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Les néobanques et vous : êtes-vous compatibles ?

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Les néobanques et vous : êtes-vous compatibles ?

Les arguments en faveur des néobanques ne manquent pas : réactivité, expérience client, coût tarifaire, outils de pilotage innovants... Pour autant, ces solutions ne sont pas adaptées à tous les profils d'entreprise, ni à tous les entrepreneurs.

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Selon l'étude publiée au printemps dernier par l'Observatoire du financement des entreprises (OFE) sur l'accès des TPE et PME aux services bancaires, il semble qu'elles soient encore très peu nombreuses à avoir signé avec une néobanque. 94 % des sondés affirment en effet n'avoir recours qu'à une ou plusieurs banques " traditionnelles " (du type Crédit agricole, Caisse d'épargne, BNP, Crédit mutuel, etc.). Seules 5 % des entreprises se disent clientes de plusieurs banques dont au moins une banque en ligne (ou néobanque). Et 1 % seulement ont recours uniquement aux services d'une néobanque.

Malgré leur développement ultra-rapide, ces néobanques ont donc visiblement encore peu pénétré le marché des professionnels. Ou, pour le dire plus positivement, elles disposent devant elles d'un potentiel encore gigantesque.

Autonomie

" Les néobanques ont des arguments intéressants pour les entreprises, note Julien Maldonato, associé conseil industrie et innovation financière chez Deloitte. L'aspect tarifaire d'abord, avec des offres bien placées par rapport aux banques traditionnelles, même si ces dernières ont fait des efforts d'alignement. " L'expert pointe également le sujet de l'expérience client avec des solutions nativement pensées pour le digital et des usages mobiles. Au programme : une visualisation simple des principaux indicateurs ou des tableaux de bord.

Autre atout majeur : leur réactivité et leur disponibilité en matière d'ouverture de compte, de modification ou création de nouveaux moyens de paiement entre autres. Germain Michou-Tonning, directeur des partenariats de Qonto, promet par exemple une ouverture de compte en quelques clics et une activation en moins d'une heure. " Notre service clients est ouvert sept jours sur sept pour répondre aux besoins des professionnels qui travaillent sur leur comptabilité le week-end ", signale-t-il par ailleurs.

Et puis, néobanque rime avec services innovants, un argument de poids pour les amateurs de nouvelles technologies. " Elles offrent par exemple la possibilité d'attacher directement ses factures à un débit ou à un crédit, ce qui simplifie grandement la comptabilité. Certaines permettent aussi d'éditer ses factures et ses devis directement depuis l'outil digital, souligne ainsi Audrey Blameble, fondatrice et directrice générale de Come2Mind Consulting, cabinet de conseil en management spécialisé dans les services financiers. Les néobanques ont développé des partenariats avec d'autres fintech innovantes afin de fournir à leurs clients une offre de services assez large en matière de pilotage financier et administratif, dans le cadre d'un écosystème innovant. " Avec, finalement, un résultat de plus en plus réussi de guichet unique. C'est d'ailleurs ce qui a séduit Thomas Billet, graphiste indépendant et client de Shine : " J'envoie mes factures depuis l'appli et je reçois des notifications quand le règlement arrive. Cela simplifie vraiment ma gestion au quotidien. "

Tout digital

" La vraie force des néobanques, c'est d'imaginer les nouveaux usages des entrepreneurs avant même qu'ils aient conscience de leurs besoins, résume Arnaud Richard, avocat et ex-directeur juridique de Boursorama. Pour des entrepreneurs à l'aise avec l'outil digital, qui aiment être autonomes et pouvoir intervenir eux-mêmes rapidement, sans passer par un conseiller, les néobanques peuvent être une excellente solution. " Mais elles ne sont toutefois pas adaptées à tous les profils. C'est le cas, évidemment, des entrepreneurs qui ne seraient pas à l'aise avec le tout digital par exemple, et qui préfèrent l'échange régulier avec leur conseiller bancaire attitré.

De même, elles risquent de ne pas convenir à tous ceux portant des besoins récurrents en matière de dépôt de cash ou de chèques. Seules certaines néobanques proposent en effet l'encaissement de chèques et pratiquement aucune l'encaissement d'espèces. " Il est vrai que pour certains secteurs, comme les boulangers par exemple, pour lesquels les espèces sont encore très présentes, les néobanques ne sont pas adaptées pour le moment en tant que banque principale ", reconnaît Germain Michou-Tonning.

Et puis, reste l'épineux sujet du financement. Car si on désigne communément ces nouveaux acteurs par le terme néobanques, la plupart ne dispose pas de l'agrément bancaire et sont en réalité des établissements de paiement. " Cela signifie qu'ils ne peuvent pas accorder de facilités de caisse ni de crédit. Ce n'est pas forcément un problème pour un indépendant ou une petite entreprise qui n'aura pas besoin de financement particulier ", souligne Estelle Brack, consultante en stratégie, cheffe économiste, spécialiste des systèmes bancaires et financiers. Pour les entreprises de taille un peu plus importante, cela peut en revanche être un vrai frein. " On l'a vu avec cette crise sanitaire pendant laquelle les banques traditionnelles ont marqué des points avec les PGE. Dans cette situation, il n'est pas inintéressant de faire appel à une néobanque pour profiter de l'ergonomie des services de paiement, mais mieux vaut tout de même avoir aussi une banque capable de vous faire un prêt pour le jour où vous pourriez en avoir besoin ", ajoute l'experte. Attention néanmoins aux doubles facturations !

Témoignage

" Des acteurs en empathie avec les entrepreneurs ", Julien Legat, cofondateur de Kosmoss

Depuis trois ans, l'agence de business développement Kosmoss est cliente de Qonto. "Ce qui m'a convaincu de me tourner vers une néobanque ? Entre autres, l'interface fluide et ergonomique, la facilité de paramétrage des cartes bancaires et surtout le potentiel offert par le branchement possible sur toute une panoplie d'outils de gestion automatisés et innovants qui nous font gagner beaucoup de temps ", explique Julien Legat, cofondateur de la petite entreprise de 15 salariés, et lui-même client d'une autre néobanque à titre personnel. "J'ai l'impression vraiment que ces acteurs sont en empathie avec les entrepreneurs. Par exemple, je prépare ma semaine de travail le dimanche. C'est plutôt intéressant d'avoir accès en ligne à ces services quand j'en ai envie !"

L'entrepreneur pointe aussi l'intérêt de disposer de toutes les données en temps réel comme les dépenses ou les règlements : "Je peux vraiment avoir un regard global en instantané."

Si Kosmoss est passé en "full Qonto", comme le dit Julien Legat, depuis cet été pour tout ce qui concerne les règlements et les paiements, l'entreprise n'en conserve pas moins son pool bancaire traditionnel constitué du Crédit Agricole Loire-Haute-Loire et du CIC. "L'emprunt est la limite des néobanques, même si Qonto a une solution de financement grâce à un partenariat avec October. Et puis, les banques traditionnelles nous apportent toujours une valeur ajoutée grâce à une relation humaine de qualité. Il faut toutefois reconnaitre que c'est fragile, car soumis au turn-over des conseillers ", regrette l'entrepreneur.

Kosmoss

Activités de design

Saint-Etienne (Loire)

Julien Legat, cofondateur, 44 ans

SAS > Création en 2011 > 15 salariés

CA 2020 : NC

 
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