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Il vend ses billards outre-Atlantique

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Christophe Chevillotte a repris en main l'affaire familiale en l'orientant résolument vers l'export. Après le Mexique, qui représente sa première destination, l'entreprise envisage de tenter l'aventure aux Etats-Unis.

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Christophe Chevillotte a bâti la succcess story de la PME familiale à l'étranger.

Christophe Chevillotte a bâti la succcess story de la PME familiale à l'étranger.

Quand on navigue sur le site Internet des Billards Chevillotte, on croirait feuilleter un album de voyages. Las Vegas, Tokyo, Dubaï, Bogota... Les tables de jeu d'une des dernières grandes maisons françaises du genre s'exportent sur les cinq continents. Christophe Chevillotte, 34 ans, a pris la suite de son père il y a huit ans. C'est lui qui, en 1999, dès son entrée dans la PME familiale, a initié cette ouverture à l'international. «Tout est parti d'un constat, explique-t-il. Le marché français stagnait, avec un billard vendu pour 10 000 habitants et un taux de renouvellement limité. Nos ventes allaient progressivement s'effondrer si nous ne trouvions pas d'autres débouchés. C'est à ce moment-là que l'export s'est imposé comme une solution.» L'entreprise commence à se diversifier en développant une gamme d'accessoires et d'objets de décoration autour du billard. Mais cela ne suffit pas: il lui faut conquérir de nouveaux horizons.

L'aventure mexicaine. Or, le jeune président est familier de l'international. «Il me fallait une vision précise des débouchés possibles», détaille-t-il. Quels types de billards vendre et à qui? En faisant le tour de différents pays, le dirigeant réalise que le marché qui existait en France au siècle dernier, celui des salles de jeux, clubs et académies, existe encore... de l'autre côté de l'Atlantique. En 2002, il décide de tenter l'aventure au Mexique en y envoyant une jeune femme en V.I.E. (volontariat international en entreprise, cf. encadré). «Nous avons su tirer parti des dispositifs français d'aide à l'export», raconte Christophe Chevillotte. Valérie Gaubert, la commerciale, est «portée», c'est-à-dire hébergée gratuitement par une grande entreprise française. Carrefour, déjà présente sur place, qui lui fournit un bureau et des infrastructures de travail. Agée d'à peine 25 ans, la jeune femme a déjà travaillé au Mexique. Très vite, elle fait le tri parmi les commerciaux mis en place, deux ans plus tôt, par Christophe Chevillotte et décide de n'en garder qu'un, le plus dynamique. Puis, elle noue des partenariats avec des prescripteurs, répartis aux quatre coins du pays, auxquels elle verse une commission quand ils lui trouvent un client. Elle s'investit également dans la promotion de l'image de l'entreprise en sponsorisant des événements sportifs comme le Championnat national mexicain de billard. Le succès de l'entreprise arrive rapidement: la demande est là, le marché incroyablement dynamique. «Les Mexicains sont enthousiastes en affaires, précise Christophe Chevillotte. Les directeurs de salle croient en un réel potentiel de rentabilité quand ils investissent dans un billard et ils négocient plus vite que chez nous.»

BILLARDS CHEVILLOTTE - Repères

- ACTIVITE: fabrication de billards
- VILLE:Orléans (Centre)
- DIRIGEANT:Christophe Chevillotte, 34 ans
- FORME JURIDIQUE: SA à conseil d'administration
- ANNEE DE CREATION: 1860
- EFFECTIF: 50 salariés
- CA 2006: 7 millions d'euros (dont 25% à l'export)
- RESULTAT NET: NC

Aujourd'hui, Valérie Gaubert est devenue gérante associée de Chevillotte et dirige le bureau de Mexico. Le Mexique est devenu la première destination de la PME orléanaise, qui réalise le quart de ses ventes hors de l'Hexagone. Déterminé à consolider ses acquis, le dirigeant voit plus loin et entrevoit dans le Mexique, situé à mi-chemin entre les Etats-Unis et ses voisins d'Amérique du Sud, un pont vers d'autres pays du sous-continent. L'entreprise cherche d'ailleurs un nouveau V.I.E. pour partir aux Etats-Unis à la rentrée. Pour autant, Christophe Chevillotte ne considère pas l'export comme la solution miracle: «Au mieux nous a-t-il permis de compenser l'érosion du marché français.» Sur les possibilités d'expansion, le dirigeant garde la tête froide: «Le Mexique est le seul pays dans lequel nous avons un bureau. Nous ne nous attaquerons pas à des géants comme l'Inde, le Brésil ou la Chine: ce n'est pas à notre taille. Le secret de la réussite à l'export, conclut le jeune président, c'est de savoir prendre des risques tout en restant concentré sur quelques objectifs: une PME ne peut pas être partout.»

A SAVOIR
- Les fondamentaux pour exporter au Mexique

Malgré ses difficultés, l'économie mexicaine semble aujourd'hui stabilisée. Les autorités françaises sont conscientes de ce potentiel, puisque le Mexique fait partie de la liste des 25 «pays cibles» publiée en 2004 par le ministère de l'Economie. Pour toute entreprise exportatrice qui s'intéresse au marché latino-américain, le Mexique est incontournable. Première puissance économique de la région, avec un PIB supérieur à 600 milliards de dollars, c'est aussi la première puissance commerciale, puisque ses importations sont supérieures à 170 milliards de dollars par an. Une dynamique encouragée par le traité de libre-échange signé en 1999 avec l'Union européenne. La mission économique française édite plusieurs ouvrages précieux pour les chefs d'entreprise qui souhaiteraient tenter l'aventure. On retiendra Exporter au Mexique, d'Olivier Vasserot (250 pages - 23,70 euros - disponible en ligne à l'adresse www.missioneco.org/Mexique).
Source: Mission économique à Mexico

A SAVOIR
- LE PORTAGE

Une petite entreprise peut bénéficier du portage par une grande société à l'étranger (circuits logistiques sur place, prises de contacts avec des professionnels locaux). L'association Partenariat France, qui regroupe une trentaine de grands groupes, est responsable de la sélection des projets. (www.partenariatfrance.org/)

PRATIQUE
- LE V.I.E.: COMBIEN CA COUTE?

Le volontariat international en entreprise (V.I.E.) permet à une entreprise de confier à un jeune, âgé de 18 à 28 ans, une mission à l'étranger d'une durée de six à vingt-quatre mois. Le statut officiel du volontaire entraîne une exonération de charges sociales. L'entreprise doit, en revanche, assumer l'indemnité mensuelle versée au volontaire, les frais de gestion et de protection sociale du jeune sur place, et ses dépenses de voyage et de transport de bagages. A titre d'exemple, en moyenne, le coût annuel d'un V.I.E. en Europe s'élève à 20 000 euros HT. Depuis le 1er janvier 2005, une PME peut bénéficier d'un crédit d'impôt pour les projets situés en dehors de l'espace économique européen.

 
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Mathilde Damgé

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