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Et si vous deveniez vous aussi business angel ?

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Et si vous deveniez vous aussi business angel ?

Contrairement à une idée reçue, tous les business angels ne sont pas rentiers ou retirés des affaires. Un bon tiers d'entre eux est même composé de dirigeants de PME en activité... comme vous.

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Vous avez peut-être déjà caressé l'idée de devenir business angel... avant de lister toutes les raisons d'y renoncer. Trop risqué financièrement, terriblement chronophage, réservé à une certaine élite... C'est vrai qu'à première vue, le profil type du business angel n'est pas celui d'un dirigeant de PME, forcément concentré sur la pérennité de sa propre entreprise. Ces anges-là, qui volent au secours de start-up en mal de fonds d'amorçage et de conseils, on les imagine plutôt retirés des affaires, fortunés et très disponibles. C'est souvent le cas, mais les patrons de PME toujours en activité ne sont pas en reste. Selon France Angels, qui fédère tous les réseaux du pays, ils représentent même un bon tiers des quelque 4 500 investisseurs officiellement répertoriés.

Si eux ont sauté le pas, pourquoi pas vous ? Sur le plan pratique, c'est extrêmement simple. Pas besoin d'être riche comme Crésus, il vous suffit d'avoir entre 5 et 10 k€ de patrimoine personnel à investir et de rejoindre l'un des quelque 80 réseaux existants. Là, vous avez l'embarras du choix : certains se concentrent sur une région en particulier (Alsace Business Angels par exemple), d'autres regroupent des anciens des grandes écoles et des universités (Edhec Business Angels, Dauphine Business Angels...), certains sont réservés aux femmes chefs d'entreprise (Femmes Business angels), etc.

Miser sur une start-up et prendre le temps de l'accompagner sur la longueur peut vous être très profitable. Et pas seulement sur le plan fiscal ou financier. Contrairement à une idée reçue, tous les business angels ne sont pas rentiers ou retirés des affaires. Un bon tiers d'entre eux est même composé de dirigeants de PME en activité... comme vous. Car miser sur une start-up et prendre le temps de l'accompagner sur la longueur peut vous être très profitable. Et pas seulement sur le plan fiscal ou financier.

Tous les business angels vous le diront: les avantages fiscaux et la ­perspective de réaliser une jolie plus-value ne sont pas négligeables, mais ne doivent pas servir de moteur.

Lever la tête du guidon

À vrai dire, la seule condition sine qua non est d'avoir un peu de temps... En intégrant un réseau, vous vous engagez d'abord à assister une fois par mois aux pitchs, durant lesquels les créateurs de start-up tentent de vous vendre leur projet. Il vous faudra ensuite en discuter avec les autres membres de votre club, avant de décider (ou non) d'investir, à titre personnel ou via une SIBA (Société d'investissement de business angels).

Enfin, seul ou en duo, vous serez amené un jour à assumer le lead sur un dossier. En clair, il vous faudra prendre par la main une jeune équipe d'entrepreneurs pour l'aider à construire son business model, frapper aux bonnes portes, voire trouver ses premiers clients. Sans compter que vous avez du même coup la responsabilité de faire le lien avec la communauté des investisseurs. Au final, il n'est pas rare de devoir y consacrer de deux à trois jours par mois, surtout dans la phase d'amorçage.

C'est le cas de Denis Daull, 55 ans, qui dirige deux PME de 15 et 25 salariés, l'une de solutions logicielles en mode hébergé, l'autre de business intelligence. Membre du club Paris Business Angels depuis 2006, il a investi environ 1 M € et accompagné plusieurs start-up. En particulier Numvision, spécialiste du partage, de la synchronisation et de la sauvegarde de fichiers professionnels, qu'il suit depuis 2012. "En prenant le lead sur un dossier, vous offrez votre expérience de dirigeant, vos compétences techniques, vos propres réseaux et, bien sûr, une certaine disponibilité, témoigne-t-il. Quand je me suis lancé, ma première boîte fonctionnait bien et j'avais un peu de temps. En gros, j'avais le choix entre faire du golf et devenir business angel ! Je conseille à tous les patrons de PME de se lancer car c'est extrêmement enrichissant, ça vous sort la tête du guidon. D'abord grâce à la rencontre avec des jeunes créateurs plein d'énergie, qui vous apportent de la fraîcheur, et aussi sur le plan de la curiosité intellectuelle. La dimension "veille technologique" est aussi très importante, beaucoup plus que la défiscalisation ou le rendement de votre investissement. Si vous voulez seulement gagner de l'argent, mieux vaut jouer en Bourse [...] " Cliquez ici pour continuer la lecture sur la page suivante.

Un pari sur l'avenir

"On a toujours l'espoir de doubler sa mise, et les blockbusters existent, mais si la motivation était seulement financière, je peux vous dire qu'il y aurait encore moins d'investisseurs en France", confirme Patrick Cantelli, 51 ans, dirigeant de Hura communication (30 salariés) et président d'Arts et Métiers Business Angels, réseau d'anciens élèves d'Arts et Métiers ParisTech. Accro aux pitchs, qu'il savoure comme "des bouffées d'air frais dans un contexte morose", ce patron d'un cabinet de conseil en ressources humaines a investi dans une dizaine de start-up. Il assure aussi l'accompagnement pour Numérique Premium, une bibliothèque virtuelle fonctionnant par abonnement et spécialisée dans les sciences humaines.

Ce projet-là lui avait tout particulièrement tapé dans l'oeil et il se réjouit d'avoir contribué à son développement. Mais Patrick Cantelli n'a pas toujours eu le nez creux. "J'ai déjà vécu pas mal de dépôts de bilan, alors qu'à la base, j'étais évidemment convaincu que ça allait marcher, confie-t-il. On ferait erreur en pensant que c'est hyper-rentable mais le plaisir de voir évoluer un projet, de savoir que l'on a pu faire profiter de sa propre expérience, est primordial. C'est aussi une manière de passer le relais à une nouvelle génération et de faire preuve de responsabilité sociale." Bref, c'est agir concrètement, à votre échelle, alors que tant d'autres se paient de mots.

TROIS QUESTIONS À...


Tanguy de la Fouchardière, président exécutif de France Angels, fédération nationale des réseaux de business angels

On a du mal à l'imaginer de prime abord, mais beaucoup des 4 500 business angels de votre fédération sont des dirigeants de PME en activité...
Tout à fait, environ un tiers. Ils ont entre 40 et 60 ans et sont animés par la passion de créer de la valeur. Évidemment, pour eux, ça va plutôt bien et ils ont envie de revivre avec un jeune entrepreneur l'aventure qui les a animés. On ne peut pas créer une entreprise tous les jours et, en étant business angel, on le fait un peu par procuration...

Sur le plan fiscal, est-ce avantageux ?
Oui, mais pas tant que ça. Le système français n'est pas très favorable aux business angels. On bénéficie d'un crédit d'impôt sur le revenu à hauteur de 18 % des sommes investies, avec un plafond de 10 k€ par an pour un couple. Et lorsque l'on est assujetti à l'ISF, cela monte à 50 %, avec aujourd'hui un plafond de 45 k€. C'est assez marginal par rapport au véritable enjeu.

Quel est cet enjeu ?
Il s'agit de ne pas perdre le contact avec l'économie qui bouge. Et on en tire aussi un certain profit personnel, en sortant de son écosystème personnel, en se confrontant à nombre d'innovations. Être business angel peut profiter, par ricochet, à sa propre entreprise, même si nous veillons à éviter les conflits d'intérêts. On ne vient pas dans un club pour faire son shopping. On y vient avant tout pour travailler en synergie avec ses pairs.

 
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