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Les métiers artisanaux sont-ils vertueux ?

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Les métiers artisanaux sont-ils vertueux ?

L'artisanat français représente 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 3,1 millions d'actifs. Ces chiffres pourraient laisser penser que le secteur artisanal est attractif et pourtant il ne l'est pas suffisamment alors même qu'il présente de nombreux avantages.

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Les métiers artisanaux sont-ils vertueux ? A mon sens et sans conteste, la réponse est oui.

Et ce à trois titres : d'abord parce qu'ils ont un impact environnemental positif ; ensuite parce qu'ils mettent le savoir-faire au coeur de la création et parce qu'ils traduisent une volonté de pérennité.

Une réponse environnementale

La délocalisation est venue répondre aux besoins grandissants de production de masse dans la mesure où celle-ci permet une production à bas coût. Mais le revers de la médaille n'est pas brillant notamment pour l'environnement. La délocalisation compte parmi ses effets désastreux celui d'aggraver de manière significative une situation écologique déjà terriblement mal en point. La production toujours située plus loin du point de vente est synonyme de transport par cargo dont les émissions de CO2 sont considérables et entraîne un épuisement des sols et des matières premières. En cause notamment, la production de vêtements.

Combien de marques de vêtements fabriquent en Asie l'ensemble de leurs collections et les expédient en Europe pour satisfaire le phénomène de fast fashion ? Pour avoir un ordre d'idée, en 2019, un kilo de textile consommé en France générait 54kg d'équivalent CO2 (avec une production importée à 95,7%). En comparaison, un kilo de textile produit en France génère seulement 27,7 kg(1) d'équivalent CO2, soit moitié moins que celui que nous consommons. Mais cela ne suffit pas à se réjouir car même réalisée en France, la fabrication de vingt vêtements par an entraîne une émission d'une demi-tonne de CO2 soit 25% de l'objectif des deux tonnes par personne fixé pour atteindre la neutralité carbone. Ce n'est pas tenable !

En outre, on note depuis quelques années, une sorte de volonté de retour aux sources, de redonner une place importante au bien-être, au bien-manger, à des choses plus simples, plus accessibles, et surtout moins impactantes écologiquement. De cette volonté est née le phénomène, tout à fait honorable, de l'upcycling. Quel que soit le domaine dans lequel il est utilisé, il devrait permettre de remettre en lumière certains métiers artisanaux. La mode est un parfait exemple du résultat bénéfique de l'upclycling. On voit depuis environ cinq ans fleurir de jeunes entreprises dont le business model est entièrement fondé sur cette tendance et notamment sur le fait de donner une seconde vie aux vêtements tout en mettant en exergue un savoir-faire artisanal.

La mise en place de l'écotaxe sur les vêtements, baptisée « taxe Emmaüs », en 2007 était déjà un signe avant-coureur de cette tendance.

La transmission d'un savoir-faire

Trop souvent négligés car considérés comme n'étant pas suffisamment visibles ou rémunérateurs, les métiers artisanaux n'attirent plus suffisamment de candidats.

Pourtant ils sont les garants d'un savoir-faire, d'une certaine technicité et participent à la transmission de ceux-ci. Pour certains, ils sont également un gage de pérennité du patrimoine français.

Plus encore parfois qu'un outil pour éviter que ne se perdent certains savoir-faire, ils sont une forme de lien dans certaines familles dans lesquelles la transmission de l'entreprise de fabrication artisanale se fait d'une génération à l'autre.

La traduction d'une volonté de pérennité

L'artisanat ne se trouve pas uniquement dans la fabrication, mais aussi dans l'entretien et la réparation. Il est certain que compte tenu de l'avenir plus qu'incertain de notre planète, fabriquer moins et faire durer les objets doit permettre de limiter de façon considérable l'impact environnemental de nos modes de vie.

Espérons que la folie consommatrice qui détruit la planète depuis près de cinquante ans va faire place a une volonté de pérenniser l'existant et faire rentrer la raison dans les foyers. Pour cela, le savoir-faire artisanal de tous les secteurs d'activité sera indispensable.

Pourvu que L'artisanat dont les vertus et les avantages ne sont pas négligeables, ne soit pas qu'un nouvel effet de mode mais bien une tendance pérenne !

Pour en savoir plus

Nicolas de Bronac est le fondateur de Séquoia Pressing. Il est également consultant senior pour Nerput Conseil, où il accompagne les entreprises dans le lancement de la franchise.

(1) Synthèse et analyse de l'étude1 Cycleco - 20 janvier 2021

 
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