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Pasqal, la start-up qui veut développer un ordinateur quantique de 1000 qubits

Publié par Antoine Fonfreyde le | Mis à jour le

Pasqal est une start-up qui conçoit des ordinateurs quantiques, parmi les plus puissants du monde. La deeptech a levé 100 millions d'euros en série B en début d'année pour accélérer son développement.

"Nous préparons l'ordinateur du futur", déclare sans ambages Georges-Olivier Reymond, le CEO et cofondateur de Pasqal. L'ordinateur quantique universel est, de fait, amené à bouleverser les usages dans de nombreux domaines.

Loin d'être une évolution en douceur, "l'informatique quantique constitue une réelle rupture", affirme le dirigeant de Pasqal. "On est à l'aube de la deuxième révolution quantique car on utilise d'autres lois de la mécanique quantique pour améliorer nos méthodes de calcul", détaille-t-il. La première désigne l'invention du transistor, qui a abouti au développement de l'ordinateur.

Des usages illimités

La start-up accélère radicalement la façon dont on fait du calcul de haute performance. Et ça tombe bien, ces calculs de haute performance, nous les trouvons dans tous les secteurs de l'industrie. "Le nombre d'applications possible est donc colossal", se réjouit Georges-Olivier Reymond.

Pour l'heure, cette innovation ne fait qu'émerger. Mais, au vu des avancées technologiques effarantes qu'elle permet, il ne fait guère de doute que l'informatique quantique est amenée à être déployée rapidement.

Un exemple d'usage possible des machines développées par Pasqal ?

La conception d'un avion se fait intégralement sur ordinateur. Avec une puissance de calcul plus importante, on peut en concevoir bien plus rapidement. Optimiser les ailes pour lui faire consommer moins d'énergie devient un jeu d'enfant. - Georges-Olivier Reymond

L'énergie est un autre secteur où l'informatique quantique s'avère particulièrement intéressante. Les machines développées par Pasqal ont d'ailleurs trouvé leur utilité dans la gestion et la distribution d'électricité.

Nous avons 50 réacteurs nucléaires en France [56, ndlr], pour plus de 60 millions d'utilisateurs. L'électricité ne pouvant pas se stocker, ou de façon marginale, il faut un lien entre la production et la consommation. On appelle cela la grille, et elle requiert beaucoup de puissance pour être gérée efficacement. - Georges-Olivier Reymond

La deeptech est actuellement en partenariat avec EDF. Elle collabore également avec d'autres grands comptes, dans des secteurs d'activité très différents, comme le Crédit Agricole. La banque a fait appel aux outils de Pasqal pour améliorer ses algorithmes. Ils intègrent mieux le risque dans leurs calculs désormais.

Une levée de fonds record

En levant 100 millions d'euros en série B au mois de janvier, Pasqal a tout simplement réalisé la plus grosse levée de fonds en quantique. "Le montant est important, affirme son CEO. Et nous permet de jouer dans la même cour que les Américains."

La deeptech ne connaît pour l'heure aucun concurrent sérieux en Europe. Le marché de l'informatique quantique est néanmoins global, aussi l'entreprise a-t-elle les yeux rivés sur les acteurs du secteur situés Outre-Atlantique.

Bien que le montant levé soit impressionnant et bienvenu, Pasqal nourrit de grands projets, très coûteux. Georges-Olivier Reymond détaille ce que va financer cette somme :

  • La construction de nouvelles machines ;
  • Le développement d'applications adaptées ;
  • L'amélioration de ses ordinateurs existants (un processus qui s'étale sur des années, comme dans l'informatique classique) ;
  • Le recrutement de talents.

En termes d'effectifs, Pasqal ambitionne de doubler sa taille d'ici à la fin de l'année. "De 100 collaborateurs actuellement, nous espérons passer à 200 avant 2024", détaille son dirigeant. L'entreprise cherche à recruter dans de nombreux domaines : marketing, commerce, informatique...

Concernant l'amélioration de ses machines, la start-up développe pour l'heure des ordinateurs dans la gamme des 100 qubits (particule quantique qui porte l'information, il s'agit de l'élément-clé de la performance de la machine). Cette année, l'objectif de la deeptech est d'atteindre 1 000 qubits.

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