"MVP de ma vie : comment j'itère sur moi-même chaque jour"

On veut tous s'améliorer. Mais on veut aussi que ce soit clean, fluide, instagrammable. La réalité ? C'est souvent crado, lent, et personne n'en parle sur LinkedIn. Moi, j'ai longtemps cru que je devais être prêt avant de me lancer. Prêt comment ? Personne ne sait. Mais "prêt". Spoiler : ce moment n'arrive jamais. Alors j'ai changé de méthode.
Je m'abonneJ'ai piqué un concept aux startups : le MVP, Minimum Viable Product. Traduction libre : "fais-le, même si c'est bancal". J'ai arrêté d'attendre la version parfaite de moi-même. J'ai commencé à vivre en bêta permanente.
Oui, parfois ça plante. Mais au moins, ça avance.
Le déclic - passer de l'obsession de la perfection à l'action imparfaite
Tu sais ce que la perfection m'a appris ? Rien. Nada. À part comment procrastiner avec style.
Je voulais que chaque projet soit carré. Clean. Stratégiquement pensé, visuellement léché, validé par l'univers tout entier. Résultat : des dossiers qui dorment dans mon Drive depuis 2019. Et un cerveau qui tournait en boucle sur la moindre virgule.
Mais voilà, à force d'attendre le bon moment, j'ai commencé à rater des vrais moments. Pas des pitchs de levée de fonds. Des trucs plus simples : un post qu'on n'ose pas publier. Un appel qu'on repousse. Une idée qu'on enterre avant même de l'écrire.
Et puis un jour - sans gong spirituel ni café mystique - j'ai eu un déclic. J'étais en train d'optimiser une campagne Google Ads pour un client, et je me suis dit : « Pourquoi je traite mes campagnes mieux que moi-même ? » Je les lance, je teste, je mesure. Elles n'ont pas besoin d'être parfaites, juste utiles. Alors... pourquoi moi, je devrais être une version finale dès le premier essai ?
À partir de là, j'ai décidé de changer les règles. Pas besoin d'être le produit fini. Juste un prototype fonctionnel avec assez de ressources pour passer à l'étape suivante. Ça s'appelle avancer. Et ça, frère, ça fait un bien fou.
Appliquer les principes du MVP à soi-même
Un MVP, c'est simple : tu construis une version minimale mais viable. Pas parfaite, pas exhaustive - juste suffisante pour tester et apprendre.
Alors j'ai commencé à faire pareil avec moi.
Première étape : j'ai défini ce que serait mon "Minimum Viable Moi". Spoiler : ce n'était pas un moine digital avec une morning routine à 5h du mat et un smoothie matcha sous la main. Non, mon MVP à moi, c'était juste ça :
? Dormir 7 heures (à peu près)
? Être focus 2 heures par jour (vraiment focus, pas "j'ai ouvert Notion")
? Produire une micro-avancée chaque jour, même minuscule
Ce n'était pas glorieux. Mais c'était fonctionnel.
Ensuite, j'ai testé des features. Oui, comme dans un SaaS. ? Une to-do list réaliste (3 trucs max) ? Des blocs de temps où je coupe tout (même Slack, oui frère) ? Une règle simple : "fais-le même mal, mais fais-le"
Et à ma grande surprise... ça marchait.
Pas parce que je devenais ultra-efficace d'un coup. Mais parce que je gagnais en clarté. Je savais ce que je pouvais faire. Et surtout, j'acceptais ce que je ne pouvais pas encore faire. Moins de pression, plus de mouvement.
En fait, en appliquant la logique MVP, j'ai commencé à me traiter comme un projet évolutif, pas comme un chef-d'oeuvre figé. Et crois-moi, ça change tout. Tu remplaces le "je dois être parfait" par "je dois juste avancer".
Et chaque jour, je pousse une mini mise à jour. Pas besoin de release note. Mon énergie parle pour moi.
Vivre comme une série de sprints
Depuis que je me vis comme un MVP, j'ai arrêté de penser en "grands bouleversements". Fini les résolutions de janvier, les promesses d'ultra-productivité ou les plans de transformation sur 6 mois. À la place : des sprints.
Des périodes courtes. Intenses. Claires. Pas besoin de courir un marathon si tu peux faire trois fois 5 km et finir plus loin que prévu.
Chaque semaine, je définis un objectif simple. Une seule chose à livrer. Et je découpe mon temps en blocs - style dev' mais sans le hoodie et le Red Bull. Le but ? Créer du focus. De l'intention. Et surtout, laisser de la place pour ajuster.
Parce que c'est ça le vrai secret : itérer.
Comme sur un produit, j'écoute les signaux. Les retours. Les bugs. ? Trop de charge mentale ? Je revois mes priorités. ? Pas d'impact sur ce que je fais ? Je pivote. ? Un retour d'un pote qui me dit "T'as l'air cramé" ? C'est un bug critique, faut patcher direct.
Et plus je fonctionne comme ça, plus je vois les progrès. Petits, constants, solides. Pas forcément sexy sur le moment, mais à la fin du mois... y'a un vrai delta.
Je prends aussi le temps de faire un mini debrief. Pas pour l'ego. Pour la clarté. ? Ce que j'ai lancé ? Ce que j'ai appris ? Ce que je garde ou j'abandonne
Bref, je me gère comme un projet. Et franchement, c'est plus sain que de vouloir tout réussir
Gérer les bugs humains avec bienveillance
On ne va pas se mentir : même avec les meilleures intentions, ça plante. Pas tous les jours. Mais régulièrement. Et souvent quand tu t'y attends le moins.
Tu pensais avoir trouvé ton rythme de croisière ? Bam, tu dors mal trois nuits, tu deviens un zombie qui scrolle au lieu d'avancer. Tu te croyais bien aligné ? Tu ouvres Instagram, tu vois un type en Thaïlande qui "scale son business en dormant", et tu remets toute ta vie en question.
Bref, on a tous nos bugs.
Moi aussi, j'ai des crashs. Parfois, je suis en surcharge cognitive. Je clique partout, je fais rien. Parfois, je me compare trop. Je doute. Je coupe le moteur.
Avant, j'aurais appelé ça une faiblesse. Maintenant, j'appelle ça une alerte système.
Et comme tout bon développeur, j'ai appris à debugger sans culpabiliser.
Concrètement, j'ai intégré quelques réflexes : ? Quand je sens que ça commence à ramer, je coupe les onglets (dans ma tête et dans Chrome). ? Je relis mon backlog perso : qu'est-ce que j'ai déjà accompli ? Spoiler : souvent plus que je crois. ? Et surtout, je me rappelle que l'objectif, c'est pas la perfection. C'est la progression.
Parce que se construire en version bêta, c'est aussi accepter les erreurs comme partie intégrante du process. Un bug, c'est pas un échec. C'est un feedback. Une mise à jour en attente.
Alors non, je suis pas toujours au top. Mais je suis toujours dans le game. Et ça, ça vaut bien toutes les relances de motivation TikTok du monde.
Les résultats - ce que cette approche a changé dans ma vie
On va être clair : non, je n'ai pas "explosé sur LinkedIn", ni multiplié mes revenus par 12 depuis que je vis en mode MVP. Mais j'ai gagné autre chose. Et c'est peut-être encore plus précieux : de la clarté, de la constance et de la confiance.
Déjà, je lance plus de choses. Avant, j'avais toujours une bonne excuse pour ne pas publier, ne pas tester, ne pas me montrer. Aujourd'hui ? Je teste. Je publie. Je me plante parfois, mais je capitalise à chaque fois.
Ensuite, je gère mieux mon énergie. Parce que je n'essaie plus de "tout faire", je m'autorise à faire le minimum utile, sans culpabilité. Résultat : moins de fatigue mentale, plus de place pour les vraies priorités.
Et puis surtout, j'ai arrêté de me raconter que je devais être "prêt" pour avancer. Je me suis détaché de ce fantasme de version idéale de moi-même. À la place, j'avance avec ce que j'ai - même si c'est bancal, même si ça tremble un peu. Et franchement, cette légèreté, elle change tout.
Je dis pas que j'ai trouvé la méthode miracle. Mais j'ai trouvé ma méthode viable. Une méthode qui respecte mon rythme
rythme, qui accepte mes zones floues, et qui mise sur l'itération plutôt que la pression.
Et les résultats ? ? Plus d'actions concrètes
? Moins d'auto-sabotage ? Et un vrai sentiment d'avancer - pas dans l'idéal, mais dans le réel
Et après ? Vivre en bêta perpétuelle
Tu vois, le truc que personne ne t'avoue, c'est que t'es jamais vraiment "fini". Y'a pas de version 1.0 de toi qui sort un jour, parfaitement optimisée, zéro bug, prêt à être mis en prod.
Et tant mieux.
Parce qu'en fait, vivre en bêta permanente, c'est pas un aveu de faiblesse. C'est un choix de liberté.
T'es plus prisonnier de la version que t'as rêvée, ni des attentes qui collent à ton CV LinkedIn. Tu t'offres le droit de t'ajuster, d'explorer, de te planter, de recommencer. Tu t'offres une mise à jour régulière, pas une quête impossible de la perfection.
Moi aujourd'hui, je fonctionne comme ça :
? Je lance des idées qui me ressemblent, même si elles sont pas "market-ready"
? J'évolue au rythme de mes cycles (pas de ceux que l'algorithme impose)
? Et je reste dispo pour apprendre, encore et encore
Est-ce que j'ai tout compris à la vie ? Non. Est-ce que j'avance plus serein ? Clairement.
Alors ouais, y'aura toujours des crashs, des jours à vide, des sprints ratés. Mais y'a aussi des features inattendues, des rebonds malins, et ce truc précieux qu'on appelle l'élan. Et cet élan, tu le trouves pas en étant parfait. Tu le trouves en étant vivant.
Mohamed Zaraa est consultant en web marketing et formateur passionné, avec plus de dix ans d'expérience dans le domaine. Il aide les professionnels à intégrer des stratégies pour optimiser leur visibilité en ligne, en me concentrant sur des sujets tels que le SEO et Google Ads. En parallèle de son activité, il est secouriste à la Croix-Rouge de Monaco, ce qui lui permet de conjuguer son engagement social avec sa passion pour le marketing digital. Mohamed Zaraa utilise des exemples concrets issus des secteurs du commerce électronique et des voyages pour rendre ses analyses accessibles. Il est en quête de nouvelles opportunités, notamment en tant que chroniqueur et formateur, tout en mettant en avant l'importance de l'intelligence artificielle dans le monde du marketing.