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Histoire d'entreprise : la chute de Made.com

Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à
Histoire d'entreprise : la chute de Made.com

Retour sur la plateforme de vente de meubles, qui a prospéré pendant dix ans, avant de connaître une liquidation judiciaire et un rachat. Décryptage d'un rapide succès et d'une chute brutale.

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Made.com, l'entreprise franco-britannique de vente de meubles en ligne, a vécu une ascension et une chute rapide, passant d'une introduction en Bourse prometteuse à une faillite en un an. Toutefois, l'histoire de Made débute bien avant, grâce à l'ambition de quatre entrepreneurs. Retour sur le parcours intense de la société spécialisée dans les meubles.

La genèse de Made

L'histoire de Made commence en 2010, lorsqu'un groupe d'entrepreneurs décide de créer une plateforme en ligne pour vendre des meubles design à des prix attractifs. En s'appuyant sur un modèle de vente en ligne, afin de rendre les meubles accessibles tout en réduisant les intermédiaires, les fondateurs souhaitaient révolutionner l'industrie du secteur. Les fondateurs, Ning Li, Julien Callède, Chloé Macintosh et Brent Hoberman, unissent leurs forces à Londres pour lancer cette entreprise innovante. Ning Li, déjà fondateur de MyFab, et Brent Hoberman, fondateur de lastminute.com, apportent leur expertise entrepreneuriale, tandis que Julien Callède et Chloé Macintosh complètent ce quatuor.

L'entreprise a rapidement étendu son empreinte au-delà des frontières britanniques, en ouvrant des showrooms dans plusieurs pays européens et en proposant une large gamme de produits de décoration et de mobilier.

Premiers pas et expansion de Made

Avec une équipe initiale de quatre personnes, Made a rapidement grandi, en ouvrant son premier showroom français à Paris. L'entreprise a su capitaliser sur le virage du e-commerce et l'engouement pour le mobilier design accessible. En huit ans, le trio français, accompagné de Brent Hoberman, a réussi à imposer le nom de leur société dans le monde de l'e-commerce et du mobilier, illustrant ainsi la success story franco-britannique qu'était Made à ses débuts. Dans cette vidéo de Digital Business News, Julien Callède, cofondateur, présente le showroom de Made lors de son ouverture à Paris.

L'entreprise a également réussi à lever des fonds substantiels pour soutenir son expansion. En 2015 Made a levé 60 millions d'euros pour accélérer sa croissance, suivi d'une deuxième levée de 45 millions d'euros trois ans plus tard en 2018. Cette année-là, la société affichait une croissance de 37 % et un chiffre d'affaires de près de 200 millions d'euros, d'après LSA. Ces levées de fonds ont non seulement renforcé la position financière de l'entreprise, mais ont également validé la confiance des investisseurs dans le modèle commercial de Made. Par ailleurs, la société employait plus de 500 collaborateurs.

Made avait su séduire un large public et des investisseurs. Son introduction en Bourse en juin 2021 avait été perçue comme un signe de réussite, avec une capitalisation boursière initiale de près de 775 millions de livres sterling (900 millions d'euros). L'entreprise avait également étendu son empreinte à plusieurs pays européens comme la France, la Suisse, la Belgique et l'Allemagne, renforçant ainsi sa position sur le marché.

Ainsi, le vendeur de meuble en ligne a connu une croissance rapide, en partie grâce à son modèle de commerce en ligne efficace et à son positionnement de marque distinct.

Le tournant fatidique

Toutefois, la situation a commencé à se détériorer un an après son introduction en Bourse. L'inflation et les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales ont été fatales pour l'entreprise. La baisse de la demande, en particulier, a eu un impact négatif sur les finances de l'entreprise, la plaçant dans une position précaire.

L'inflation a exercé une pression sur les coûts d'exploitation de Made, augmentant le coût des matières premières et des opérations logistiques. Dans un secteur où les marges peuvent être minces, l'inflation a pu réduire la rentabilité de l'entreprise, affectant ainsi sa capacité à investir dans la croissance future.

Les perturbations mondiales des chaînes d'approvisionnement, exacerbées par la pandémie de COVID-19, ont créé des retards dans la livraison des matières premières et des produits finis. Ces retards ont non seulement entraîné des coûts supplémentaires, mais ont également affecté la satisfaction des clients, ce qui a pu conduire à une baisse de la demande et des revenus.

L'Impact de la crise économique

L'environnement économique hostile a amplifié les défis financiers de Made La demande pour les meubles a fléchi en raison de l'incertitude économique, ce qui a réduit les revenus potentiels pour l'entreprise. L'incapacité de l'entreprise à trouver de nouvelles sources de financement a aggravé la situation, conduisant à une spirale financière négative qui a mené à son placement sous administration en vue de sa liquidation.

La situation financière précaire de Made a érodé la confiance des investisseurs, ce qui a conduit à une diminution de la valorisation boursière de l'entreprise. L'action de l'entreprise avait perdu plus de 99 % de sa valeur en novembre 2022, reflétant une perte de confiance majeure dans la capacité de l'entreprise à surmonter ses défis financiers et opérationnels.

Made a exploré différentes options pour surmonter la crise, y compris des négociations avec des repreneurs potentiels. Cependant, l'entreprise a annoncé l'interruption des négociations et un arrêt des nouvelles commandes. En 2022, Made a été placé en liquidation judiciaire et a été racheté dans la foulée par Next, pour 3,4 millions de livres d'après les Échos. Après avoir acquis la propriété intellectuelle et les noms de domaines de Made, Next, le numéro un de la vente en ligne de vêtement aux Royaume Uni, a vendu les stocks de meubles restant en déstockage.



La chute de Made met en lumière l'impact de facteur extérieur à l'entreprise sur le rendement de son activité. Les difficultés d'approvisionnements, l'inflation et la crise sanitaire ont eu raison de Made.

 
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