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La belle vie après la finance ?

Publié par Stéphanie Gallo le | Mis à jour le
La belle vie après la finance ?

Marre des chiffres, des bilans comptables et des reportings ? Pourquoi ne pas envisager une reconversion ? Les témoignages suivants montrent que c'est possible...

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"On peut faire de la finance toute sa vie, à condition d'évoluer bien sûr. Beaucoup sont passionnés toute leur carrière." Dorick de Brosses fait de l'outplacement depuis 1995, avec une prédilection pour les profils financiers. Il est aujourd'hui Managing Director pour Lee Hecht Harrison et s'implique au sein de la commission "Carrières" de la DFCG. Selon lui, trois raisons principales motivent la reconversion des DAF et de leurs équipes: "la passion, quand un désir plus fort que le métier du moment prend le dessus, la raison, lorsque la situation personnelle ou conjoncturelle pousse sur une nouvelle voie, et la lassitude". Une lassitude que l'expert de Lee Hecht Harrison met sur le compte d'une perte de sens. "Dans les grands groupes, les profils financiers sont amenés à se spécialiser. Cela ne convient pas à tout le monde. Certains aspirent à sortir de ces fonctionnements en silo et reviennent vers les PME, ou... changent de métier tout simplement." Dorick de Brosses met néanmoins en garde les candidats: "Les profils financiers ont de bonnes aptitudes en gestion et management. Mais s'ils veulent se tourner vers l'entrepreneuriat, ils doivent aussi acquérir des compétences commerciales. Et cela peut être très difficile pour certains !"

Au-delà de l'entrepreneuriat, d'autres parcours, parfois complètement inattendus, sont possibles. Voici un petit panorama de quelques reconvertis, et heureux !

Serge Beysseriat, éditeur : "Vivre de sa passion n'a pas de prix !"

"Je n'avais plus rien à créer, j'avais fait le tour de mon poste. Mon métier ne me passionnait plus". Serge Beysseriat, 58 ans, a travaillé 16ans à la CCI de Lyon comme responsable du service Finances/Fiscalité puis comme trésorier responsable adjoint des Aéroports de Lyon. Après le rachat par Vinci, les process ont changé. "Je n'apportais plus rien dans cette grosse structure." Avec son épouse, Stéphanie, il partageait l'envie de créer quelque chose, de retravailler ensemble comme au début de leur carrière. "Nous avons réfléchi et nous nous sommes retrouvés sur l'idée d'éditer des livres qu'on aimerait lire, principalement sur le développement personnel." Leur société a été créée en avril 2019 et leur premier ouvrage est sorti début 2020. "Vivre de sa passion n'a pas de prix !" Il a tout de même gardé quelques restes de son ancien métier puisqu'il assure la comptabilité de son entreprise.

Bruno Fleith, dirigeant d'entreprise : "Je n'ai pas oublié mes vieux réflexes"

À 50 ans, Bruno Fleith est à la tête de la petite entreprise drômoise "Le Brin d'Olivier" (15 salariés; CA 2018: 5,4 millions d'euros). Son credo: la préparation et le conditionnement d'olives avant commercialisation en grandes surfaces essentiellement, sous sa propre marque. Une activité qui le passionne depuis 4 ans et pour laquelle il avait décidé de tourner la page sur son métier de DAF. Il avait notamment travaillé pour Fruité Teisseire et pour un groupe de nutrition animale. "Un jour, j'en ai eu assez de travailler pour d'autres, dans des groupes où la prise de décision est très longue. J'ai eu envie de mener un nouveau projet plus global, intégrant les finances mais aussi les RH, le management, etc." Bruno Fleith n'a pas pour autant oublier ses vieux réflexes de DAF: "lors de la reprise, mes compétences m'ont beaucoup aidé pour analyser correctement les bilans, monter mon business plan et convaincre les banquiers. Aujourd'hui, chaque fois que je lance un nouveau projet, j'étudie d'abord la rentabilité."

Priya Mungur, sophrologue : "Mon job ne correspondait plus à mes valeurs"

Ex-contrôleuse de gestion et experte financière à l'international pour le groupe Nokia, Priya Mungur a ouvert son cabinet de sophrologie en avril 2016, à Paris. "En 2013, j'ai profité d'un plan de licenciement pour partir, mon job ne correspondait plus à mes valeurs. J'ai cherché un autre emploi et je me suis trouvée shortlistée sur deux gros postes. J'ai vite compris que je ne verrais plus ma famille dans ces conditions, cela ne me correspondait plus." D'un bilan de compétences est sortie l'envie de se mettre au service des autres, la sophrologie est arrivée par hasard. "Je ne peux pas expliquer exactement ce qu'il s'est passé. J'ai flashé sur la sophrologie, j'ai donc fait une formation de deux ans. Mais j'ai aussi suivi une formation de coach. Dans ma tête de DAF, la sophrologie n'était peut-être pas une discipline assez sérieuse", sourit-elle. Avec des confrères, elle a même créé un collectif "graines de succès" où elle intervient comme sophrologue coach. De son passé professionnel, elle affirme garder un esprit rigoureux, honnête et déterminé.

Christophe Roux, startupper : "Je ne voulais plus vivre l'opérationnel par procuration"

"De Business partner j'ai voulu être vraiment dans le business, prendre les décisions. Terminé l'opérationnel par procuration !" raconte Christophe Roux. À 44 ans, il est à la tête, depuis début 2018, de la start-up parisienne Artify, spécialisée dans l'art diffusé sous format digital. Il avait auparavant assuré notamment un poste de directeur du contrôle de gestion au sein du groupe Transat, puis de directeur de la performance financière pour la maison Baccarat. "J'ai abandonné des salaires confortables pour lancer cette société, en vivant des aides de Pôle emploi et de mes économies. J'espère retrouver le même niveau de rémunération d'ici trois ans". Et de sourire: "Pour me lancer dans l'entrepreneuriat de façon moins risquée, j'aurais pu reprendre une entreprise ou ouvrir une franchise, mais cela aurait bridé ma créativité. Cela ne m'attirait pas du tout !" Christophe Roux ne s'est pas pour autant complètement détourné de son passé. Il est toujours membre actif de la DFCG, et anime un speed networking pour l'association FIPlus. "Mes compétences en finance me sont très utiles en tant qu'entrepreneur. Elles m'aident à processer l'entreprise. Mes habitudes en matière d'optimisation et d'anticipation sont mises à profit. C'est souvent ce qui fait défaut aux start-up, qui n'ont habituellement pas de financiers dans leur équipe dès le départ." Nul doute que son passé de financier lui sera aussi profitable pour la levée de fonds annoncée d'ici la fin d'année.

Béatrice Mathieu, en cours de reconversion : "J'ai envie de me lancer dans la couture"

Un burn-out en 2015. C'est le facteur déclencheur du processus de reconversion de Béatrice Mathieu, 43 ans. Un processus encore en cours en raison de problèmes de santé, mais qu'elle compte bien mener à terme. Après avoir été RAF puis DAF de plusieurs associations, dont Habitat et Humanisme Rhône, elle envisage désormais son avenir ainsi: une moitié de son temps consacrée à un job de consultante en finance dans le milieu de la pharmacie qu'elle connait particulièrement bien puisque son mari est pharmacien, et l'autre moitié dans la couture. "J'ai déjà fait deux formations, j'ai envie de créer des sacs à main personnalisables."


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