Gérer son patrimoine : 5 pistes pour optimiser ses placements
Le monde change. Les meilleures solutions de placement aussi. Découvrez cinq pistes à suivre pour ne pas laisser somnoler vos économies.
Je m'abonneVotre entreprise se porte bien ? Votre portefeuille personnel aussi ? C'est tout le mal que l'on vous souhaite, évidemment. Si vous avez répondu à ces deux questions par l'affirmative, vous avez donc forcément déjà réfléchi à des placements adaptés à vos moyens et à votre profil. Sans savoir, peut-être, qu'il est impossible de se contenter des recettes qui ont tant profité à la génération précédente. Voici cinq conseils d'expert pour ne pas se tromper d'époque.
1. N'enterrez pas trop vite l'assurance-vie
C'est, historiquement, le placement préféré des Français... chefs d'entreprise compris. Mais sa cote d'amour n'est plus ce qu'elle était car ses rendements diminuent comme peau de chagrin, ces dernières années. La faute à l'affaissement des fonds euros, lui-même lié à la baisse des taux d'intérêt. Alors, has been, l'assurance-vie ? "C'est ce qu'on peut penser si on ne prend pas suffisamment de recul sur le sujet, relativise Guillaume Sereaud, directeur business de la société de conseil Expert & finance. Ce qui est sûr, c'est que les rendements des fonds euros de 3 ou 4 %, c'est du passé... si on reste dans une logique de capital garanti. Pour obtenir plus de rendement, il faut raisonner sur un horizon plus long et en augmentant son budget risque."
En clair, à gérer son patrimoine financier en bon "pépère" de famille, on ne gagne pas grand-chose : autour de 2 %, ces temps-ci, sans doute moins demain. En prenant en compte l'inflation, on peut même basculer dans des taux négatifs. La clé est de choisir au sein de son contrat d'assurance-vie des supports plus diversifiés, en unités de compte, en fonds d'actions, obligataires ou en fonds "patrimoniaux", par exemple. Ils évoluent, certes, à la hausse et à la baisse. Mais à condition de bénéficier de bons conseils, ils redonnent à l'assurance-vie une belle attractivité, d'autant qu'elle reste imbattable en matière de frais de succession.
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2. Investir dans l'immobilier ? Oui, mais...
Les Latins, et en particulier les Français, sont très attachés à la pierre et la voient comme le placement roi. Un attrait encore renforcé, ces dernières années, par un environnement très favorable, les taux d'intérêt extrêmement bas facilitant l'endettement. Investir dans l'immobilier locatif, en tablant sur des loyers qui sont eux à la hausse, est une bonne solution. Mais elle suppose de consacrer du temps à la gestion de son bien et surtout de le choisir avec soin pour viser une plus-value.
"Il faut surtout privilégier l'emplacement par rapport au cadre fiscal de l'investissement immobilier, ajoute Guillaume Sereaud. Ensuite, la location meublée est intéressante sur le plan fiscal car la charge déductible sera plus élevée du fait de l'amortissement ou du régime micro-BIC qui permet un abattement de 50 %." Les considérations fiscales doivent être appréciées dans un second temps, sachant que les dispositifs sont nombreux et variés, tels que la loi Pinel, la nue-propriété, la location meublée. Par ailleurs, l'investissement immobilier au travers des SCPI présente de nombreux avantages : rendements de l'immobilier d'entreprise, mutualisation du risque, souplesse et accessibilité de placement, etc.
3. Dopez votre future retraite
Si votre priorité est de vous garantir, pour la retraite, des revenus proches ou équivalents à ceux qui sont les vôtres aujourd'hui, l'idéal est de cotiser dès maintenant dans un contrat Madelin ou un PERP (plan épargne retraite populaire). Le premier est réservé aux TNS (travailleurs non-salariés) et le second accessible à tous.
Dans les deux cas, il s'agit de se constituer une rente viagère post-travail, en bénéficiant d'avantages fiscaux non-négligeables : les cotisations peuvent être déduites du revenu imposable, parfois dans leur intégralité. L'inconvénient est qu'il s'agit évidemment d'un placement de très long terme, car le capital n'est pas disponible : la sortie se fera sous forme de rente une fois que vous aurez fait jouer votre droit à la retraite, même si une sortie en capital à hauteur de 20 % est envisageable dans le cadre du PERP. Le plus sage est donc de n'y consacrer qu'une partie de sa capacité à investir.
4. Oser la Bourse
N'ayez pas peur des placements financiers. "Les gens prennent souvent un air effrayé dès qu'on prononce le mot "bourse" mais sur le long terme, ce sont historiquement les placements boursiers qui ont offert le meilleur rendement, assure Guillaume Sereaud. Attention, si l'on n'a pas au moins dix ans devant soi, ça n'a pas de sens, car les marchés ont des soubresauts et traversent des périodes difficiles, comme en 1987, en 2001, 2002 ou en 2008... Mais si on voit loin, c'est une très bonne option. Et avec les versements programmés, on peut lisser son investissement."
D'autant qu'il existe une grande variété de placements financiers, avec des niveaux de risques très différents, depuis les simples actions boursières jusqu'aux obligations d'État (françaises, européennes, internationales) en passant par les Sicav (actions groupées) ou les obligations d'entreprise. Là encore, vous n'êtes pas obligé de mettre tous vos oeufs dans le même panier mais vous pouvez y consacrer une partie de votre patrimoine financier, qui a de bonnes chances d'offrir, à terme, un rendement digne de ce nom.
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5. Optez pour le "private equity"
Il existe aujourd'hui, sur le marché, des solutions peu connues... et pourtant très efficaces en termes de rendement, comme le PEA bancaire, pour acquérir un portefeuille d'actions d'entreprises européennes tout en bénéficiant, sous conditions, d'un cadre fiscal privilégié. Son plafond est tout de même de 150 000 euros... Il passe à 75 000 euros pour la variante PEA-PME, destinée à financer les petites et moyennes entreprises.
Quant au "private equity" (capital investissement, en bon français), il convient bien à ceux qui ont une forte capacité d'investissement... et le souci de faire profiter de jeunes entrepreneurs de leur réussite. "Le niveau de risque est très élevé, c'est certain, mais la surperformance financière du "private equity" conduit à l'envisager très sérieusement, dans une limite d'investissement de 5 à 10 % de ses avoirs financiers", conclut Guillaume Sereaud.