PME : les trois quarts des bénéfices reversés aux salariés selon l'ATH
Selon une étude réalisée par l'association technique ATH, les salariés percevraient 76 % de la valeur ajoutée et des bénéfices des PME. L'association préconise de simplifier la fiscalité pour aider le développement à long terme des entreprises.
Je m'abonneUn mois après la remise au gouvernement du rapport Gallois, la question de la compétitivité des entreprises continue à alimenter le débat public. L'association technique ATH, qui regroupe 23 cabinets d'audit et de conseil, a publié le 27 novembre une étude consacrée au partage de la valeur ajoutée et des bénéfices dans les PME dans le cadre de son observatoire de l'information financière. Selon cette enquête, menée auprès de 500 entreprises, 76 % de la valeur ajoutée seraient consacrés aux salariés, sous forme de salaires, primes, charges sociales, participations et intéressement. Le solde se partage entre l'État, qui récolte 10 %, puis l'entreprise, sous forme d'autofinancement et de financement extérieur, à hauteur de 7 %, et les actionnaires, sous forme de dividendes, avec 7 % également.
Mettre la fiscalité au service du développement à long terme
Ces chiffres varient selon les secteurs d'activité et la taille de la société. 84 % de la valeur ajoutée revient aux salariés dans les entreprises réalisant entre 2 et 5 millions de revenus, mais ce chiffre tombe à 72 % dans les entreprises générant entre 10 et 20 millions. Pierre Godet, le président d'ATH, estime que cette étude « devrait permettre d'éclairer les décisions à prendre pour rendre aux entreprises une compétitivité sur les coûts suffisante et leur permettre d'investir en vue de retrouver une compétitivité hors coût performante ».
Selon le document, la prépondérance du facteur coût du travail dans la répartition de la valeur ajoutée et des bénéfices montre l'urgence d'agir significativement sur ce poste. L'ATH s'interroge : l'arbitrage pris par le gouvernement de diminuer les impôts plutôt que les charges sociales répondra-t-il complètement aux objectifs de recherche de compétitivité ?
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L'association préconise de mettre la fiscalité au service du développement des entreprises à long terme, avec une simplification et une stabilité des textes. Elle plaide également pour une optimisation du facteur travail qui reposerait sur une flexibilité du marché du travail et une réduction ciblée du coût de travail qui permettrait de favoriser la ré-industrialisation.