Femme et couvreur, c'est loin d'être une tuile !
Elle règne sur les toits de Scaër, dans le Finistère sud. Son originalité ? Être une entreprise de couverture dirigée par une femme. Toits en ardoise, gouttières ou bardages, Maéva Parent Couverture est en pleine croissance et investit pour être encore plus autonome et indépendante.
Je m'abonneAvec cinq ans comme couvreur salariée, Maéva Parent a créé sa société à Scaër, petite ville du Finistère sud, en septembre 2017, moyennant un prêt de 30 k euros. "J'ai commencé seule, mais c'est difficile de rester seule en couverture, confie Maéva Parent. Alors j'ai engagé un apprenti en 2018, puis un nouveau salarié tous les six mois." Ils sont désormais huit dans l'entreprise, avec une secrétaire à temps partiel, un apprenti à l'AFPA et quatre couvreurs salariés.
La jeune chef d'entreprise a découvert la couverture un peu par hasard, il y a dix ans. "Après mes études de dessinateur-projeteur, je me suis retrouvée enfermée toute la journée dans un bureau d'études à Nantes, à dessiner des portes et des fenêtres. Cela ne me convenait pas", avoue Maéva Parent. Elle répond alors à une annonce de l'AFPA de Quimper, qui propose une formation en alternance pour obtenir un CAP en couverture- zinguerie. Après trois semaines de stage chez un couvreur de Bannalec, elle sait qu'elle a fait le bon choix. "Je faisais de l'escalade et la hauteur m'avait toujours attiré. Ce qui me plaît, c'est cette sensation de liberté que nous avons sur nos chantiers."
Être une femme, un avantage
Très vite, le bouche-à-oreille fait son effet. Maéva Parent et son équipe travaillent bien, la jeune femme est soigneuse et laisse ses chantiers propres. "Le fait d'être une femme est presque devenu un avantage, souligne-t-elle. Les personnes âgées, qui sont très nombreuses dans la région, sont plus rassurées d'avoir une femme comme interlocutrice." Maéva Parent Couverture fait 80 % de chantiers de rénovation, dont plus de 60 % sont commandés par des retraités.
"Nous refaisons toute la toiture en ardoise, mais nous réalisons aussi des changements de gouttière ou des traitements anti-mousse." 20 % de l'activité de l'entreprise est aussi consacrée à l'isolation par l'extérieur avec du bardage PVC, zinc ou alu, pour laquelle elle est qualifiée RGE. En Bretagne, c'est le royaume de l'ardoise au clou, une technique de pose que Maéva Parent a perfectionnée en 2015 à l'école supérieure de couverture d'Angers. Cette spécialisation a permis à l'entreprise de rénover les deux tourelles du Château de Keriolet, à Concarneau. "J'étais le seul couvreur à pouvoir répondre à ce marché. Finalement, cela me sert tous les jours d'avoir appris à tailler l'ardoise !" Aujourd'hui, elle refuse des chantiers.
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"Nous avons jusqu'à une vingtaine d'appels par jour et je ne peux pas faire de devis à tout le monde, expose Maéva Parent. En moyenne, je ne peux donner rendez-vous que dans un mois." Elle déplore le manque de couvreurs en France. "Il faudrait que de nouveaux chefs d'entreprise s'installent en couverture et qu'ils puissent recruter des apprentis. Il y a beaucoup de débouchés dans ce métier." Même débordée, la dirigeante n'a pas forcément envie de s'agrandir. "J'ai deux équipes qui tournent. Nous sommes assez nombreux, je n'ai pas envie de rester coincée au bureau, ce qui arriverait si j'avais plus de salariés.", conclut la dirigeante. En revanche, l'entreprise a décidé d'investir 20 k euros dans une profileuse à zinc et 70 k euros dans l'achat d'une nacelle, afin d'être plus autonome et de travailler davantage en sécurité.
Repères
Raison sociale : SAS Maéva Parent Couverture
Activité : Couverture-Zinguerie-Bardage
Localisation : Scaër (Finistère)
Création : Septembre 2017
Dirigeante : Maéva Parent, 35 ans
Effectif : 8 personnes
CA 2020 : 400 k€ (prévisionnel)
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