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Quand start-up et grands groupes travaillent main dans la main

Publié par Amélie Moynot le | Mis à jour le
Quand start-up et grands groupes travaillent main dans la main

Ils ont des cultures, des modes d'organisation, des méthodes de travail à l'opposé et pourtant... Start-up et grands groupes ont avantage à travailler en synergie. Voici 3 exemples de collaborations réussies, initiées par Whyers, start-up spécialisée dans l'organisation d'ateliers d'innovation.

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Atelier n° 1 : Jnuine et Total

Le rapport entre Total et une application mobile de création d'album photos ? A priori aucun, sauf que... Leurs visions sur certains sujets peuvent être très complémentaires.

Ainsi, le groupe énergétique avait besoin de repenser sa plateforme d'innovation collaborative. "Pour innover plus vite, l'une des clés est de miser sur la diversité des compétences et des univers. Je suis convaincue qu'un regard extérieur peut débloquer bien des situations", témoigne Christine Halliot, directrice de l'innovation marketing et services chez Total.

Le projet a donc été soumis lors d'un atelier organisé avec le créateur de l'application Jnuine, Jeremy Gateff, au siège du groupe pétrolier à La Défense en avril 2015. L'idée était de se pencher sur la plateforme afin d'identifier des axes d'amélioration.

"J'ai apporté mon regard neuf et mon approche sans affect et ce, en dehors de tout lien hiérarchique, ce qui me laissait une liberté totale", commente Jeremy Gateff. Par ailleurs, "c'était agréable de prendre du recul sur le quotidien, et de constater que nos problématiques peuvent contribuer à créer de l'innovation ailleurs. L'expérience m'a aussi conduit à porter un regard neuf sur ma propre société. M'apercevoir que nos problématiques sont globales : ça m'a rassuré, ça m'a fait du bien."

Pour Total, le bénéfice a été concret et s'est par exemple traduit par l'ajout d'une brique "projets" à la plateforme collaborative, ainsi que par le développement d'une brique "réalisations" pour mettre en avant les innovations de chaque pays. Par ailleurs, la méthode des ateliers a déjà été retestée deux fois en interne.

Qui est Jnuine ?

Activité : application mobile de création et de partage d'albums photo
Siège social : Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) / Locaux : Paris (XIe arr.)
Dirigeants : Jeremy Gateff, 33 ans, Thibaud Cummings, 25 ans, Bouchera R'Batchi, 22 ans et Clément Vollet, 29 ans
Raison sociale : SAS
Date de création : janvier 2012
Effectif : 4 personnes
CA 2015 : NC
Twitter : @jnuineapp

Atelier n° 2 : Bon de Visite et GrDF

Imaginer la ville de demain. C'est la perspective qui a réuni John-Guy Park, cofondateur de la start-up Bon de Visite, Vincent Susplugas, fondateur de Collective Thinking, fournisseur d'outils d'analyse de données, et cinq à six personnes de chez GrDF, lors d'un atelier organisé en novembre 2015 à Paris. Objectif? Plancher sur un projet d'optimisation d'infrastructure réseau existant du distributeur de gaz.

Une démarche bénéfique pour tous à commencer par les entrepreneurs. "Une opération coup de poing (sur un jour) où le problème est très bien posé et où l'on est vraiment concentré pour le résoudre indépendamment de la hiérarchie. La discussion est très ouverte. La seule confrontation est celle des idées", explique John-Guy Park, qui a par ailleurs trouvé " gratifiant " d'être utile au groupe.

Autres avantages, selon lui, l'atelier lui permet de se préparer à sa croissance en anticipant les problèmes rencontrés par les structures de grande taille et s'inspirer de la logique de partenariat des grands groupes. " Cela nous renvoie au fait qu'une start-up ne peut pas vivre toute seule, qu'avec un partenariat elle se solidifie, renforce sa résistance face à la concurrence ". Et prépare au mieux son futur.

"L'atelier nous a permis un gain de temps énorme, que j'estimerais à deux mois. Autrement, nous aurions multiplié nos réunions. Les startupers nous ont également apporté leur capacité à sortir du cadre", développe Jean-Luc Godon, délégué innovation chez GrDF. Une collaboration intéressante, dans les deux sens selon lui : "Cela permet de démystifier le grand groupe. Lorsqu'ils vont l'aborder comme client ils ne vont pas l'aborder comme une PME mais de façon spécifique. Cela leur permet de mettre en place une démarche intellectuelle et commerciale en améliorant la segmentation de leur discours".

Qui est Bon de Visite?

Activité : service en ligne d'estimation et scoring de biens immobiliers
Siège social : Paris (XIIIe arr.) / Locaux : Paris (XIe arr.)
Dirigeants : John-Guy Park, 38 ans et Valentin Pichard, 26 ans
Raison sociale : SAS
Date de création : juin 2015
Effectif : 5 personnes
CA 2016 : 300 k€ (prévisionnel)
Twitter : @BonDeVisite

Découvrez la suite des témoignages en page 2

Atelier n° 3 : Deways et La Poste

"En tant qu'entrepreneur, au début on cherche son modèle. On a envie de tout faire. C'est une erreur commune..." Cette possible erreur de positionnement et de ciblage, c'est ce que le start-uper Alexandre Grandremy raconte avoir tenté d'éviter à Jean-Jack Jehan, porteur de projet au sein de La Poste.

Au cours d'un atelier qui s'est tenu fin 2015 à Paris, tous deux ont planché sur Aniweedoo, une plateforme de services dédiée aux propriétaires d'animaux de compagnie développée par Jean-Jacques Jehan. L'atelier a permis de mieux définir les contours du projet : son ciblage à destination d'une clientèle CSP+ et les implications de ce business model au niveau de la communication, avec la redéfinition d'une identité marketing et une nouvelle déclinaison du site Web, plus qualitative, attrayante pour cette cible. Sans compter une réflexion sur le nom du projet.

Si le site ainsi imaginé n'est pas encore en ligne, l'expérience se révèle porteuse pour les deux parties. Jean-Jack Jehan a pu faire progresser son projet, affine son positionnement et sa méthode de vente. "Nous ne sommes pas dans la théorie comme avec des consultants, mais vraiment dans la pratique", se réjouit-il.

Alexandre Grandremy sort également grandi de l'expérience. "Cela permet de s'extraire de son propre business, de se rendre compte de ses connaissances, et de trouver des idées pour sa propre start-up.

Et l'entrepreneur d'enchaîner : "En tant que créateurs de start-up, je pense que nous pouvons apporter non seulement notre feedback sur un projet mais aussi notre culture. Nous sommes des agitateurs d'un modèle existant, des perturbateurs. Nous n'aimons pas le statu quo. La méthode, c'est de concrétiser rapidement, ne pas se poser 10 000 questions sur est-ce que cela va plaire ou pas. Moi, je suis un impatient. Ma culture ? Prendre le chemin le plus court et le plus intelligent", s'enthousiasme celui qui a déjà, à trois reprises, reproduit l'expérience avec d'autres groupes.

Qui est Deways ?

Activité : location de voitures entre particuliers par affinités
Siège social : Paris
Dirigeants : Gary Cohen, 33 ans et Alexandre Grandremy, 31 ans
Raison sociale : SAS City-M / Nom commercial : Deways
Date de création : 2010
Effectif : 8 personnes
CA 2015 : 150 k€ (le service fonctionne depuis 2011) / CA prévisionnel 2016 : 800 k€
Twitter : @deways_fr

A l'origine de ces ateliers : la start-up Whyers

Whyers est une start-up créée en juillet 2014 qui a pour vocation à faire travailler ensemble start-up et grands groupes au travers d'ateliers d'open innovation qu'elle anime et organise sur le principe du reserve mentoring. L'idée ? Que ceux qui d'habitude font exécuter les projets dans leur entreprise, viennent chercher dans un autre univers des idées, afin de changer leurs façons de faire au quotidien et d'inspirer des solutions à une problématique donnée.

A l'ordre du jour de chacun de ses ateliers, qui se déroulent sur quelques heures : un projet mis sur la table par le grand groupe et sur lequel l'entrepreneur apporte son regard, ses idées. Le fruit des échanges est formalisé sous forme de dessins qui donnent une base opérationnelle aux groupes pour poursuivre leur réflexion sur le projet et le mettre en oeuvre en interne.

Julien Masson, dirigeant de Whyers

Au-delà du contenu des échanges, c'est aussi la méthode de travail des start-up qui peut être inspirante pour les plus grosses structures : agile, collaborative, dans une logique de test permanente ou encore avec des circuits de décision réduits.

Dirigée par Julien Masson, la start-up a déjà à ce jour organisé une vingtaine d'ateliers.

 
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