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Associer profit et impact sociétal : un enjeu pour le dirigeant

Publié par Mickaël Deneux le - mis à jour à
Associer profit et impact sociétal : un enjeu pour le dirigeant
© © 2014 Mathias Rosenthal

Face aux mutations du monde, des entrepreneurs ajoutent une dimension sociale, éthique et environnementale à la vocation même de leur entreprise. Tout en générant du profit.

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Crise économique, sociale ou environnementale, chaque jour l'actualité ramène les dirigeants vers une nouvelle responsabilité : oeuvrer pour le bien commun. Une nécessité qui demande la construction de nouveaux modèles, sans que la recherche de profits soit l'unique but.

En ce sens, le projet de loi Pacte actuellement débattu au Sénat entend prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux. Il prévoit une modification de l'article 1835 du Code civil. Le but ? Consacrer une notion jurisprudentielle à l'intérêt social et matérialiser les engagements pris par les entreprises au titre de la responsabilité sociale et environnementale.

Innovation sociale

D'ores et déjà, des entrepreneurs incluent la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans leur management ou créent une structure relevant de l'économie sociale et solidaire (ESS). À l'image de Sébastien Palluaut, gérant de la Scop Ellyx : "Les dirigeants, par leur capacité à s'adapter et à créer de l'agilité, ont un rôle à jouer dans une société qui se vie en crise depuis 2008. Leurs compétences peuvent permettre de bouger les lignes." Selon lui, on assiste à un basculement des valeurs sur la dernière décennie : "Pendant longtemps, l'intérêt général n'était pas le sujet de l'entreprise, mais plutôt des associations ou de l'État. Désormais, les entrepreneurs ont le pouvoir d'influer sur le cours des choses", explique-t-il.

Sa société conseille des collectivités locales, des institutions, des entreprises ou des réseaux associatifs et favorise l'émergence de projets à utilité sociale. Le dirigeant définit son activité comme de "l'innovation sociale de rupture". Concrètement, la structure, dont le siège social est basé en Gironde, axe son offre de services et fournit une expertise sur l'analyse des besoins sociaux et des enjeux de société. Elle cherche à résoudre des problématiques sur des thématiques comme le droit au logement, la pauvreté ou encore l'accès à la santé.

La structure effectue la liaison entre la recherche fondamentale et les applications concrètes sur le terrain. Elle emploie 12 salariés, notamment des docteurs en sciences sociales et a réalisé un chiffre d'affaires de 551 500 euros en 2017.

Valorisation du capital humain

Autre exemple d'entreprise parvenant à mutualiser impact sociétal et profits, avec Alenvi. La société fondée en 2016 emploie 55 salariés, essentiellement des auxiliaires de vie, et a réalisé un chiffre d'affaires de 400 000 euros en 2017. Autofinancée depuis sa création, la structure a levé, en octobre 2018, un montant de 1,1 million d'euros pour continuer sa croissance.

La PME a fait évoluer les pratiques dans les domaines de l'accompagnement des personnes âgées : "Notre objectif est double, assurer à la fois la dignité des patients et fournir un cadre de travail épanouissant à nos salariés", glisse Thibault de Saint Blancard, un des trois fondateurs de la structure.

Pour ce faire, les dirigeants ont fait évoluer les modes d'organisation de son secteur d'activité : CDI de 35 heures, formation continue, participation au développement de l'entreprise par un management laissant l'initiative, développement d'outils technologiques... Bon nombre de mesures sont mises en oeuvre : "la responsabilité des dirigeants n'est pas d'avoir de pouvoir sur les gens, mais sur les choses. On peut placer au même niveau rentabilité économique et impact sociétal", poursuit le chef d'entreprise.

Cette valorisation du capital humain comme vecteur de croissance a offert un certain gain à l'entreprise. Le taux d'absentéisme des employés est de l'ordre de 3%, dans un secteur d'activité réputé pour avoir un turn-over conséquent. En somme, une économie non négligeable en termes de ressources humaines. Et tout autant de vertus de l'hybridation d'un modèle oscillant entre rentabilité économique et effet bénéfique pour la société.

 
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