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Brexit : quelles conséquences pour les PME françaises ?

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Brexit : quelles conséquences pour les PME françaises ?

L'Union européenne se réveille sous le choc après la victoire du Brexit au référendum avec 51,9% des suffrages. Quelles conséquences pour les PME françaises exportant vers la Grande-Bretagne et inversement?

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C'est un séisme dont on ne peut, pour l'heure, pas mesurer l'impact : la Grande-Bretagne est le premier pays, (si ce n'est le Groenland en 1985, avec une incidence limitée) à quitter l'Union européenne. Les conséquences de ce Brexit -contraction de "British exit"-, sont donc totalement inconnues et ne reposent encore que sur des suppositions.Désastreux en termes d'image pour l'Europe, les conséquences d'un Brexit sur l'économie française vont dépendre de la nature du nouveau partenariat que Londres négocierait avec ses homologues européens, et de son accès intégral ou non au marché unique. Analysons une par une les éventualités.

La baisse du taux de change de la Livre Sterling

Avec ce Brexit, la réduction du déficit extérieur du Royaume-Uni va probablement passer par une forte baisse du taux de change. A l'approche de la date du référendum, la livre sterling avait déjà perdu près de 8% face à l'euro. Il y a fort à parier que la monnaie anglaise reste à un niveau relativement bas pendant un moment. La Banque d'Angleterre a d'ailleurs augmenté ses réserves en devises étrangères pour lutter contre la volatilité. Une baisse de 20% de la livre sterling est évoquée. Celle-ci aura pour conséquence de rendre les produits et matières premières britanniques moins chères pour les PME françaises, mais aussi de rendre les produits finis de PME françaises plus chers pour les clients anglais. Dans le secteur du tourisme, les TPE et PME seront les premières concernées, avec un impact immédiat sur les recettes du secteur estimé entre 500 millions et 1 milliard d'euros par an (source : étude France Stratégie).

Un ralentissement de la croissance britannique

Le cabinet PricewaterhouseCoopers a estimé, avec la sortie de l'Union européenne,à 100 milliards de Livres sterling la perte de revenus du Royaume-Uni d'ici 2020, soit 5,5% de son PIB. Le ralentissement de la croissance, entraînant une baisse de la demande des consommateurs anglais, pourrait pénaliser les PME françaises, comme l'ensemble des PME en Europe. Mais pas dans des proportions dramatiques puisque le solde de la balance commerciale est favorable à la France, qui exporte davantage que son voisin outre-manche dans leurs échanges bilatéraux. Le Royaume-Uni n'est que le septième partenaire commercial de la France. Néanmoins, si l'accès au marché britannique se complexifie, ou si le Royaume-Uni établit des accords commerciaux plus avantageux avec d'autres pays tels que les États-Unis, les entreprises françaises seront susceptibles de perdre des parts de marché. Et si le pays ne réussit pas à négocier un nouvel accord commercial avec l'UE après le Brexit, les échanges seront régis alors par les règles de l'OMC, soit une augmentation des coûts commerciaux, jamais bon pour les entreprises, et en particulier les PME.

Plus de barrières aux échanges commerciaux

En partant du principe que l'adhésion à l'UE a réduit les coûts des échanges entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, non seulement par la suppression des barrières tarifaires, mais aussi par la réduction des obstacles non tarifaires dans le cadre du marché unique européen, on peut légitimement supposer qu'un Brexit aurait des conséquences inverses et que les sociétés britanniques auront un accès moins facile aux produits européens, et donc français. Les clients anglais des PME françaises, tout comme leurs fournisseurs anglais, risquent de réduire leurs transactions pour des raisons de coût et d'obstacles commerciaux. Ce qui signifierait à terme moins de débouchés pour les PME françaises, mais aussi une hausse des coûts d'approvisionnement auprès de leurs fournisseurs anglais, qu'elles devraient répercuter sur leur prix de vente, à moins de se tourner vers d'autres fournisseurs moins chers.

Vers un nouveau paradis fiscal?

La Grande Bretagne n'étant pas dans la zone euro, elle possède déjà un statut à part sur l'échiquier européen. Dans le scénario le plus optimiste du Brexit, la place financière de Londres pourrait conforter son image de paradis fiscal, attirant davantage encore les entreprises européennes et françaises à l'installation, mais également les jeunes talents, séduits par des salaires plus confortables qu'en France. Pour les PME, il peut donc y avoir un appel d'air et une incitation encore plus forte qu'aujourd'hui à s'installer au Royaume-Uni pour trouver des conditions fiscales et salariales plus avantageuses.

Repères

45% des exportations et 53% des importations du Royaume-Uni se font avec les pays de l'UE (chiffres 2014).

Depuis son entrée dans l'UE en 1973, le Royaume-Uni a augmenté de 55% ses échanges avec les pays membres et son PIB par habitant de 20% (source : Centre for European Reforms)

Les exportations de l'UE vers le Royaume-Uni ne représentent que 3 % du PIB de l'UE, alors que les exportations britanniques vers l'UE représentent environ 13 % du PIB britannique. Au total, le commerce avec les autres États de l'UE génère 3,3 millions d'emplois au Royaume-Uni (Source Parlement britannique)

Les pertes annuelles pour la France dues au Brexit pourraient être comprises entre 1 milliard d'euros d'impact immédiat et 13 milliards sur le long terme (source : France Stratégie)

 
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