La revue de presse éco de la semaine (22 au 26 mai 2017)
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 22 au 26 mai 2017. Au programme : actionnariat salarié, Big Fernand, Marc Dorcel, Google, Hyperloop...
Je m'abonneJean-David Chamboredon (ISAI, France Digitale) défend l'actionnariat salarié
Dans une tribune à l'intention du nouveau gouvernement, Jean-David Chamboredon, p-dg du fonds ISAI et Coprésident de France Digitale interpelle le président Macron sur le thème de l'actionnariat salarié et la politique à mener en la matière. Il invite le nouveau chef de L'État à simplifier et réformer la fiscalité des actions gratuites et stock options afin d'en inciter l'usage. Pour l'homme d'affaires, défenseur de l'écosystème de croissance et de financement des entreprises françaises, en outre, l'actionnariat salarié représente un biais de stimulation des entreprises en associant les collaborateurs à la création de valeur.
Aux Échos, il indique que les actions gratuites sont, à son sens, "une manière de récompenser la loyauté des salariés et leur "excellence opérationnelle", lorsque les stock options sont réservés aux dirigeants". Un mélange des deux serait à réserver au middle-managers. Toutefois conscient des dérives qui peuvent intervenir, Jean-David Chamboredon appelle à la réconciliation. "Les contributions associées aux stock options et actions gratuites acquittées par l'entreprise devront être supprimées ou allégées" précise t-il.
Autre sujet tabou, la "plateformisation de l'économie" ou "ubérisation" à laquelle Jean-David Chamboredon dénigre qu'elle soit une crainte pour l'écosystème français. Au contraire, il estime que ces plate-formes sont en puissance des "mannes d'activité nouvelles" grâce à un autre type d'actionnariat possible : celui des contributeurs non-salariés. Il formule d'ailleurs le souhait que la France en devienne l'une des championnes en autorisant l'accès au capital des plateformes par des contributeurs indépendants. Ses attentes et espoirs sont aujourd'hui tout particulièrement tournées vers le nouveau secrétaire d'État au numérique, Mounir Mahjoubi, cofondateur de la Ruche qui dit Oui.
Big Fernand grandira sous bannière anglaise
Les "hamburgés" - comme les ont baptisés les trois fondateurs de Big Fernand (Alexandre Auriac, Steve Burggraf et Guillaume Pagliano) - vont reprendre le nom de "burgers" en passant sous étendard britannique. Cinq ans après l'installation du premier "atelier" Big Fernand, dans le 10ème arrondissement de Paris. Au départ, une spécialité : le hamburger gourmet conçu avec de bons produits 100% français. Le fonds britannique BlueGem annonce que l'histoire du franchiseur s'écrira désormais avec lui en prenant 80% de parts au capital. Et promet d'injecter entre 7 et 10 millions d'euros dans l'entreprise pour motiver sa croissance à l'international, rapporte Les Échos.
D'ici la fin de l'année, la France comptera 44 restaurants et 6 à l'étranger. Optimiste, le président et co-fondateur, Steve Burggraf, vise les 80 restaurants en France et à l'étranger d'ici 5 ans. Suite à la manoeuvre, il restera à la tête de l'enseigne avec 6% du capital et espère s'étendre sur le marché et notamment aux États-Unis. À l'étranger, le concept très connoté "franchouillard" remportera peut-être le succès que certains envient à Michel et Augustin. Où quand la french touch s'exporte et fait recette.
Le bon coup de com' de Marc Dorcel auprès des start-up
Inciter les entrepreneurs français à investir le secteur du sexe. C'est en quelque sorte l'objectif du Dorcel Lab, créé par Grégory Dorcel, qui n'est autre que le fils de Marc Dorcel, le leader français de l'industrie du X. Cette structure prévoit d'accueillir des start-ups en phase d'amorçage, et pourrait incuber jusqu'à cinq projets par an, français et étrangers. "Des produits et des services innovants qui peuvent se situer bien au-delà de la pornographie : sex toys, e-commerce, lubrifiants, lingerie... Tout ce qui contribue au plaisir", a confié Grégory Dorcel aux Echos.
Il mettra à leur disposition un hébergement (les locaux se situent dans le 17e arrondissement de Paris), des solutions de financement, une plate-forme pour développeurs afin de faciliter l'accès aux contenus, et l'expertise du groupe en matière de communication. Les investissements directs devraient se limiter à quelques centaines de milliers d'euros.
Opération séduction des PME pour Instagram
Propriété de Facebook, le réseau social Instagram, dédié au partage exclusif de photos et vidéos s'ouvre toujours plus aux entreprises. Après avoir proposé aux abonnés de choisir entre une page de profil classique et une page professionnelle - avec boutons de contact "call-to-action" , adresse et localisation, Instagram souhaite monter en puissance.
Le 17 juin sera organisé à Paris un forum réunissant cinquante entrepreneurs qui utilisent avec assiduité le réseau social pour asseoir leur réputation, relaye Le Figaro. Cet événement, gratuit et accessible prendra place au Carreau du Temple, dans le 11ème arrondissement de Paris.
Le but ? "Montrer qu'Instagram est le réseau social incontournable pour ces PME" décrit Mélanie Agazzone, responsable de la communication Instagram France. Avec ses 700 milllions d'utilisateurs et malgré l'unicité de ses partages, cernés autour de l'image avant tout, Instagram a plutôt une connotation "blogueur", "voyages" et sert de prétexte à prendre des plats en photo. L'événement servira à démontrer que les petites et moyennes entreprises françaises y trouvent leur compte et y trouvent leur vivier de prospects. D'après les chiffres transmis par Instagram, 8 millions d'entreprises ont une page profesionnelle qui leur permet de suivre l'engagement autour des publications postées, de créer des campagnes publicitaire et d'afficher leurs coordonnées.
Avec les 3,5 millions de PME en France, un autre vivier de potentiels est à portée de main et à partager avec Facebook, également en parade amoureuse avec les PME.
Google veut former les professionnels à ses outils
La transition numérique étant encore en cours voire pas amorcée pour certaines entreprises, le géant américain Google souhaite mettre un pied sur l'accélérateur en proposant des formations. À l'instar de Facebook et Instagram France, qui se lancent dans des événements dédiés aux TPE-PME, combinant rencontres et formation, Google lance un plan de formation à ses outils pour "évangéliser" 70 000 personnes à ses outils logiciels. Y compris dans les communes françaises les plus reculées. Pour Sébastien Missoffe, patron de Google France interrogé par Les Numériques, la France n'est pas en retard, loin de là mais a besoin de soutien : "Le premier groupe auquel nous nous adressons, ce sont les TPE-PME. Souvent, pour les petites entreprises, se former sur le numérique, c'est une démarche presque aussi intimidante que de remplir sa feuille d'impôts" relève t-il.
Même stratégie ici une fois encore que Facebook. Google France va se rapprocher des chambres de commerce et établir une feuille de route d'après les chantiers les plus prioritaires identifiés pour ces entreprises pas encore acculturées au numérique.
Un plan qui commence en amont, avec un travail auprès des universités, détaille Sébastien Misoffe : "Nous travaillons de près avec les universités, ville par ville, pour améliorer l'employabilité des étudiants grâce à une certification délivrée sur le marketing digital". À la clé pour Google, de futurs consultants spécialistes des outils Google et davantage d'entreprises pour mener des campagnes publicitaires via ses outils.
L'Hyperloop, nouvelle forme de "conquête de l'espace" des start-up dans le monde
Qu'il ait été pris dans un tourbillon mégalomane ou qu'il soit un incroyable visionnaire, le milliardaire Elon Musk (SpaceX, Tesla, PayPal...), en déposant en 2013 un projet de train subsonique, fonctionnant grâce à des capsules propulsées à plus de 1220 km/h, a éveillé chez les start-up de la Silicon Valey et à l'étranger l'envie de croire que le futur du transport en commun est à nos portes. Et de commencer à élaborer l'ingénierie d'un train capable de rallier Paris-Marseille en 40 minutes.
Preuve que le "délire" issu de l'imagination du Sud-Africain prend forme : un tube long de 500 mètres sur pylônes a finalement émergé après plusieurs mois de travaux, dans le désert du Nevada, aux États-Unis, rapportent Les Échos, dans un historique très complet de l'aventure Hyperloop. La base militaire de Francazal (Toulouse, France) devrait recevoir un prototype de capsule conçu chez un sous-traitant espagnol et d'autres pays s'ajoutent aux contributeurs, le projet étant par nature "open-source", comme l'a voulu Elon Musk.
Trois start-up - déclarées - se partagent néanmoins le gâteau, engagées dans une nouvelle forme de conquête spatiale version terrestre. En France, le schéma prend forme grâce à la promesse de construction d'une base R&D à Toulouse par Hyperloop TT (Transportation Technologies) et l'investissement de plusieurs millions d'euros signé par la SNCF auprès d'Hyperloop One. Troisième acteur, TransPod, une société Canadienne dirigée par un français, ancien d'Airbus, Safran et Bombardier, Sébastien Gendron. Peu enclin à encenser les premiers jets d'Elon Musk, Sébastien Gendron déplore les approximations techniques du brouillon : "On a passé beaucoup de temps à refaire les calculs : on a abandonné son système de lévitation à air comprimé. Comme les autres, nous sommes repassés sur des systèmes de lévitation magnétique passive ou active. Et notre système est plus grand que le sien (4m de diamètre contre 2,23 m) pour pouvoir tenir debout dans le véhicule. Le seul point intéressant dans les travaux de Musk, c'est l'ajout du compresseur à l'avant, qui n'a pas de fonctionnalité propulsive mais permet de s'affranchir de l'effet-piston." .
La Corée du Sud ferait partie des acteurs plus silencieux intéressés par la technologie. Pour la plupart, il ne s'agit pas tant de concevoir l'exacte réplique du train subsonique pensé par Elon Musk, mais d'accéder à la grande vitesse grâce à des technologies rationnelles et sécurisées, le plus tôt possible. Certains pays anglo-saxons particulièrement "à la traîne" (notamment les États-Unis et l'Australie) y trouvent un intérêt tout particulier.
De son côté, le milliardaire Elon Musk, s'il n'a pas pris part aux projets lancés, reste toutefois aux aguets. Il a déroulé un tube d'essai d'1,6 km aux abords de Los Angeles et lancé des défis aux universités pour qu'elles proposent et testent des formats de capsules viables. Avant la mise en route du train du futur, de nombreuses contraintes techniques seront à résoudre. Les scientifiques et ingénieurs se demandent comment créer un nouveau standard à partir d'un véhicule d'un nouveau genre comme l'Hyperloop. Quel sera le confort à bord ? Comment supporter les accélérations ? L'absence de fenêtres sera t-elle une gêne pour ce train qui devrait pouvoir propulser une capsule toutes les 30 secondes ? Comment gérer une dépressurisation de la cabine en cas d'accident, tremblement de terre, attentat... ? Des craintes balayées par les équipes d'Hyperloop One qui, optimistes, rappellent qu'un avion, "ce n'est pas autre chose qu'un tube d'aluminium de 4 mètres de large, qui vole à 800 km/h et à 9000 mètres du sol".
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