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Formation : top 5 des meilleures mauvaises excuses pour ne pas se lancer

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Formation : top 5 des meilleures mauvaises excuses pour ne pas se lancer

Pourquoi les dirigeants de PME se forment-ils si peu ? Pas besoin, pas le temps, trop cher, trop ennuyeux, trop ceci ou pas assez cela... Les arguments sont nombreux, plus ou moins justifiés. Plutôt moins que plus d'ailleurs !

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Les chiffres sont difficiles à obtenir car ils nécessitent l'addition de multiples dispositifs et interventions d'opérateurs. Mais tous les professionnels du secteur en conviennent : la proportion de dirigeants de PME entrant dans une démarche de formation est faible. Bien trop faible au regard des bénéfices apportés par l'acquisition de nouvelles compétences. « Sur les presque 4 millions de dirigeants de petites et moyennes entreprises françaises, la fraction de ceux qui se forment est minime, je le constate chaque jour. La plupart estime que ce n'est pas une priorité, au-delà des formations métier obligatoires », regrette Nathalie Carré, experte entrepreneuriat pour le compte de CCI France.

Pourtant, insiste Christine Baldy Ngayo, en charge de l'offre de formation continue pour les cadres et dirigeants au sein de l'Emlyon business school, « les enjeux géopolitiques, sociaux, environnementaux évoluent vite. Les dirigeants doivent s'adapter continuellement à ces changements et les anticiper. Or, si la formation continue est bien développée dans les grandes entreprises, ce n'est pas le cas dans les PME et les ETI. Il est primordial aussi pour ces dirigeants d'étoffer leurs compétences et d'échanger avec leurs pairs ».

Alors pourquoi les dirigeants de PME se forment-ils si peu ? Pas besoin, pas le temps, trop cher, trop ennuyeux, trop ceci ou pas assez cela... Les arguments sont nombreux, plus ou moins justifiés. Plutôt moins que plus d'ailleurs !

Voici donc le top 5 des meilleures mauvaises excuses invoquées par les dirigeants de PME pour ne pas se former.

Excuse n°1- Je n'en ai pas besoin !

« Les dirigeants sont souvent remplis de certitudes. C'est presque normal finalement, ils ont créé ou repris une entreprise qui a fait ses preuves. Ils ne perçoivent pas la valeur ajoutée des formations, ils ne se rendent pas compte que ces postures peuvent bloquer la progression de leur entreprise, voire même la faire régresser », remarque Olivier Margerand, à la tête de Digital Collab', cabinet conseil en simplification digitale et intelligence collective et adhérent du club APM (Association Progrès du Management). « Je ne connais aucun chef d'entreprise qui réellement n'a besoin d'aucune formation. C'est impossible, on ne peut pas tout connaitre et tout maitriser ». Matthieu Douchy, fondateur de l'organisme de formation CréActifs confirme : « Quel que soit son niveau de formation initiale, son parcours, son expérience, il y a toujours quelque chose à apprendre pour, finalement, faire avancer son entreprise ». Quatre axes de formation seraient prioritaires selon Nathalie Carré, l'experte entrepreneuriat de CCI France : le marketing, le pilotage opérationnel, la stratégie et la R&D. Quatre directions auxquelless Kirsten Roennau, directrice associée de Visconti Partners, - organisation spécialisée dans le coaching des dirigeants -, ajoute le management. « 80% des salariés quittent leur poste en raison de mauvaises relations avec leur manager. Or, je constate que de nombreux chefs d'entreprise sont en réalité nuls en management. C'est un vrai problème sur lequel ils doivent travailler ! ».

L'argument du « Je n'en ai pas besoin » ne semble donc pas vraiment tenir la route...

C'est d'autant plus vrai dans un contexte politique, économique et environnemental chahuté nécessitant une remise en question urgente, et parfois profonde. « Il faut être capable de s'adapter, d'être souple, d'être en capacité de monter de nouveaux plans face aux difficultés qui surgissent. La formation est une des réponses à la fameuse solitude du dirigeant », insiste Nicolas Mugnier, directeur du programme GS 10.000 small Businesses France assuré par l'Essec Business School et financé par la Fondation Goldman Sachs.

Olivier Person, 47 ans, à la tête de l'entreprise de location de matériel médical Atout médical (50 salariés) a ainsi suivi la formation « Responsable Centre de Profit » dispensée par Rennes School of Business. Une formation de 15 mois qui lui a permis de retravailler l'ensemble de ses compétences après un diplôme d'école de commerce décroché en 1997. « Cette formation m'a permis de recentrer ma vision, de me remettre à jour sur toutes les facettes de mon job de dirigeant.Se former permet de lever pendant un temps le nez du guidon pour se remettre en perspective et mieux avancer par la suite ».

Excuse n°2 - J'ai des collaborateurs/associés pour se charger justement ce que je ne sais pas faire

Deuxième argument souvent invoqué par le dirigeant : pour tous les sujets qu'il ne maitrise pas, il a justement staffé son équipe en conséquence et délégué les missions en question.

Sauf que pour bien déléguer, mieux vaut savoir de quoi on parle ! « Le dirigeant doit arbitrer, trancher. Mais comment faire s'il ne comprend pas les choix ou les options qu'on lui propose ? », interroge Matthieu Douchy. « Il ne s'agit pas de devenir expert en tout mais d'avoir une compréhension d'ensemble », poursuit-il. A la tête de la Société France d'induction, fabricant de matériel à induction (15 salariés ; CA 2021 : 1,5 million d'euros), Yan Dossot confirme. Il s'est formé via CréActifs justement aux réseaux sociaux (programme financé par bpifrance dans le cadre de France Relance) et adhère en parallèle au CJD avec lequel il a suivi plusieurs sessions de formations. « Bien sûr que je délègue un certain nombre de missions mais si je ne connais pas la base du sujet, comment je peux prendre des décisions pertinentes ? ».

Excuse n°3 - Je n'ai pas le temps !

« Jusqu'ici j'avais toujours donné la priorité à la formation de mes collaborateurs. Mais je suis arrivée à une étape où j'ai compris qu'il fallait aussi que je m'offre du temps de formation pour moi. C'est primordial pour le bien de l'entreprise », assène Monique Duchene, la dirigeante de la TPE Astheya (800.000 euros de chiffre d'affaires, 6 salariés, 360 VDI), en écho à l'une des excuses favorites à la non-formation. « C'est vrai que l'agenda du chef d'entreprise est en général très dense. Mais nous avons tous 24 heures dans une journée, c'est une question de priorité tout simplement », sourit Kirsten Roennau (Visconti Partners). D'autant que désormais, de nombreuses formations proposent des formats hybrides avec des enseignements à distance. Il existe aussi une multitude de supports digitaux, avec des formats courts, (sur des sujets de marketing par exemple) facilement intégrables dans le planning d'une semaine de travail. Il s'agit donc de s'organiser et de déléguer.

Comme l'a fait par exemple Olivier Person, le dirigeant d'Atout Medical. Il a suivi sa formation RCP avec Rennes School of business en plein covid alors même que sa société de location de matériel médical était sursollicitée par les pharmaciens. « J'ai beaucoup travaillé les soirs et les week-ends évidemment et je me suis appuyé sur mon équipe et mes associés. C'est un élément qu'il faut anticiper en organisant la répartition des charges et les délégations pendant les absences éventuelles ».

Steeves Sabaut, le dirigeant de l'entreprise stéphanoise de chauffage et climatisation Rey SA (65 salariés ; CA 2022 : 12 millions d'euros), investi dans le CJD, reconnait que se former nécessite de faire des choix, de prioriser certaines tâches. Mais pour lui, ces formations représentent des « bulles de respiration, des fenêtres de réflexion hors de la routine de l'entreprise ».

Excuse n°4- Les formations coûtent trop cher

Matthieu Douchy de CréActifs est clair et net : l'argent est une très mauvaise excuse. « Il existe de nombreux dispositifs de financement, même si, il faut bien le reconnaitre, certains sont complexes et chronophages à obtenir ».

Parmi ces dispositifs celui de l'AGEFICE, le fonds d'assurance formation du commerce, de l'industrie et des services, du FIFPL pour les professions libérales et du FAFCEA pour les artisans. Autre dispositif disponible désormais pour les chefs d'entreprise : le compte personnel de formation, assez simple d'accès.

Et puis, il existe de nombreuses formations complètement prises en charge. C'est le cas de celles financées par Bpifrance dans le cadre du plan de Relance. Ou de celle dispensée par l'Essec et prise en charge par la fondation Goldman Sachs.

A noter : le crédit d'impôt formation. Il s'élève au nombre d'heures effectives de formation (limité à 40 par an) X le smic horaire. Cet avantage fiscal est doublé jusqu'à fin 2022 pour les TPE.

Ecuse n°5- Je n'ai pas du tout envie de me retrouver de nouveau sur les bancs de l'école

Pour ceux dont l'école est un mauvais souvenir, il peut être difficile de se projeter de nouveau dans un contexte d'apprentissage. Et pourtant, les formations destinées aux dirigeants n'ont plus rien à voir aujourd'hui avec les cours dispensés au collège ou au lycée. Dans les business schools, dans les sessions de clubs d'entrepreneurs etc, les explications sont toujours mises en lien avec des cas pratiques. Sans compter les échanges avec les autres entrepreneurs, en proie aux mêmes problématiques. « Nous pouvons échanger de problèmes concrets auxquels nous sommes confrontés, profiter des bonnes pratiques. Cela n'a rien à voir avec des cours magistraux », assure Steeves Sabaut, fidèle du CJD.

Et puis, pour les réticents les plus absolus à la formation, il est possible aussi de se former plutôt via le coaching comme le propose Visconti Partners par exemple. Pour sa coach, Kirsten Roennau : « La formation peut prendre de multiples formes en réalité. A chacun de choisir ce qui lui convient, mais il faut toujours garder l'envie de faire mieux ».

 
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