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Comment Aix-Marseille capitalise sur ses atouts pour séduire les entreprises

Publié par Pierre Lelièvre le - mis à jour à
Comment Aix-Marseille capitalise sur ses atouts pour séduire les entreprises

La métropole Aix-Marseille-Provence veut poursuivre son envol. Le territoire se positionne aujourd'hui comme une région où la qualité de vie et le dynamisme économique, en particulier sur le numérique, en font un pôle d'innovation majeur et attractif.

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La Provence, capitale du numérique ? Un rêve inavoué qui a poussé l'entrepreneur Marc Schillaci à venir entreprendre dans la région dès 2001. Après des expériences réussies à Paris puis aux États-Unis, il fonde Oxatis et s'installe à Marseille dans le quartier de La Cabucelle, décrété en 1996 zone franche urbaine par le ministre de l'Aménagement du territoire de l'époque et actuel maire et président de la métropole, Jean-Claude Gaudin. Des zones défiscalisées qui accueillent aujourd'hui 4 000 entreprises et plus de 13 600 emplois pour la seule ville de Marseille.

Dix-sept ans plus tard, la PME qui développe une solution SaaS e-commerce est devenue leader en Europe, a réussi son entrée en bourse et emploie plus de 190 salariés à Marseille. "Entreprendre ici correspondait à la qualité de vie que je recherchais, explique le p-dg, marseillais d'origine. En 2001, internet et start-up étaient des gros mots mais on a fait le pari de réussir ici".

Une attractivité économique qui s'accorde surtout à deux puisque la ville est intimement liée à sa voisine, Aix-en-Provence. "Il ne faut surtout pas dissocier les deux villes, tient à préciser d'emblée Frédéric Pons, président de Hopps Group basé à Aix-en-Provence, spécialisé dans la distribution et la logistique. Il y a aujourd'hui une métropole, Aix-Marseille, qui existe et qui permet de saisir l'attrait du territoire dans son ensemble".

Un ancrage dans le territoire, une identité culturelle forte et une réserve démographique conséquente - 1,8 million d'habitants dans 92 communes - qui pèsent et semblent séduire les d'entreprises. "La métropole a accueilli près de 70 entreprises en 2017 dont la moitié étrangère", fait savoir Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille en charge de l'économie. En 2015, près de 20 000 nouvelles entreprises (dont micro-entreprises) ont été créées dans l'agglomération, selon l'Insee. Preuve que Marseille et la région attirent les entrepreneurs.

En pointe sur le numérique

Une dynamique bien aidée par le virage pris autour du numérique. Marseille serait même un territoire "béni des dieux", selon l'élu. En réalité, nulle intervention divine mais une interconnexion qui la lie à la majorité des continents du globe grâce à 14 câbles sous-marins. Une aubaine qui a tapé dans l'oeil de nombreux acteurs. "Nous sommes en train de devenir un hub du digital qui connecte la moitié de la planète, ce qui n'échappe pas aux radars des plus grands groupes internationaux", explique l'élu.

Google, Tesla, Amazon, Alibaba ou encore Facebook ont ouvert - ou vont ouvrir - des datas centers dans la région, la première après Paris. Il n'en faut pas plus pour faire rêver Didier Parakian qui imagine le territoire "comme une Silicon Valley made in Marseille". Plus d'un tiers des projets d'entreprises accueillis en 2017 étaient d'ailleurs liés à l'économie numérique, selon Provence Promotion, la structure qui accompagne les projets d'implantation et de relocalisation dans la région.

"On a un écosystème local où le numérique et l'innovation sont très développés, précise Sabine Ferrero, qui a fondé, en 2017 à Marseille, la start-up Payrfect qui développe une solution de contrôle automatisé des fiches de paies aux entreprises et aux salariés. Tous les acteurs économiques et politiques tirent dans le même sens, c'est extrêmement appréciable quand on se lance".

De quoi faire du numérique, un axe de développement puissant du territoire. À l'image du site dédié à la formation et aux échanges sur la transformation numérique, thecamp, sur le plateau de l'Arbois près d'Aix-en-Provence qui compte accueillir plus de 10 000 cadres et dirigeants à terme, l'écosystème veut porter désormais l'entrain économique du territoire. "Avec les très nombreux incubateurs, accélérateurs, couveuses, on n'est jamais seul. La palette d'opportunités est infinie", ajoute la dirigeante, récemment primée au concours Be a Boss Marseille.

De même, la French Tech Aix-Marseille bénéficie d'une singulière aura. Positionné dans les smart city, l'IoT, le big data ou encore l'e-santé, l'écosystème s'appuie sur une multitude d'incubateurs et d'accélérateurs privés et publics qui portent l'innovation. "La marque commune French Tech apporte un partage d'expérience et une dynamique au niveau du territoire incroyable", atteste Marc Schillaci dont le rôle de porte-parole de la mission French Tech l'incite à l'optimisme.

Preuve de cette tendance, le territoire concentre près de 8 000 entreprises directement liées au numérique, soit près de 49 000 emplois pour plus de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. À elle seule, la French Tech Aix-Marseille agrège 400 à 500 start-up.

Chasse à l'international

Autre signe qui ne trompe pas, le territoire s'ouvre à l'international à l'image de Carocim, entreprise aixoise spécialisée dans le carreau de ciment (10 salariés en France et 60 au Maroc) qui a pris le virage de l'international grâce au numérique pour accroître ses parts de marchés. "La dynamique portée par le digital dans la région m'a incité à me tourner vers l'e-commerce. Aujourd'hui, vendre en ligne est indispensable pour s'ouvrir à de nouveaux marchés", explique Christian Bertheas, son président qui vend dans le monde entier.

"Marseille et sa région sont désirables à l'étranger, confirme Didier Parakian. On a signé de nombreux accords de coopération internationaux", citant notamment Miami, Moscou ou la Chine. Depuis deux ans (date de la création de la métropole, NDLR), on chasse en meute pour attirer les investisseurs et les grands groupes étrangers. Ils sont nos meilleurs ambassadeurs".

Une ouverture vers le monde qui se traduit également sur la région, devenue une terre convoitée par les grandes entreprises. "Marseille est un hub qui attire les gros acteurs du numérique notamment", fait savoir Sabine Ferrero qui ajoute : "la collaboration avec eux est vitale pour mon entreprise".

Vivier en matière grise

Si sa situation géographique fait de Marseille et de l'arrière-pays provençal un carrefour maritime et aéroportuaire de rang mondial où les secteurs de la santé, de l'agroalimentaire, du transport et de la logistique sont très présents, la métropole est aussi et surtout un vivier de talents sans concurrence.

Avec plus de 78 000 étudiants, Aix-Marseille Université se positionne comme la première université francophone au monde. Un moteur puissant pour dénicher des talents, selon Frédéric Pons : "Le territoire dispose d'une attractivité déjà établie avec un terreau d'étudiants majeur", explique-t-il.

Une manne en matière grise que les entreprises comptent bien exploiter et qui s'illustre par les nombreux partenariats qui se tissent entre les lieux d'études et les entreprises. Si les pôles de compétitivité nationaux pullulent dans la métropole - cinq au total dont un à vocation mondiale - à l'image de Capénergies ancré sur les enjeux de la transition énergétique, de plus en plus d'écoles et universités collaborent avec les entreprises. "Mêler la recherche académique et l'entreprise apporte une mixité importante pour le développement de notre territoire et pour trouver des talents disponibles et volontaires", confirme Marc Schillaci.

"Mettre une entreprise au contact d'un institut de formation, c'est créer les conditions d'un modèle générateur d'innovations en incitant la création de start-up ou l'intrapreneuriat, d'où l'intérêt de coupler le savoir académique à une immersion dans l'écosystème", abonde Christophe Mouysset, directeur de la relation entreprise chez Kedge Business School Marseille, qui partage également l'intérêt pour les entreprises de développer sa marque employeur.

Pour autant, si l'environnement économique est dynamique, le principal atout n'en reste pas moins la qualité de vie particulièrement propice à l'épanouissement professionnel... et personnel.

Trop souvent stigmatisé, le territoire veut aujourd'hui battre en brèche les clichés qui précèdent la réputation de Marseille. "On souffre d'un Marseille bashing où l'insécurité et la paresse sont trop souvent mises en avant", déplore Frédéric Pons qui préfère louer la qualité de vie, l'énergie et l'état d'esprit qui règne dans la région : "La situation géographique est le principal atout de notre région", affirme-t-il.

Un taux d'ensoleillement inédit - 3 110 heures en 2017 - et une qualité de vie qui profite aussi aux activités touristiques et aux commerces. Un autre point fort de ce territoire. Et Sabine Ferrero de conclure : "Ici, on a surtout les cigales, le soleil et la mer". De quoi faire quelques jaloux !




 
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