La revue de presse éco de la semaine (12 au 16 février)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? Pas de panique, la rédaction vous propose de découvrir tout ce que vous avez pu rater du 12 au 16 février 2018. Au programme : travail illégal, Cedexis racheté, la Camif s'engage, réforme de l'assurance chômage et Sigfox.
Je m'abonneTravailleurs détachés : le "name and shame" pour les entreprises dans l'illégalité
Alors que le nombre de travailleurs détachés a bondi en 2017 en France - + 46 % en un an - la ministre du Travail veut lutter contre les dérives du détachement et s'attaque aux entreprises qui y ont recours de manière abusive. Sur RMC, Muriel Pénicaud s'est dite favorable à publier le nom des entreprises qui détachent de manière illégale pour payer moins de charges.
Une déclaration qui intervient alors que le gouvernement engage un plan de lutte contre le travail illégal avec un "renforcement des contrôles et des pénalités financières".
Cedexis, pépite française du web, vendue aux Américains
L'entreprise américaine Citrix a dépensé entre 70 et 120 millions d'euros pour racheter la pépite française Cedexis. Spécialisée dans l'aiguillage du web en proposant un service d'optimisation des flux de données sur les voies les plus libres du trafic web, Cedexis a développé une technologie de cartographie en temps réel à partir d'analyses des données utilisateurs du réseau. Avec des entreprises de renommées mondiales dans son portefeuille clients - Twitter, Facebook, Slack ou encore Airbnb -, la start-up solidement implantée à l'international connaît une croissance de ses revenus de l'ordre de 40 % par an, d'après Le Monde.
Une vente qui intervient alors que Citrix figurait parmi les actionnaires de l'entreprise et qui lui permettront de disposer d'une technologie complémentaire puisque la société américaine intervient en aval des pare-feu. Mais ce rachat interroge plus largement sur la capacité de la France à garder des technologies développées sur son territoire.
La Camif modifie ses statuts et affirme son engagement social
Réformer l'objet social des entreprises. C'est l'un des axes de la loi Pacte sur laquelle planche actuellement le gouvernement. Et un sujet sur lequel Emery Jacquillat, dirigeant de la Camif, entreprise spécialisée dans les produits d'équipement de la maison et de la personne, fait figure de précurseur. La société a en effet, fin 2017, modifié ses statuts. Sa mission y est désormais inscrite.
"En 2017, [l'entreprise] a soumis au conseil d'administration la modification de l'objet social et l'adoption d'un objet social étendu, l'ajout d'un article portant sur la gouvernance et la modification des missions du conseil d'administration, raconte La Tribune. Administrateurs et dirigeants doivent désormais prendre en compte l'impact positif sur les enjeux économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux de l'ensemble des parties prenantes".
"Cela permettra de différencier positivement les entreprises qui agissent au bénéfice de l'homme et de la planète en mobilisant l'ensemble de leurs parties prenantes", explique au site économique le patron, "très sollicité" dans le cadre des consultations autour du projet de loi.
Travail indépendant : les femmes moins bien payées que les hommes
Les inégalités salariales touchent aussi l'univers des travailleurs indépendants. Selon une enquête de l'Insee sur les revenus d'activité des non-salariés publiée cette semaine, les femmes (hors micro-entrepreneuses) perçoivent 22 % de moins que les hommes, soit 2820 euros en moyenne par mois contre 3610 euros pour leurs homologues masculins (chiffres de 2015).
"Les femmes indépendantes ont un volume de travail plus faible [...] elles sont plus jeunes (elles sont devenues chefs d'entreprise plus récemment) et par conséquent ont en moyenne moins d'expérience. Elles dirigent aussi des entreprises de plus petite taille", analyse L'Express. Une disparité salariale pas effacée par un contexte favorable puisque le revenu des indépendants a augmenté de 2,5 % en 2015.
Adikteev lève dix millions d'euros pour se développer à l'international
Adikteev "se rêve un destin à la Criteo", selon La Tribune. La start-up, qui propose une plateforme de ciblage publicitaire sur mobile, a levé dix millions d'euros pour s'internationaliser, notamment aux États-Unis. Elle souhaite aussi renforcer sa R & D et sa stratégie d'acquisition.
Outre son montant, au-dessus de la moyenne des levées de fonds, la particularité de l'opération est qu'elle est la première annoncée par Ring Capital, un fonds d'investissement français lancé fin 2017. Les fonds ISAI, Ventech ainsi que BNP Paribas Développement ont aussi pris part à ce tour de table.
La fronde des pitchs
Affaire de légitimité liée à la propriété intellectuelle, attaque difficilement compréhensible, bad buzz ou tout cela à la fois ? Le Figaro raconte comment des start-up françaises ayant le mot "pitch" dans leur nom ont reçu un rappel à l'ordre de Pasquier à ce sujet. Le groupe agroalimentaire leur conteste en effet le droit d'utiliser ce terme, qui est le nom d'une de ses brioches au chocolat et une marque déposée à l'Inpi.
Ainsi, "pas moins de six start-up françaises ont reçu des courriers recommandés du cabinet spécialisé dans la propriété industrielle du groupe Pasquier, les enjoignant expressément à renoncer à leur produit ou marque sous peine de poursuites", développe le site d'information. "Chacun de ces entrepreneurs a proposé au groupe Pasquier des partenariats et tenté une négociation pour une coexistence pacifique", précise encore Le Figaro. Une affaire à suivre...
Google veut former les start-up au numérique
Google veut faire de la formation au numérique sa priorité pour 2018. Le géant américain a annoncé son souhait de former, au cours de l'année, un millier de start-up sur la thématique.
Concrètement, des ateliers numériques seront organisés dans toute la France, tout comme, à Paris, à Station F, "base arrière" du programme. "Chez Station F, on aura un espace de formation de 30 places avec des workshops proposés tous les jours, un espace démo ainsi qu'un espace rencontres pour que les start-up puissent discuter entre elles", précise à Mashable François Bracq, responsable des relations start-up chez Google.
Lire aussi : L'industrie doit redevenir un parcours d'excellence
Un nouveau bras de "la stratégie tentaculaire de Google qui s'assure ainsi une place au soleil de l'innovation", analyse le site.
Sigfox en-dessous de ses objectifs
50 millions de chiffre d'affaires en 2017, contre 32 millions en 2016, mais 60 millions précédemment annoncés. Voilà les principaux chiffres dévoilés cette semaine par Ludovic Le Moan, patron de Sigfox, spécialiste des objets connectés, lors d'un point sur son activité. Son parc d'objets connectés a, par ailleurs, grandi de 65 % en un an pour atteindre 2,5 millions d'unités (chiffres pour janvier 2018).
Si la croissance reste au rendez-vous, "ce marché de l'IoT, présenté ces deux ou trois dernières années comme le prochain Eldorado, peine à décoller", constate La Tribune. Voilà pourquoi l'entreprise va lancer, à partir de septembre 2018, dans plusieurs pays, des hacking houses. Le but : sensibiliser les PME et les grands groupes à la thématique et les accompagner dans le développement de leurs projets.
Assurance-chômage : les dissensions perdurent sur les contrats courts
Les syndicats et les organisations patronales parviendront-ils à s'entendre sur la réforme de l'assurance-chômage ? Pour ce qui devait être comme la dernière réunion, jeudi 15 février 2018 au Medef, les partenaires sociaux se sont séparés sans parvenir à tomber d'accord, d'après Les Échos. La taxation des contrats courts cristallise en particulier les discussions. Les syndicats rejettent la proposition du patronat (Medef, CPME et U2P) de renvoyer aux branches la baisse de la précarité sans prévoir de sanction.
En dernier recours, le Gouvernement a prévenu. Si un terrain d'entente n'est pas trouvé, il mettra en place le système de bonus-malus sur les cotisations chômage employeur. Une nouvelle réunion de la dernière chance est néanmoins prévue jeudi 22 février 2018.