Pierre Danon, p-dg de Solocal : "Le digital devient existentiel"
Alors que les petits commerces ont dû mettre la clé sous la porte le temps du reconfinement, le digital apparait de plus en plus comme la possibilité de faire vivre son business. Explications avec Pierre Danon, p-dg de Solocal.
Je m'abonneQuelques jours après le reconfinement, le digital est-il devenu la solution de survie pour les petites entreprises, et notamment les commerces qui ont fermé ?
Pierre Danon : Après le premier confinement, il y avait déjà eu un changement d'intérêt énorme. Les entreprises qui n'étaient pas très présentes sur le web en voulaient davantage, et celles qui y étaient absentes regrettaient de ne pas avoir franchi le pas plus tôt. Le digital est devenu existentiel pour les TPE-PME. Or, ce qui était une problématique à moyen terme à la rentrée pour certaines, est devenu une problématique à court terme.
Nous sommes actuellement dans une crise qui évolue au jour le jour. Il y a eu la sidération des petits commerçants qui ne s'attendaient à devoir fermer à nouveau leurs portes, puis leur colère. Leur digue de protection a volé en éclats ! Maintenant vient le temps du constructif : qu'est-ce qu'on fait ? Tout le monde veut rouvrir le plus vite possible ces commerces, y compris le gouvernement. Le risque étant que la crise sanitaire dure jusqu'au printemps...
Comment aider ces commerces alors ?
Pierre Danon : Il faut les aider à rouvrir de manière pérenne et structurelle et que cela tienne jusqu'au printemps. Pour cela, le digital joue en effet un rôle fondamental. D'une part, il permet de faire du business pour tenir le choc. Les aides gouvernementales ne suffisent pas pour survivre, surtout pour les commerçants qui ont prévu leur stock pour Noël et se retrouvent avec des marchandises sur les bras. D'autre part, il faut entrouvrir la devanture.
S'agit-il donc de généraliser le click-and-collect ?
Pierre Danon : En fait, nous allons mettre en avant, via Pagesjaunes, quatre services que les commerçants peuvent activer à destination de leurs clients : une vitrine digitale enrichie, une messagerie, un système de prise de commandes et un autre de prise de rendez-vous, pour limiter les afflux en magasin. Ce package de solutions, généralement facturé au prix de 49 euros par mois, sera disponible gratuitement le temps du confinement. Aujourd'hui, tout ce qu'on fait doit être gratuit. Cela va dans le sens de la pérennité. Il faut aussi pouvoir s'entraider.
Le click-and-collect, en tant que tel, est très demandé, mais aussi encore peu appliqué. C'est pourquoi, nous prévoyons également d'enrichir notre offre avec la possibilité de mettre en ligne un catalogue, voire de proposer un mode de paiement. Tous ces éléments seront réunis dans l'application Solocal Manager qui permet en quelques clics de sélectionner les outils nécessaires.
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L'objectif est-il de simplifier cet usage du digital ?
Pierre Danon : Les petites entreprises n'ont pas toujours le goût du digital, ni même du temps à y consacrer. Elles veulent avant tout faire repartir leur business. Mais il faut aussi être pédagogue avec elles : par exemple, il s'agit de leur faire comprendre l'importance du lead (comment le valoriser, le traiter, le convertir, etc.) ou de leur livrer un site web clé-en-main bien référencé... Les solutions digitales doivent être simples et accessibles.