Comment atteindre la parité dans la tech ?

L'innovation et les nouvelles technologies représentent l'avenir. Pourtant le futur s'écrie avec une plume d'homme puisque les femmes sont sous représentées dans les emplois clés de ces domaines. L'écrasante majorité des investissements en France est destinée à des entreprises dirigées par des hommes. De plus, les femmes occupent moins d'un quart des postes dans la tech. Delphine Remy Boutang, fondatrice de la Journée de la Femme Digitale, rappelle ces faits dans son livre Les athlètes de l'innovation. L'ouvrage met en lumière 34 dirigeantes de la tech qui se sont imposées dans un milieu masculin.

En présentant le parcours de ces femmes, l'auteure a pour objectif de rendre l'innovation et la tech davantage féminines. Afin d'y parvenir, l'investisseuse insiste sur l'importance d'ériger des modèles de réussite d'entrepreneure auxquelles les femmes peuvent s'identifier : « une femme dirigeante d'entreprise tech ne doit plus être une exception mais une norme », affirme Delphine Remy Boutang. Aussi, les dirigeantes de start-up s'engagent par conviction à recruter des femmes pour atteindre la parité. C'est le combat mené par plusieurs entrepreneures, comme Eloa Guillotin, qui témoigne dans le livre.

Un combat législatif

En outre, l'auteure estime qu'un arsenal législatif doit être voté pour atteindre la parité dans la tech. La dirigeante a déjà soumis trois propositions de loi au gouvernement, en cours de traitement. La première d'entre elles prévoit la mise en place d'un plafond de financement pour les start-up dont le board n'est pas paritaire. La seconde est de créer un observatoire international afin de comprendre pourquoi les femmes lèvent moins de fonds que les hommes. De surcroît, la dirigeante milite pour des quotas de parité dans les universités ainsi que pour une taxe sur les entreprises n'ayant pas atteint la parité. L'argent récolté servirait à mettre en place un fonds d'investissement pour soutenir les femmes entrepreneures.

Effectivement, par effet de causalité des faits énoncés, la majorité des investisseurs sont des hommes. De la même façon que pour les dirigeantes qui recrutent plus de femmes, Delphine Remy Boutang observe que les investisseuses ont tendance à davantage investir dans des projets incarnés par des femmes : « il faut que les femmes investissent dans des projets qui leur ressemblent », souligne la fondatrice.

Le constat est clair. Toutefois, il est important de rappeler que les femmes entreprennent de plus en plus, et que les moeurs évoluent. Plusieurs études chiffrent ces avancés comme celle de la FJD et de EY qui souligne que près d'une start-up à impact sur deux est cofondé par une femme.