[Grand Prix des Chefs d'Entreprise] Smoove, une PME qui ne pédale pas dans la semoule

Laurent Mercat a démarré l'année sur les chapeaux de roue. Son entreprise Smoove a décroché le marché des Vélib à Paris. Un contrat qui représente la bagatelle de 600 millions d'euros TTC jusqu'en 2032 et la gestion d'une flotte d'environ 25 000 vélos. "Pour relever ce défi, il nous faut un partenaire financier qui nous permettent de tenir des garanties financières", assure Laurent Mercat, qui n'exclut pas d'accorder d'ici la fin de l'année une place plus importante à son actionnaire actuel (Via-ID du groupe Mobivia).

Pour rafler le marché, Smoove a joué la carte de la fiabilité et de la nouveauté. Cette entreprise héraultaise de 38 salariés concentre la conception des vélos, les systèmes de technologies embarqués, les bornes de stationnement, les totems de paiement ainsi que l'architecture informatique pour piloter les dispositifs. "Lorsque nous nous implantons dans une ville, nous nouons des partenariats avec des exploitants régionaux et nationaux, qui ont une connaissance des conditions locales, ce qui est souvent très apprécié", précise le président de l'entreprise.

L'autre point fort de l'entreprise? Sa capacité à innover. Smoove a imaginé un système de radio tracking (géolocalisation) activé uniquement en cas de suspicion de vol, lorsque le temps d'usage du vélo est trop long. L'entreprise a également mis au point un système breveté qui permet de doubler la capacité des stations sans investissement additionnel et sans prendre un mètre carré d'espace public en plus. En clair, les utilisateurs n'ont plus à pédaler jusqu'à une prochaine station pour déposer leur bicyclette mais simplement à l'attacher à celle d'à côté.

Fondée en 2008 par Laurent Mercat et deux de ses frères Denis et Jean-Pierre, Smoove, qui a réalisé 9 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, fournit déjà sa solution à 26 villes dans le monde (Vancouver, Helsinki, Moscou, Marrakech...), dont une douzaine en France (Montpellier, Strasbourg, Clermont-Ferrand...).

Laurent Mercat ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. "Nous nous sommes actuellement positionnés sur des villes où les contrats arrivent ou vont arriver à échéance comme Luxembourg, Nantes, Toulouse, Rouen ou encore Barcelone où nous sommes d'ailleurs potentiellement bien placés", souffle le président. Il envisage d'ici la fin de l'année une croissance par 7 ou 8. D'ici 2018, le CA de l'entreprise pourrait être multiplié par 15. La start-up n'a donc pas fini de prendre de la vitesse.