3 raisons de ne pas prendre le Blue Monday au sérieux
Le troisième lundi du mois de janvier est appelé Blue Monday. Et, selon certain, il est le jour le plus déprimant de l'année. Concept marketing, absence de preuve scientifique, voici trois raisons de ne pas prendre le Blue Monday au sérieux.
Je m'abonneLe troisième lundi du mois de janvier appelé « Blue Monday » serait le jour le plus déprimant de l'année. Cependant, les spécialistes s'accordent pour démentir cette information, basée sur aucun fait scientifique. Voici trois raisons de ne pas y prêter attention.
1. Un concept marketing
Le Blue Monday est un concept créé de toutes pièces par une agence de voyage. Le but de l'entreprise était d'inciter les gens à voyager, en créant une fausse équation basée sur la météo, le salaire ou la motivation. Dans les faits, il n'y a pas de consensus au sein de la communauté scientifique qui affirme que le lundi est le jour le plus déprimant de la semaine : « il est seulement prouvé que le vendredi et le week-end les gens vont mieux car ils ont plus de temps pour eux », affirme Anaïs Roux, responsable scientifique chez teale. Ainsi, il n'y a pas de différences significatives entre le lundi, le mardi, le mercredi et le jeudi.
2. Une vision biaisée
Le Blue Monday influence la vision des aléas de la journée. En effet, cette croyance modifie la perception des événements puisque les employés s'attendent à vivre une journée difficile. Par conséquent, ils prêtent davantage attention aux éléments négatifs que d'habitude : « si l'idée inverse était répandue, les gens relèveraient plus les événements qui les rendent heureux », indique l'experte. « Les gens cherchent à confirmer le cadre établi et à donner du sens aux événements aléatoires qui les entourent », surenchérit la spécialiste.
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3. Son impact sur les dépressifs
Cette expérience de 24 heures, censée affecter l'ensemble de la population, peut être mal perçue par les personnes souffrantes de dépression. En effet, ce concept marketing prend à la légère et rend attractif d'une certaine manière, un phénomène sérieux touchant de nombreuses personnes ayant besoin d'accompagnement. Ainsi, cette communication est en décalage avec la réalité : « ça peut être difficile à accepter pour les personnes souffrant réellement ».
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Toutefois, la scientifique reconnaît que l'hiver a un impact sur la santé mentale des salariés. Le manque de lumière et la période de fin d'année peuvent être vécus difficilement. Anaïs Roux recommande aux dirigeants d'informer leurs salariés que ce concept est faux et de prendre le tenant inverse en en favorisant les émotions positives.