La revue de presse éco de la semaine (21 au 25 août)
Vous avez un peu décroché de l'actualité pendant les vacances ? Pas de panique. Pour vous remettre à la page, nous vous proposons un tour de l'information économique récente. Au programme : réforme du code du travail, travailleurs détachés, indemnités de licenciement...
Je m'abonneRéforme du Code du travail : une semaine cruciale
Alors que la réforme effective -par ordonnances- du Code du travail pourrait intervenir dès fin septembre, le gouvernement a présenté cette semaine aux organisations syndicales et patronales, dont le Medef, la CPME et l'U2P, les ordonnances rédigées par la Direction générale du travail (DGT) début août. "Contrairement à ce qu'avaient initialement compris certains partenaires sociaux, les ordonnances ne leur seront pas présentées dans leur totalité. Ils prendront connaissance des "points arbitrés" uniquement, indique-t-on au ministère", précise Challenges.
Dans la suite du calendrier, il est maintenant prévu un envoi des ordonnances au conseil d'État (semaine du 28 août), une présentation aux instances consultatives (31 août), avant une adoption des ordonnances en conseil des ministres (semaine du 18 septembre) et une publication au JO (autour du 25 septembre) pour une entrée en vigueur immédiate, sachant qu'il faudra une loi de ratification pour pérenniser les changements. Le Conseil constitutionnel doit aussi rendre une décision sur la capacité à légiférer par ordonnances. Une journée de contestation est déjà prévue le 12 septembre.
Parmi les mesures les plus sensibles figurent celles portant sur la possibilité de dialoguer avec un délégué du personnel non mandaté par un syndicat dans les PME sans délégués syndicaux (contestée par les syndicats), le plafonnement des indemnités prudhommales ou encore la latitude donnée aux branches professionnelles pour modifier les caractéristiques des CDD. Une réforme qui s'inscrit dans le prolongement de la loi Travail d'août 2016, et dont Les Échos récapitule les effets pour les entreprises.
Travailleurs détachés : Emmanuel Macron veut durcir la règlementation
Avec deux millions de travailleurs détachés dans l'Union européenne, un chiffre multiplié par trois en dix ans, le statut de travailleur détaché est dans le viseur d'Emmanuel Macron qu'il accuse de créer du "dumping social". Le président de la République fait depuis le 23 août un tour des pays d'Europe de l'Est pour tenter de convaincre ses homologues de l'importance de durcir la réglementation en vigueur.
Alors que jusqu'à 300 000 salariés étrangers seraient détachés illégalement en France selon un rapport sénatorial de 2013, cité par France TV Info, cette question est prise au sérieux par le chef de l'État. Il souhaiterait notamment que la rémunération de ces travailleurs soit alignée sur les conventions collectives applicables dans les pays d'accueil ou que la durée d'accueil soit limitée à un an. Le renforcement de la lutte contre les fraudes est également un des objectifs portés par la France, alors que la Commission européenne travaille déjà sur une réforme du statut. Emmanuel Macron la juge trop frileuse.
Après une première rencontre, mercredi 23 août avec le chancelier autrichien et les premiers ministres tchèques et slovaques, Emmanuel Macron a salué l'apparition d'un "vrai consensus sur la révision", précise Le Monde.
Le Crédit Impôt Recherche sanctuarisé
Dans une interview accordée aux médias du groupe Ebra vendredi 25 août, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé que le Crédit Impôt Recherche serait sanctuarisé.
Massivement utilisé par les PME, le dispositif fiscal vise à favoriser l'innovation des entreprises en permettant la déduction de 30% des investissements réalisés en R & D.
Licenciement : les indemnités augmentées de 25 % ?
C'est l'un des sujets qui fait polémique dans la future réforme du code du Travail : le montant des indemnités légales de licenciement, qui sera amené à évoluer. Comme l'explique BFM, le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud a confirmé cette semaine, à une représentante syndicale, étudier leur augmentation de 25 %."À l'heure actuelle, l'indemnité légale est d'un cinquième de mois de salaire par année d'ancienneté, rappelle le site économique. Il s'agirait ainsi de le faire passer à un quart".
En parallèle, les dommages et intérêts aux prudhommes devraient être plafonnés. L'adoption des ordonnances, prévue en septembre, confirmera et précisera ces changements.
Business France retrouve une équipe dirigeante
Qui pour remplacer Muriel Pénicaud, devenue ministre du Travail, à la tête de Business France ? Les Échos livre une réponse. Selon le site économique, ce sont Christophe Lecourtier, ancien ambassadeur en Australie et ex-directeur général d'Ubifrance, et Pascal Cagni, ex- dg d'Apple Europe, qui devraient arriver respectivement à la direction générale de la structure et à sa présidence. "Dans la foulée, le conseil des ministres du 30 août prochain devrait entériner ces nominations", indique le site.
Dans le même temps, des questions se posent sur les nouvelles missions de Business France, alors que ''le dispositif actuel [des acteurs oeuvrant à l'internationalisation de l'économie française, ndlr] est souvent critiqué pour être compliqué, peu lisible pour les entreprises et donc inefficace". "Une des missions du nouveau duo à la tête de Business France sera de faire des propositions en la matière", note Les Échos.
La confiance des chefs d'entreprise continue d'augmenter
Selon l'INSEE, le climat des affaires -indice reposant sur une enquête menée chaque mois auprès de chefs d'entreprise- continue de s'améliorer, gagnant un point depuis le mois dernier, cinq depuis janvier 2017."Un niveau sans précédent depuis avril 2011", affirme Les Échos. Si c'est vrai dans l'industrie, ce climat favorable ne s'observe pas, au contraire, dans les secteurs du commerce de détail ni du bâtiment.
Si c'est un signe de reprise économique à souligner, il est pourtant à nuancer. En effet, "pas sûr pourtant que ce bon climat des affaires se traduise par une embellie de l'emploi, selon les chefs d'entreprise", complète le site économique, analysant un autre indice de l'institut de la statistique.
BlaBlaCar s'allie avec Google Map en France
Leader du marché du covoiturage, BlaBlaCar continue d'asseoir sa domination. La licorne française a signé un partenariat avec Google pour offrir aux utilisateurs de son application Google Maps la possibilité de réaliser les trajets en covoiturage. Déjà testé dans d'autres pays européens, le partenariat arrive désormais en France avec la franche ambition d'étendre cette option aux 22 pays où est présente l'entreprise présidée par Frédéric Mazzella, d'après Clubic.
Dans les faits, l'application de navigation de la firme américaine proposera - dans l'option "Train" - les possibilités de trajets en covoiturage, s'ils existent. L'utilisateur sera alors guidé vers l'AppStore ou Google Play pour télécharger l'application BlaBlaCar. Une opportunité pour la société française de développer sa présence sur les terminaux mobile de nouveaux utilisateurs.
La Dares s'oppose à la création d'un statut de travailleurs "ubérisés"
À la veille de manifestations des coursiers de Deliveroo en France - les 27 et 28 août - une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) met en avant la position défavorable de l'organisme sur la création d'un statut spécifique aux travailleurs "ubérisés".
Alors que les personnes concernées souhaitent qu'une protection sociale minimale leur soit garantie, la Dares pointe la difficulté de définir un statut particulier en raison du flou qui entoure le concept d'ubérisation. Pour Olivia Montel, auteur du document et chargée d'études économiques, cité par Le Monde (payant), "quoi de commun, en effet, entre un particulier occupant un emploi à temps plein qui loue son appartement sur Airbnb pendant les vacances, un chauffeur travaillant 50 heures par semaine pour Uber et un conducteur pratiquant le covoiturage".
Lire aussi : [Vidéo] La réforme de la voie professionnelle
En remplacement, le rapport estime que la législation existante suffirait à améliorer les conditions des travailleurs de l'économie collaborative via le régime de l'auto-entrepreneurs ou via celui de l'entreprise individuelle. Lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait fait part de son souhait de créer un statut dédié aux travailleurs de la nouvelle économie.
Cergy, ville moyenne a la plus grande vitalité économique
L'Ile-de-France concentre le plus grand nombre de villes à la meilleure vitalité économique, si l'on en croit le classement des villes les plus dynamiques économiquement réalisé par Le Figaro. Établi à partir de nombreux indicateurs économiques, sociaux, démographiques et d'infrastructures de villes moyennes (plus de 50 000 habitants), le classement consacre la ville de Cergy, suivie d'Issy-les-Moulineaux et Neuilly-sur-Seine. D'après le quotidien, la place centrale de l'Ile-de-France n'est d'ailleurs pas exclusivement due à l'influence de Paris, celle-ci n'arrivant qu'en 23e place.
Pessac (Gironde) et Villeneuve d'Ascq (Nord) s'illustrent, quant à elle, comme les deux seules villes de province présente dans le Top 10. Au bas du classement, les régions du Nord-Est et du Sud méditerranéen sont largement représentées. Mais c'est Calais qui se distingue en terminant dernière du classement.