[Les rois de l'arnaque] Samuel Bankman-Fried, l'escroc de la cryptomonnaie

Tout est allé très vite pour ce jeune entrepreneur devenu une star de la cryptomonnaie, qui en quelques années a connu la gloire et la fortune avant d'être rattrapé par la justice américaine pour ses multiples dérives.

L'ascension de Samuel Bankman Fried

Samuel Bankman-Fried est né en 1992 à Stanford en Californie, où ses parents sont professeurs de droit. Très tôt il se découvre une appétence pour les mathématiques et décroche un diplôme en physique au Massachusetts Institute of Technology (MIT). En 2014 il obtient un stage dans la société de trading Jane Street avant d'y être embauché comme trader. Il reverse la moitié de son salaire à des oeuvres caritatives, un altruisme qu'il défendra tout au long de sa courte carrière. Trois ans plus tard il se lance dans l'entrepreneuriat en co-fondant Alameda Research, une société d'investissement, avec pour objectif de gagner 1 million de dollars par jour.

Pourtant, c'est avec la plateforme de cryptomonnaie FTX qu'il crée avec un camarade de classe en 2019 qu'il devient célèbre. La société est rapidement devenue la deuxième place d'échange de cryptomonnaie au monde. L'intelligence, la stratégie de marketing agressive, l'image positive et ses soutiens au sein de l'économie ont propulsé FTX et le dirigeant aux sommets. Au pic de sa forme, l'entreprise gérait des flux pouvant atteindre jusqu'à 15 millions de dollars par jour, selon la BBC. Pendant trois ans, FTX a connu une ascension fulgurante, en étant estimé à 32 milliards de dollars en 2022. La société avait même donné son nom au stade de l'équipe de basket des Miami Heat et à certains stades de football américain comme l'université de Californie à Berkley.

Dans cette vidéo, le dirigeant déclarait entreprendre pour reverser l'argent aux plus démunis :

La révélation du système frauduleux de Sam Bankman-Fried

Cependant, tout va s'effondrer en quelques jours pour l'homme d'affaires devenu milliardaire. Une enquête de Coin Desk a révélé en novembre 2022 après avoir eu accès à des documents internes que les deux entreprises (FTX et Alameda Research) de Samuel Bankman-Fried sont étroitement liées. Surtout, l'étude affirme que la société d'investissement était financée par l'argent des clients de la plateforme de cryptomonnaie. L'information est reprise par Bloomberg et diffusée massivement, jusqu'à arriver aux oreilles des clients de FTX. Ceux-ci ont alors retiré leur argent, entraînant la chute de l'entreprise.

Quelques jours plus tard les deux entreprises de Samuel Bankman-Fried font faillite, ainsi qu'une centaine d'autres affiliées. En tout, Almeda Research s'est servi de près de 14 milliards de dollars dans le portefeuille des clients de FTX pour alimenter ses transactions et ses placements, rapporte Franceinfo. Une fois la supercherie dévoilée, l'entrepreneur a été incarcéré aux Bahamas, où est situé le siège social de FTX, avant d'être extradé aux États-Unis.

Dans cette courte vidéo, France 24 annonçait le verdict de Samuel Bankman Fried :

7 chefs d'accusations et une peine encourue de plus de 100 ans

L'enquête judiciaire a révélé que le dirigeant avait rencontré d'anciens présidents des USA pour mettre en oeuvre ses fortes ambitions politiques. Le chef d'entreprise se servait de l'argent de ses clients pour faire des dons à des hommes politiques. Il prévoyait même de soudoyer Donald Trump afin qu'il ne se représente pas à la prochaine élection présidentielle.

Finalement, après cinq semaines de procès, Samuel Bankman Fried a été reconnu coupable de sept chefs d'accusation dont fraude, association de malfaiteur et blanchiment d'argent. Sa peine de prison sera prononcée en mars 2024, il encourt plus de 100 ans de prison ferme. Le procureur fédéral de Manhattan a reconnu que Samuel Bankman Fried avait commis une des plus importantes fraudes financières de l'histoire des États-Unis. Le milieu de la cryptomonnaie s'est réjoui de la condamnation du chef d'entreprise, soucieux de la mauvaise image que le dirigeant avait apportée au secteur. Lors du procès, le trentenaire a nié avoir enfreint sciemment la loi mais a reconnu de grosses erreurs, jouant sur son manque d'expérience.