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Comment Broussaud a repris la route du made in France

Publié par Stéphanie Gallo le | Mis à jour le
Comment Broussaud a repris la route du made in France

C'est l'histoire d'une belle entreprise familiale de chaussettes qui a failli être stoppée net en 2006. Mais c'était sans compter sur l'acharnement de la 3e génération qui, après être passée par la sous-traitance à l'étranger, est finalement devenue un des fers de lance de la chaussette française.

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5,7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 puis 6,4 millions en 2021 avec 66 salariés. Et une ambition équivalente pour 2022. Ambition qu'Alexandra et Aymeric Broussaud ne comptent pas rehausser malgré une très forte avance sur leur prévisionnel. « Nous avons peur de la fin d'année, le contexte est très instable », confie Alexandra Broussaud.


Si la cheffe d'entreprise affiche une telle prudence, c'est parce que l'entreprise revient de loin. De très loin même. Fondée en 1938 par les grands-parents d'Aymeric Broussaud sur une activité de fabrication de chaussettes, Broussaud a connu une période florissante en employant jusqu'à 230 salariés dans les années 70 sur son usine située en Haute-Vienne. Mais près de 70 ans après sa création, en 2006, elle a déposé le bilan, confrontée comme la plupart des industriels du textile français à la concurrence des pays low-cost.

« Je me souviens que mon beau-père est arrivé un jour à midi et nous a annoncé avoir plaidé la liquidation immédiate. Il y avait encore 90 salariés. Il ne souhaitait pas que nous reprenions l'affaire car il estimait qu'il n'y avait plus d'avenir pour cette activité. Il ne voulait pas nous voir nous embarquer dans cette galère », racconte-t-elle.


Mais Aymeric Broussaud, troisième génération de Broussaud et son épouse Alexandra, dans l'entreprise depuis de nombreuses années également, ne l'entendent alors pas de cette oreille. Ils rachètent en urgence les machines en nom propre, avant même que la nouvelle société Broussaud soit recréée, de peur qu'elles ne soient pillées par des entreprises étrangères.

Le couple repart alors avec quatre salariés et commencent avec prudence par fabriquer peu en France (uniquement de l'échantillonnage ou des commandes urgentes) préférant sous-traiter à des prestataires au Maroc ou en Turquie.

Relance du Made in France

Un peu plus de 15 ans plus tard, l'état des lieux est bien différent. Broussaud est devenu un des fers de lance de la relance du textile fabriqué en France. La PME de Nouvelle-Aquitaine produit désormais plus d'un million de paires de chaussettes par an et figure parmi les leaders de la chaussette française, un secteur où les acteurs se comptent sur les doigts des deux mains.


Elle affiche plus de 160 clients, principalement des marques françaises comme le Slip Français dont elle est le fournisseur historique et principal. Ou encore les chaussettes Archiduchesse, spécialiste du web, qu'elle avait portées dès sa création en 2008 par Patrice Cassard (ex La Fraise.com) et dont elle assure encore aujourd'hui la production intégrale ainsi que la gestion des stocks. Depuis deux ans, Broussaud développe aussi sa propre marque, avec une montée en puissance intéressante.

Cette relance du made in France a tellement bien fonctionné que la PME ne parvenait plus à suivre la cadence, affichant des délais aussi longs que ceux du grand import... Pour y remédier, un investissement d'1,4 million d'euros vient d'être réalisé pour l'acquisition de 18 nouvelles machines et l'automatisation des stocks. Cet investissement va lui permettre de produire quelque 480.000 paires supplémentaires par an.

S'inscrire dans une démarche environnementale

Pour autant, Alexandra Broussaud est claire : pas question de redevenir une grosse entreprise. La priorité aujourd'hui est plutôt dans l'optimisation du système de production et dans le déploiement d'une stratégie plus verte. « Aujourd'hui, nous fabriquons nos chaussettes essentiellement avec du coton. Demain, les approvisionnements seront difficiles en raison du changement climatique. Nous travaillons actuellement sur la piste du chanvre et du lyocell par exemple, pour les mélanger aux fibres traditionnelles et consommer donc moins de coton », dévoile la dirigeante.


Dans cette même démarche, elle a développé avec la Filature du Parc (Tarn) un procédé permettant de défibrer les déchets de production de chaussettes et les refibrer afin de fabriquer de nouvelles chaussettes. « Mais le marché ne semble pas encore prêt », regrette Alexandra Broussaud. L'entreprise continue toutefois d'avancer, prudemment, sur le sujet.

 
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