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Bastien Le Coz : « Les Moineaux veulent représenter la force des jeunes entrepreneurs »

Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
Bastien Le Coz, président d'AstreaCo et porte-parole des Moineaux
Bastien Le Coz, président d'AstreaCo et porte-parole des Moineaux

Qui se cache derrière le mouvement des Moineaux, officialisé en octobre dernier ? L'un de ses porte-parole, Bastien Le Coz, à la tête de la start-up AstreaCo, revient sur les origines, les motivations et les ambitions de cette alliance de jeunes entrepreneurs.

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Les Pigeons y ont laissé leurs plumes. C'est au tour des Moineaux de prendre le relais de la contestation des petits patrons. Ce mouvement, mené par de jeunes entrepreneurs depuis le 18 octobre dernier, a un objectif : s'imposer comme un interlocuteur de référence dans le débat politique sur la question des TPE/PME. Mise au point avec Bastien Le Coz , l'un de ses instigateurs.

Pourquoi avoir créé les Moineaux ? Le mouvement des Pigeons a-t-il été l'unique déclencheur ?
Bastien Le Coz, président d’AstreaCo et porte-parole des Moineaux : En partie oui, mais pas seulement. L’action des Pigeons était tout à fait légitime. Simplement, elle a, selon nous, émergé au mauvais moment et sur une question purement fiscale, à savoir l’article 6 du projet de loi de finances 2013 qui concernait la taxation des plus-values de cession. Par ailleurs, le mouvement était essentiellement porté par des investisseurs et non des dirigeants d’entreprises. Les porte-parole se rapprochaient de plus en plus du Medef, ne comptaient pas inscrire le mouvement dans la durée… Tout cela nous a dérangés. En tant que jeunes entrepreneurs nous ne nous sentions pas représentés.

Avant la création des Moineaux, nous avons alerté les pigeons sur le fait que cette question ne concernait au final qu’une minorité d’entrepreneurs. Avant de revendre sa start-up des millions d’euros, il existe d’abord beaucoup de difficultés à surmonter. Quand on entreprend aujourd’hui, nous devons faire face à des contraintes et des formalités administratives très complexes.

C’est pour cette raison que depuis juin dernier, je travaille avec Benjamin Suchar, Frédéric Pelouze et plusieurs autres jeunes entrepreneurs à l’élaboration de propositions visant à simplifier ces démarches pour les start-up.

Qui sont les Moineaux aujourd’hui ?
B. Le C. : Nous sommes environ 300 entrepreneurs et auto-entrepreneurs. Si nous sommes très nombreux en Ile-de-France et notamment dans l’Internet, presque tous les secteurs sont représentés et les contributions arrivent de partout en France. Nous n’avons pas souhaité nous constituer en association ou en syndicat. Même si nous n’excluons pas cette alternative à terme, nous considérons que ce n’est pas la meilleure stratégie à adopter pour le moment.

Quelle est votre ambition ?
B. Le C. : Nous désirons inscrire le mouvement dans la durée et initier une prise de conscience collective autour des problèmes des TPE/PME. L’objectif est de dialoguer avec le gouvernement et de le sensibiliser aux problèmes que l’on rencontre au quotidien. Nous voulons représenter la force des jeunes entrepreneurs en France et accompagner le gouvernement dans ces prises de décisions en lui soumettant diverses propositions.

Des organisations patronales comme le Medef ou la CGPME travaillent déjà en collaboration avec le gouvernement. Vous ne vous sentez pas représentés par elles ?
B. Le C. : Non pas du tout. Elles portent certes des positions intéressantes sur plusieurs points. Mais nous considérons qu’elles fonctionnent sur un modèle dépassé dans lequel nous ne nous reconnaissons pas.

Dans une tribune publiée le 8 novembre, vous affirmez que les jeunes entrepreneurs sont « les grands oubliés du rapport Gallois ». Que proposez-vous pour faire évoluer la situation ?
B. Le C. : Le rapport Gallois propose des solutions avant tout pour les grands groupes et pas tellement pour les PME. Or le fonctionnement d’une grande entreprise est complètement différent de celui d’une PME ou d’une start-up, et ce, à tous les niveaux.

Quand nous créons notre entreprise, nous ne travaillons pas 35h par semaine. Nous devons tout gérer de l’installation des ordinateurs à l’élaboration des fiches de paie. C’est la raison pour laquelle nous proposons la création d’un « contrat de confiance start-up ».

Cet accord permettrait aux créateurs d’entreprise de déroger dans une certaine mesure au code du travail, et notamment aux durées légales, durant les premières années. Nous proposons de créer un contrat de travail start-up qui prévoirait des conditions d’embauche, de rémunération et de licenciement plus souples. Pourquoi, par exemple, ne pas aligner une partie de la rémunération des salariés sur les résultats de l’entreprise ? Ces dispositifs existent certes déjà pour la plupart mais les textes sont illisibles et quasi-inapplicables en l’état. Dans cette même logique de simplification, nous appuyons la création d’un guichet unique pour start-up.

Comment avez-vous élaboré ces propositions ?
B. Le C. : Elles sont issues des nombreux échanges que nous avons de manière quotidienne par mail ou via un espace dédié sur la plateforme collaborative Smart Tribune, ouvert suite à la création du mouvement. A terme, l’idée est de nous structurer davantage et de former des groupes de spécialisation afin de se partager le travail et d’être plus efficaces.

Et maintenant, qu'allez-vous faire ?
B. Le C. : Les propositions continuent à affluer. L’idée est de les formaliser clairement, de les présenter au gouvernement et d’en discuter avec lui. Nous sommes en contact avec les cabinets ministériels et nous espérons rencontrer les ministres rapidement. S’ils ne sont pas prêts au dialogue, nous trouveront d’autres moyens pour nous faire entendre. Mais je crois honnêtement que le gouvernement est prêt à travailler avec nous et à nous écouter.

Vous êtes l’un des trois meneurs du mouvement, aux côtés de deux autres entrepreneurs, Benjamin Suchar et Frédéric Pelouze. Le mouvement des Moineaux ne représente-t-il pas aussi un bon coup marketing pour vos start-up ?
B. Le C. : Ce n’est clairement pas l’objectif. D’ailleurs, à l’échelle locale, d’autres entrepreneurs ont déjà pris le relais. C’est dans l’intérêt général que nous avons agi. Nous sommes par ailleurs tous très impliqués dans des associations ou participons à des événements citoyens. Les mesures que nous proposons aujourd’hui ne seront peut-être pas adoptées avant plusieurs années. Nos start-up n’en profiteront sûrement même pas. C’est pour celles des entrepreneurs de demain que nous nous mobilisons. L’intérêt principal de notre démarche était d’initier une dynamique.

 
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