à l'application) au gaming (fraude sur les portefeuilles numériques), en passant par les fintechs.

Des moyens, mais peu de résultats

Les entreprises déclarent utiliser en moyenne quatre techniques pour prévenir la fraude : profils IP, authentification biométrique, contrôles manuels ou géolocalisation. Et 83 % se disent flexibles face aux nouvelles menaces. Mais sans indicateurs fiables, difficile d'évaluer l'efficacité réelle de ces dispositifs.

Là encore, la confiance affichée contraste avec la réalité : 1 onboarding ou transaction sur 5 est frauduleux.

Réglementation : un faux allié ?

Pour 73 % des répondants, les cadres réglementaires ralentissent plus qu'ils n'aident la lutte contre la fraude. Trop rigides, trop lents face à des menaces qui évoluent en temps réel. Résultat : la conformité devient un objectif en soi, au détriment de l'efficacité opérationnelle.

Ce qu'il faut retenir

  • 88 % : hausse des tentatives de fraude entre 2021 et 2024
  • 22 % : part moyenne du CA impactée par la fraude à l'identité
  • 74 % : entreprises persuadées de gagner la bataille... malgré l'augmentation des attaques
  • 45 % : seulement mesurent l'impact réel de la fraude

Conclusion : tant que les entreprises ne sortiront pas de leur bulle de confiance, elles continueront de perdre du terrain. La fraude ne recule pas : elle s'adapte. Et si les contrôles de sécurité ne suivent pas, les chiffres, eux, continueront d'exploser.


Méthodologie : Signicat a mandaté l'institut indépendant Sapio Research pour interroger 900 décideurs impliqués dans la lutte contre la fraude en France, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège, en Espagne, en Suède et au Royaume-Uni. Les personnes interrogées provenaient des secteurs de la banque, de l'assurance, des services de paiement et des fintechs. L'enquête a été menée en ligne entre le 17 mars et le 7 avril 2025.




 
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