Vers une consolidation de la reprise en 2011
Dans sa note de conjoncture de mars 2011, l'Insee révise à la hausse sa prévision de croissance pour le premier trimestre.
Je m'abonneEn France, l’amélioration du climat conjoncturel permet d'espérer une accélération de l’activité début 2011, notamment dans l’industrie manufacturière. La croissance du PIB serait de 0,6 % au premier trimestre puis de 0,4 % au deuxième selon la note de conjoncture de l'Insee. Tendance confirmée par la Banque de France, qui prévoit une progression de 0,7 % du PIB au premier trimestre.
Cependant, la hausse des prix des matières premières commence à produire ses effets et le pouvoir d’achat des ménages devrait ralentir, dans un contexte de chômage toujours élevé. Le rythme de consommation des ménages devrait donc rester relativement modéré au premier semestre puis stagner au deuxième trimestre 2011, notamment en raison du contrecoup de la prime à la casse.
Plus spécifiquement, au-delà d’effets ponctuels dans les travaux publics, le secteur de la construction se redresse. La production s’est de nouveau contractée au quatrième trimestre 2010. Cette contraction est principalement imputable au net repli de l’activité dans les travaux publics, pénalisée par les mauvaises conditions météorologiques. Au premier semestre, la production dans la construction augmenterait donc légèrement, pour la première fois depuis trois ans. Comme le confirment les derniers chiffres présentés récemment par les organisations professionnelles du secteur. Par ailleurs, l’investissement des ménages en logement est reparti à la hausse au second semestre 2010, dans le sillage des mises en chantier. Il devrait encore progresser au premier semestre 2011.
Ce scénario est, comme à l’accoutumée, entouré d’aléas. En particulier, les conséquences du séisme au Japon pourraient être plus marquées dans certains secteurs si les ruptures d’approvisionnement de divers composants à haute technologie se prolongeaient. A contrario, les chefs d’entreprise jugeant le niveau de leurs stocks peu élevé, le restockage pourrait être plus ample dans les mois qui viennent, notamment en France. Enfin, le scénario prévoit une légère baisse du taux d’épargne des ménages européens, face aux politiques d’ajustement budgétaire. Cette baisse pourrait être plus prononcée et alimenter une croissance plus vigoureuse qu’envisagé ici. À l’inverse, si la crise des dettes souveraines venait à s’aggraver en Europe, il pourrait en résulter un surcroît d’attentisme de la part des ménages et des entreprises.