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[Billet d'humeur] Une entrecôte nuit-elle à ma productivité ?

Publié par le - mis à jour à
[Billet d'humeur] Une entrecôte nuit-elle à ma productivité ?

Semaine critique, les RV s'enchaînent sans accroc, mais aujourd'hui, un événement risque de faire dérailler votre agenda bien huilé : le déjeuner avec Guillaume à 13h à la Santine, un resto gastro au centre de Toulouse. En temps normal, ce serait une belle perspective, mais vous êtes tellement overbooké que vous êtes à deux doigts d'annuler.

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Impossible. Guillaume est un très bon ami... Et aussi un très bon vivant, à l'ancienne. Les bouisbouis sur le pouce, les sushis délivrés en scooter, il en a horreur. La « healthy food » ? Il ne comprend même pas le concept. Ce déjeuner est donc la chronique d'une mort annoncée, celle de votre productivité. Quand le serveur arrive, vous savez ce qu'il va commander.

  • Menu cassoulet s'il vous plait ! Et son pichet de rouge.
  • Salade césar pour moi. Et une carafe d'eau.
  • Heu, t'es au régime ? Lâche-toi ! C'est pas tous les jours qu'on se voit.
  • Bon, allez, la grillade du jour.

Incroyable la vitesse à laquelle vos principes diététiques fondent devant une entrecôte. D'habitude, vous soupesez la rentabilité nutritionnelle de ce tout que vous ingérez, mais là, c'est le naufrage. Sauce roquefort, frites supplément mayo, vin : gros déficit en oligo-éléments. Quand Guillaume répartit le reste du rouge avant le café, il est 14h ! Et vous n'avez toujours pas parlé de stratégie média...

Retour au bureau. Vous prenez place en silence et ressentez comme une baisse de tension. Une erreur de gestion cette entrecôte... Votre tête pique du nez, vos doigts dérapent, vos idées s'emmêlent. Vous tournez votre fauteuil mais votre équipe le voit bien : l'esprit startup ne vous anime plus du tout.

Il est fini le temps des grands repas d'affaires entrée-plat-dessert. En 1980, les Français s'accordaient 1h40 de pause déjeuner, en moyenne. Aujourd'hui, on s'accorde 30-40 minutes à déjeuner en France. On y passe moins de temps et on mange moins et plus équilibré. On fait attention pour être d'attaque. Dans les espaces de convivialité, les paniers de fruits remplacent les viennoiseries. Une grappe de raisin rend plus performant qu'un pain aux raisins.

Peut-on alors être un boss si on préfère le kouignamann à la tisane ? Oui. On peut. Et c'est même parfois fécond. Après votre déjeuner fatal, une sorte de bien-être finit par vous envahir. Deux heures de perdues mais dieu que vous êtes détendu. Des idées nouvelles viennent, vous vous sentez aligné, créatif, jovial. Un second souffle mental. L'homme du XXIe siècle constamment pressé, sollicité, stressé doit savoir relâcher. Quand le cerveau se met en veille, les pensées vagabondent - les neurologues appellent cela « l'errance mentale » ­- et on devient plus inventif.

Aujourd'hui, la cuisine clive. Les amateurs de baguette tolèrent peu les intolérants au gluten. Elle devient sensible, politique. Les végétariens attaquent les bouffeurs de barbaque à coups d'arguments nutritifs et éthiques bien étayés. A juste titre, certes. Mais détendons-nous sur le sujet. Quand Jean vous offre une chouquette le matin, que Sonia revient de Dordogne avec les prunes de sa tante, ou quand les développeurs et les graphistes partagent des nems en salle de réunion, la nourriture rassemble aussi !

 
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