5 idées pour réformer l'entreprise
Ils sont issus du monde de l'entreprise ou d'ailleurs. A l'invitation de Pierre Gattaz (Medef) et Marie Georges (Paris Pionnières), ils ont livré leurs idées pour redynamiser la croissance. Le résultat est rassemblé dans un livre, 60 idées pour Emmanuel Macron (Ed. Débats Publics). Sélection.
Je m'abonnePuiser les bonnes idées là où elles sont pour redynamiser la réussite de la France, et notamment de ses entreprises. C'est-à-dire chez tout un chacun, quel que soit sa profession et son profil. C'est l'idée qui sous-tend l'ouvrage collectif 60 idées pour Emmanuel Macron (Éditions Débats Publics), porté par Pierre Gattaz, président du Medef, et Marie Georges, présidente de l'incubateur Paris Pionnières, et présenté à l'Université d'été du Medef, fin août 2017.
Dans ce livre, soixante personnes issues d'univers variés présentent chacun une idée pour "faire gagner la France", explique Pierre Gattaz dans la préface de l'ouvrage. Soit au total, 60 idées - une pour chaque mois du quinquennat d'Emmanuel Macron - en matière d'éducation, formation, citoyenneté, entreprise, rayonnement français à l'international...
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"Militants associatifs, entrepreneurs, start-upers, salariés, essayistes, réfugiés, agriculteurs, designers... ils et elles incarnent chacun dans leur domaine une histoire de réussite à la française, déclare le président du Medef dans sa préface. Aujourd'hui, ils veulent mettre leur créativité, leurs talents, leur savoir-faire et leur savoir-être au service d'une nation ressoudée et d'un collectif redynamisé".
Voici 5 propositions formulées en faveur d'une redynamisation des entreprises.
1. Instaurer une fiscalité et un cadre légal spécifiques pour les actions des entreprises en faveur de l'intérêt général
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Pour Sarah Huisman-Coridian, vice-présidente de Paris Pionnières, cela pourrait se traduire par : aligner la fiscalité des investissements dans des actions, structures ou initiatives d'intérêt général sur celle des dons, indexer, au moment de la cession d'entreprise, la taxation sur les plus-values faites à cette occasion à la capacité des dirigeants ou actionnaires à soutenir des missions d'intérêt général, introduire un Objet social élargi (OSE, qui existe déjà dans certains pays) dans les statuts de l'entreprise pour la contraindre à faire avancer sa mission sociale en même temps que le reste.
2. Créer une mise à disposition des salariés entre entreprises
La pratique existe déjà dans le secteur public. Pour Anne-Sophie Beauvais, ex-conseillère politique et actuelle directrice générale de Sciences Po Alumni, association d'anciens élèves, il s'agirait de l'étendre au secteur privé. L'avantage : permettre aux salariés en demande de prendre un nouveau souffle, avant de revenir plus motivés, et avec de nouvelles compétences. De quoi bénéficier aussi aux entreprises. Aujourd'hui, les salariés qui veulent "souffler" n'ont guère d'autre choix que de démissionner (dommage quand ils sont bons) ou de prendre un congé sabbatique (limité). Le prêt de main d'oeuvre entre entreprises, déjà possible, vise, lui, avant tout à éviter le chômage partiel.
3. Exonérer d'impôt la part variable de la rémunération pour revaloriser la performance
Alors que la rémunération constitue un levier essentiel de performance, Thibault Charmeil, directeur général France du groupe de conseil Ayming, préconise cette mesure pour encourager les salariés à se dépasser, pour leur propre bénéfice et celui de leur entreprise. En parallèle, l'expert serait favorable à une défiscalisation de tous les investissements réalisés en faveur de la vie au travail, parce que la performance se joue aujourd'hui à tous les niveaux, notamment sur le plan humain et social.
4. Intégrer une mesure de l'engagement des collaborateurs dans le rapport annuel des entreprises
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Les entreprises doivent chaque année publier leurs comptes annuels. Pourquoi ne pas les obliger aussi à communiquer sur un indicateur humain, propose Kevin Bourgeois, entrepreneur, fondateur de la plateforme RH Supermood. Et ce, aussi bien avec leurs collaborateurs qu'avec l'extérieur. Pour aller plus loin, il appelle même à ce que les entreprises ne mesurant pas l'engagement des collaborateurs soient sanctionnées par une amende proportionnelle à leur masse salariale.
5. Créer une convention collective pour les jeunes entreprises innovantes
Objectif : créer un cadre plus adapté à la prise de risque. Sandra Rey, fondatrice de la biotech Glowee, suggère que cette convention puisse faciliter les recrutements en construisant des grilles de salaire non plus sur le seul statut mais en le cumulant à d'autres indicateurs de performance (levée de fonds, chiffre d'affaires, rentabilité), éviter les erreurs d'embauche en établissant des périodes d'essai de trois mois renouvelables, et introduire la possibilité d'être accompagné sous forme de subvention pour les quinze premiers recrutements. Enfin, créer des forfaits jours compensés en RTT permettrait d'être davantage en adéquation avec les méthodes de travail de ce type d'entreprise.
Photo : conférence plénière de présentation du projet, avec Pierre Gattaz et les contributeurs de l'ouvrage, à l'Université d'été du Medef, mercredi 30 août 2017.