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[Tribune] Les femmes aussi ont le droit de lever des fonds !

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[Tribune] Les femmes aussi ont le droit de lever des fonds !

Les femmes peinent encore et toujours à lever des fonds. En cause ? Les biais cognitifs et la nécessité de déclencher une vraie prise de conscience, à travers les chiffres, notamment. Des pistes de solutions existent.

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Avoir un compte bancaire est autorisé pour les femmes en France seulement depuis ... 1965. Et c'est aussi seulement depuis 1965 que les femmes peuvent travailler sans le consentement de leur mari. Alors oui, depuis, les droits des femmes ont fait des progrès, mais il nous reste encore beaucoup de chemin.

En matière de levées de fonds, par exemple, 1% à peine des financements est accordé aux équipes fondatrices féminines, alors que 8% des sociétés sont créées par des femmes, selon le baromètre Sista x BCG sur les conditions d'accès au financement des dirigeantes de start-up.

Les biais cognitifs, souvent inconscients, expliquent en partie ce phénomène

Il est naturel de vouloir s'identifier au client cible de la start-up dans laquelle on investit et d'essayer de s'imaginer si le bien ou service rendu est révolutionnaire, s'il résout un vrai problème. Or parfois, le persona cible de votre entreprise n'est pas du tout cette salle d'hommes parisiens quadras ou quinquas qui décideront du couperet final : « c'est un OUI, on investit. »

Plusieurs entrepreneures témoignent, souvent sur les réseaux sociaux plutôt que dans la presse, ces phrases prononcées par des investisseurs : « Ah oui, ma femme fait du yoga », « notre stagiaire n'achète pas son matériel créatif en ligne » ou encore « j'ai demandé à ma fille qui fait ses cosmétiques elle-même ». Les femmes doivent apprendre à ne pas s'offusquer devant de telles phrases et continuer à défendre leur business, leur marché, avec des chiffres et des réalisations concrètes.

Les femmes ont la réputation de souvent manquer d'ambition, de ne pas oser, voire de présenter un business plan moins attractif que le ferait un homme. Le premier plafond de verre est probablement celui que les femmes se mettent elles-mêmes. Pour le dépasser, elles doivent apprendre à oser et surtout avoir des rôles modèles, des pionnières de l'entrepreneuriat au féminin.

Déclencher une vraie prise de conscience

Sista est un collectif dont la mission est de réduire les inégalités de financement entre femmes et hommes entrepreneurs. L'objectif de Sista à l'horizon 2025 est de parvenir à ce que les start-up financées, fondées ou cofondées par les femmes, représentent 25%, puis 50% en 2050.

L'une de ses actions majeures est de faire connaître la réalité, afin que le débat ensuite se porte sur des solutions plutôt que sur une remise en cause permanente des faits. Le dernier baromètre effectué par le BCG et Sista publié en mars 2022 fait le point sur une réalité toujours inégalitaire. Tous tours confondus, les équipes 100% masculines lèvent environ 4 millions d'euros de plus que les équipes avec au moins une femme. Au global, un homme lève 1,6 fois plus et une femme 3,4 fois plus en s'alliant avec un homme plutôt qu'une femme. En 2021, 88% du montant total levé par des start-up est capté par des équipes 100% masculines, ce qui est en recul de deux points par rapport à 2019.

Quelles solutions pour aller plus loin ?

Si les fonds adoptaient des pratiques de rétention et de recrutement plus inclusives, il y aurait très certainement plus de femmes décisionnaires dans les fonds d'investissement. Il est nécessaire aussi de sensibiliser et former les décisionnaires à l'existence des biais cognitifs, pour juger avec un regard le plus omniscient possible et davantage porté sur les chiffres, le marché, la vision.

Enfin, l'un des grands combats qui demeure est celui de démocratiser le congé paternité. Il y a certes déjà eu une première avancée en France en passant de 14 jours à 28 jours en juillet 2021, mais encore faut-il que ces congés soient réellement pris. Il importe de travailler sur l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle chez les investisseurs, pour que les femmes restent jusqu'à leur promotion de partner et ainsi soit présentes aux comités d'investissement.

Après une formation à HEC Paris et Wharton aux Etats-Unis, Elodie Abécassis s'est spécialisée en entrepreneuriat pendant sa dernière année d'étude. Son premier secteur entrepreneurial a été les spiritueux avec ABK6 Cognac puis elle a créé en 2019 I Make, une marketplace dédiée au do it yourself. Elle fait partie de la promotion 2021 des Sista Entrepreneures et a co-créé Leia Capital, un fond dédié aux start-up fondées par des femmes, dans le but de promouvoir et d'investir dans l'entrepreneuriat féminin.
 
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