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Les reprises à la barre, un accélérateur de croissance externe

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Les reprises à la barre, un accélérateur de croissance externe

Bientôt en augmentation au vu de la dégradation de la conjoncture économique, les procédures collectives avec cession à la barre du tribunal comportent de sérieux atouts. Reste à maîtriser leur déroulé pour en tirer le meilleur parti.

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Actuellement atone en raison des dispositifs d'aides gouvernementaux, le climat économique risque de se dégrader dès lors que ceux-ci s'assècheront. Il est donc raisonnable de s'attendre à une hausse des défaillances d'entreprises et avec elles, des procédures collectives dont l'issue sera pour partie une cession à la barre du tribunal.

Loin d'être problématiques en elles-mêmes, les reprises à la barre peuvent constituer un véritable accélérateur de croissance. Un élément positif les distingue en effet des processus d'acquisition classiques : à la barre du tribunal, l'achat peut porter sur une entreprise désendettée. Seuls les actifs sont repris, via un plan de cession, voire même uniquement certains d'entre eux, à savoir les plus rentables aux yeux des repreneurs. Immobilier, fonds de commerce, clientèle, contrats ou encore salariés peuvent pour tout ou partie seulement faire l'objet du plan. Une possibilité donc de dimensionner son projet de reprise, sans supporter les coûts de restructuration, y compris les coûts de licenciement des salariés non repris.

Expansion géographique et sécurisation de la chaîne d'approvisionnement

La reprise à la barre est donc très pertinente comme outil de croissance externe, si l'acquéreur souhaite étendre son activité et aller chercher de nouveaux clients, ceci à l'international ou à un niveau plus régional. C'est le cas le plus courant dans ce type de reprises, une entité augmente ainsi son chiffre d'affaires en faisant l'acquisition d'une société ayant la même activité, parfois via des complémentarités territoriales.

Autre cas de figure qui devrait davantage se produire ces prochains mois : le rachat de fournisseurs. Cette reprise est efficace à plusieurs titres. Si l'un des fournisseurs stratégiques se retrouve en grande difficulté, le client devra trouver une solution pour sécuriser son approvisionnement. Le rachat du fournisseur est parfois la seule solution pour assurer la continuité d'exploitation.

Une forte contrainte de temps et de lieu

Si les reprises à la barre constituent un vecteur de croissance dans plusieurs situations, le processus est encore loin d'être optimal et reste mal exploité. Ces reprises sont en effet soumises à rude pression.

Une cession classique se déroule sur une douzaine de mois, portée par une banque d'affaires prenant le temps d'analyser le marché, de diffuser les informations financières pertinentes, de faire de la pédagogie pour valoriser la structure cible, voire d'investiguer à l'international si nécessaire.

A contrario, les reprises à la barre ne durent, quant à elles, que quatre mois en moyenne (de l'ouverture de la procédure collective à l'audience d'examen des offres au tribunal de commerce), faute de trésorerie suffisante. Trois fois moins de temps dévolu à l'administrateur en charge du dossier pour trouver un repreneur... Dans ce contexte, difficile d'être aussi fin dans l'analyse du marché des repreneurs. Seule capable de remédier à cela, l'intelligence artificielle pourrait favoriser à grande échelle la juste mise en relation des entreprises en difficulté et des structures intéressées par une reprise.

En outre, les procédures de reprise à la barre sont encore trop " franco-françaises ". Seuls 8% des repreneurs sont des investisseurs étrangers. Et pour cause, sans publication systématique de la version anglaise de l'annonce d'appel d'offres, difficile d'attirer des repreneurs étrangers.

Permettant de sauver 75% des emplois en moyenne, les reprises à la barre ont de nombreux atouts à faire valoir dans l'univers du M&A (Mergers & Acquisitions, 'fusions-acquisitions' en français), ne reste qu'à améliorer le bon mix and match entre repreneurs et cibles. Enfin, autre critère nécessaire pour tirer au mieux parti d'une telle opération, faire adhérer le corps social. Sans lui, il est quasiment impossible de faire aboutir le processus au tribunal, puis plus tard de mettre en oeuvre le plan de retournement.

Pour en savoir plus

Julien Sortais, directeur Restructuring-Distressed M&A chez KPMG France


 
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