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Rebond : 4 dirigeants qui ont réussi à redresser leur PME
Modèle économique trop fragile, endettement, effondrement du marché... L'année dernière encore, plus de 63 000 entreprises ont fait faillite en France. Derrière ce tableau noir, certains entrepreneurs parviennent à déployer des stratégies payantes pour redresser leur entreprise.
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Grégory Loez (à g.), cogérant d'Eco Alternativ : "La diversification nous a sauvés"
C'est en juillet 2013 que Grégory Loez contacte l'association SOS Entrepreneur. À l'époque, il pilote, avec son associé Romain Thuilliez, deux sociétés de vente et d'installation de solutions de chauffage: l'une dédiée à la vente aux particuliers (ES Énergies), l'autre aux professionnels (Eco Alternativ).
"En 2012, le marché des particuliers s'est effondré. Et d'une quarantaine de salariés environ, on est passé à 22, mi-2013. Je voulais tout arrêter", se rappelle le dirigeant. Bruno Delcampe, le fondateur de l'association, le convainc de continuer. "Nous avons ouvert une procédure de redressement judiciaire. Pour payer salariés et fournisseurs pendant la période d'observation, nous avons créé un autre compte bancaire ; le nôtre allant être bloqué." La procédure débouche sur la liquidation d'ES Énergies. "Nous avons alors regroupé toutes nos activités au sein d'Eco Alternativ. La diversification nous a sauvés." Depuis, l'activité redémarre. La société emploie 23 salariés avec un CA de 2,5 M€, boosté par le crédit d'impôt de transition énergétique.
Repères
Activité : Vente et installation solutions de chauffage
Ville : Seclin (Nord)
Forme juridique : SARL
Dirigeants : Grégory Loez, 33 ans, et Romain Thuilliez, 34 ans
Année de création : 2009
Effectif : 23 salariés
CA 2014 : 2,5 M€
Robert Benoit, gérant de Benoit Systèmes : "J'ai enchaîné les actions de prospection"
En 1994, Robert Benoit lance son activité dans la fabrication de solutions de motorisation innovante pour fauteuils roulants. Dès le début, les ventes progressent trop lentement pour combler les besoins de trésorerie de la société. Les retards de paiement s'accumulent ? en particulier dans le règlement des cotisations sociales à l'Urssaf ? au point que la société est placée en redressement judiciaire en 2000.
Robert Benoit obtient un plan de continuation avec un échelonnement de ses dettes sur dix ans. "Nous n'avions ni stock ni liquidités. J'ai dû licencier trois des cinq salariés", se souvient-il. Les années qui suivent, l'entrepreneur enchaîne les salons, mène une prospection intensive, investit dans la publicité. "Ma seule préoccupation était de rester en vie pour sauver l'entreprise."
Ses efforts finissent par payer. Alors que son système de motorisation légère s'écoulait à seulement 50 exemplaires en 2000, il réussit à en commercialiser jusqu'à 740 en 2014, dont 27% à l'export. Aujourd'hui, Benoit Systèmes emploie 22 salariés pour un CA de 2,2 M€. Le dirigeant, qui s'est sorti d'affaire en 2011, l'affirme: aujourd'hui il est libéré de toute dette et compte bien le rester!
Repères
Activité : Motorisation pour fauteuils roulants
Ville : Billy-lès-Chanceaux (Côte-d'Or)
Forme juridique : SARL unipersonnelle
Dirigeant : Robert Benoit, 66 ans
Année de création : 1994
Effectif : 22 salariés
CA 2014 : 2,2 M€
Charles Christory, président d'Adictiz : "On était parti dans la mauvaise direction"
Lorsqu'il crée son entreprise Adictiz, fin 2008, Charles Christory a une idée en tête: lancer un réseau social de marque basé sur les jeux-concours. "Au bout de quelques mois, nous n'avions pas de trafic sur notre site et nous avions du mal à identifier comment nous monétiser. On était parti dans la mauvaise direction." Le jeune entrepreneur a alors une intuition. Au lieu d'attirer le grand public sur son site, autant s'imposer directement là où il se trouve à l'époque: Facebook.
En dix jours, il développe le jeu "Paf le Chien", testé sur le réseau social dès septembre 2009. Résultat : l'application est téléchargée 7 millions de fois en un mois. L'enseignement qu'il tire de cette expérience? "Il faut toujours se remettre en question et ne pas s'endormir sur ses lauriers quand tout va bien." Depuis 2009, Adictiz a développé d'autres jeux tout en améliorant les anciens. Le dirigeant a, par ailleurs, créé, en 2013, un autre service ? Adictiz box ? dédié à son offre B to B. Ses ambitions dépassent aujourd'hui l'Hexagone avec l'ouverture d'un premier bureau à San Francisco.
Repères
Activité : Édition de jeux sur les réseaux sociaux
Ville : Lille (Nord)
Forme juridique : SAS
Dirigeant : Charles Christory, 29 ans
Année de création 2008
Effectif : 35 salariés
CA 2014 : NC
Bernard Prouvost, cogérant de Ciel et Terre : " Nous nous sommes tournés vers l'international "
Ciel et Terre, spécialisée dans l'installation et l'exploitation de panneaux photovoltaïques sur toitures, n'a jamais connu de difficultés financières. Et pourtant, la PME française aurait bien pu disparaître si elle n'avait pas radicalement changé sa stratégie de développement après l'effondrement de son secteur en 2011. "En décembre 2010, le gouvernement a introduit un moratoire qui supprime l'obligation d'achat de l'électricité produite par certaines installations, dont les nôtres. Résultat, nous n'avions plus de marché", résume Bernard Prouvost, cogérant de la société.
Heureusement, pendant des années, Ciel et Terre a investi dans l'innovation. L'entreprise a notamment mis au point Hydrelio, un concept innovant de panneaux solaires flottants. "Faute de perspectives en France, nous nous sommes tournés vers l'international. Notre technologie a intéressé les Japonais, en quête de nouvelles solutions après la catastrophe de Fukushima."
Depuis 2012, la PME a ainsi participé à l'installation de six centrales solaires d'envergure au Japon, qui représente 80% de son CA en 2014. Ciel et Terre commence désormais à percer ailleurs comme la Corée du Sud ou le Royaume-Uni, et vient d'ouvrir une filiale en Chine.
Repères
Activité: Développement de centrales solaires
Ville: Hem (Nord)
Forme juridique: SARL
Dirigeants: Alexis Gaveau, 39 ans, et Bernard Prouvost, 64 ans
Année de création: 2006
Effectif: 25 salariés
CA consolidé 2014: 12 M€
